Si les développeurs de Of Orcs and Men ont décidé de s'affranchir de certains clichés en choisissant pour héros de leur titre un orc et un gobelin, ces deux personnages rappellent cependant immédiatement certaines figures classiques du duo : très grand, massif, à la force colossale mais pas très porté sur la réflexion, l'orc Arkaïl est l'Obélix d'un Astérix gobelin, Styx, petit, furtif, létal, jouant de sa discrétion plutôt que de ses muscles. La grande différence avec les aventures gauloises étant qu'ici on ne distribue pas joyeusement des baffes mais plutôt qu'on fracasse des crânes, qu'envoie des couteaux dans des glottes, bref, les peaux vertes évoluent dans un monde plutôt sombre, dans lequel se joue leur survie, comme celle de leur peuple. Les développeurs revendiquent d'ailleurs comme influence pour l'univers de leur titre le film La Chair et le sang de Paul Verhoeven.

Un bon gobelin est un gobelin mort

En effet, dans Of Orcs and Men, les gobelins sont considérés comme des nuisibles et pourchassés et massacrés, alors que les orcs, s'il ne meurent pas au combat, deviennent esclaves. Les auteurs de ces exactions : les Hommes, avides de domination sur les Terres du Sud, celles des peaux vertes, menés par leur empereur, l'impitoyable Damoclès. C'est ainsi que le duo dépareillé et pourtant si complémentaire que forment Arkaïl et Styx va devenir la dernière chance des leurs. Leur mission est simple : tuer l'empereur. Evidemment, ce n'est pas le genre de quête que l'on réalise sans affronter d'embûches... C'est ainsi qu'il va falloir passer d'un personnage à l'autre lors de ces aventures que l'on traverse toujours avec les deux personnages, des PNJ se joignant parfois au duo. Il sera alors question par exemple de les escorter, dans un pays que l'on traversera du sud au nord et qui proposera donc des décors assez différents, à l'ambiance soignée, médiévale, et où la magie, si elle existe, est plutôt discrète, nos héros ne sachant pas l'utiliser où alors à minima, comme Styx.

C'est moi le frêle, c'est toi le hardi...

Étalée sur une durée de 15 à 20 heures de jeu, l'aventure du titre se veut très scénarisée comme le donne à constater les nombreuses scènes cinématiques conçues avec le moteur du jeu qui introduisent les différentes situations. Si la technique n'impressionne guère et les animations non plus, on se réjouit de ce système qui permet d'alterner entre deux personnages aux capacités bien différentes, même si les mécaniques de jeu rappelant Game of Thrones (C'est le studio Spiders qui développe principalement, seuls Sylvain Sechi et Thomas Veauclin de chez Cyanide sont des anciens de GOT ) souffrent d'un manque de dynamisme certain. On est dans de l'action RPG, mais l'hybridation proposée ici permet de ralentir le temps en combat afin de planifier les actions de ses personnages. Et comme, par exemple, l'orc peut partir en mode berserker si il s'en prend un peu trop dans la tronche, on se devra de le placer en mode défensif, afin de faire baisser sa jauge de colère et pouvoir ainsi garder le contrôle. On profitera ainsi du costaud Arkaïl pour rentrer dans le lard d'une bande de gardes, alternant avec malice en prenant le contrôle de Styx, afin d'attaquer de manière bien fourbe, dans le dos, les gus à la peine avec le Hulk qui nous sert de compagnon.

Troc entre orques

Attendu pour le mois d'octobre sur PS3, Xbox 360 et PC, Of Orcs and Men propose très classiquement des feuilles de personnages. On évolue avec l'XP acumulée. Il n'est cependant pas question de course au loot dans ce titre, l'inventaire n'étant pas limité, ni en poids ni en quantité, car finalement assez peu fourni (le soin est par exemple une capacité individuelle) et les différentes armes ou armures que l'on obtiendra par le troc, pouvant être améliorées une unique fois. Le jeu sera découpé en cinq chapitres proposant quelques quêtes principales mais attention, une fois la mission principale passée et le chapitre avec, il ne sera pas possible d'y revenir. A moins de terminer l'aventure une première fois et de débloquer le mode extrême pour se refaire le jeu par exemple (précision apportée par l'éditeur : en réalité le mode extrême ne se débloque pas, il l'est de base)...

En proposant un jeu vidéo dans lequel un gobelin et un orc sont les héros, Cyanide et Spiders attirent d'emblée l'attention avec deux protagonistes qui donnent la perspective d'une aventure inédite pour les amateurs d'heroic fantasy. On retrouvera par contre un système de combat bien proche de celui de Game of Thrones et qui n'avait alors pas vraiment convaincu. L'univers et l'intrigue sauront-ils occulter les faiblesses d'un gameplay qui semble manquer pour le moment d'inspiration ? Rendez-vous en octobre !