Chers amis, si votre mémoire vous fait défaut, je vous invite à relire nos premières impressions sur Hitman Absolution, ou d'ailleurs à visionner nos impressions vidéo sur Hitman Absolution, c'est encore plus facile. Tout ça pour vous remettre dans le contexte et vous rappeler qu'Hitman Absolution avait beau montrer d'office de bien belles choses, respecter certains des traits caractéristiques de la série (comme la corde de piano, les morts silencieuses, la possibilité de traîner et cacher les cadavres, etc.), quelques questions importantes demeuraient sans réponse... Eh bien aujourd'hui, après avoir mis les mimines pendant plus de deux heures sur un nouveau niveau, je suis en mesure de rassurer pleinement les fans du tueur chauve : oui, l'action est loin d'être omniprésente (malgré ce que peuvent laisser présager quelques trailers), et surtout OUI, nous avons enfin pu vérifier que ce qui faisait vraiment le sel de la série, cet espèce de bac à sable à exploiter autour des cibles pour les tuer, est bel et bien toujours au programme. Yeah !

Mes "vraies" retrouvailles avec 47

Nous avons donc pu jouer intégralement à la mission 2 du jeu, intitulée The King of Chinatown. L'action se déroule dans le quartier chinois de Chicago, et 47 doit s'y glisser discrètement pour repérer sa cible (le mafieux du coin, qui contrôle le quartier et se fait appeler "Le Roi de Chinatown"), la liquider discrètement et sortir de Chinatown sans encombre... On retrouve alors immédiatement cette façon caractéristique de jouer à Hitman, celle qu'on aimait tant et qui faisait un peu défaut aux premières séquences de gameplay dévoilées par IO Interactive. En gros, vous passerez d'abord de looongues minutes à observer votre cible, ce qu'elle dit, où elle se déplace, ce qu'elle fait à intervalles réguliers... bref, à trouver des failles. L'observation de l'environnement s'avérera bien utile également, pour trouver d'autres indices et élaborer finalement votre plan. On retrouve donc un véritable petit bac à sable dans lequel les éléments permettant d'atteindre votre objectif foisonnent et laissent entrevoir tout un tas de possibilités d'arriver au même but... Jusqu'au moment où il faudra bien en choisir une et passer à l'action ! Que du bonheur...

Poison, explosion ou "malheureux accident"... Les ruses de 47 !

Avant de poursuivre, sachez que je vais vous raconter juste ci-dessous mon expérience sur cette première démo jouable de Hitman Absolution. Avec tout plein de détails... Je dis ça juste au cas où vous ne voudriez pas vous spoiler le gameplay d'un niveau entier. Si c'est le cas, rendez-vous directement à la conclusion, en fin d'article (c'est souvent là qu'on la trouve).

Une fois la cible repérée via la fameuse touche "instinct" (qui ralentit le temps et indique à travers les murs tout un tas de choses comme les ennemis en jaune, la cible en rouge, les tours de garde sur le sol, etc.), vous remarquerez par exemple une superbe voiture de sport garée dans une allée. Un garde à côté d'elle vous fait vite comprendre qu'il s'agit de celle de votre homme. Vous pourrez alors profiter de la pause clope du garde pour vous faufiler derrière lui, le neutraliser, installer une charge explosive trouvée un peu plus loin sur la bagnole, taper sur le capot pour déclencher l'alarme et attendre tranquillement que le king se pointe, histoire de tout faire exploser à distance et de partir ni vu ni connu. Efficace certes, mais un peu bruyant, vous en conviendrez. Il existe heureusement d'autres façons de procéder, plus silencieuses et/ou plus subtiles... Voler un morceau de Fugu (ce fameux poisson japonais chargé de poison) sur le marché s'avérera ainsi très utile... Vous pourrez par exemple en mettre discrètement sur la nourriture disposée sur le petit stand du marché où vous avez remarqué que le king aimait se restaurer toutes les 5 minutes... Très efficace. En dix secondes, le bonhomme agonise et s'écroule. Autre possibilité radicale : profiter de la pause pipi de la cible, au fond d'une petite ruelle, pour tirer une balle sur la chaîne qui retient un énorme bloc de béton sous lequel il s'aplatira bientôt comme une crêpe... Seul problème : il y a deux gardes dans la ruelle, et impossible de sortir votre flingue devant eux, il faudra donc faire une petite diversion au préalable, par exemple en jetant la brique que vous aviez trouvé par terre un peu plus tôt. Ca fonctionne, je l'ai fait aussi !

Tu snipes ou tu te déguises ?

Mais le vrai trip, c'est aussi de trouver des plans peut-être un peu moins directs, mais aussi plus élaborés, un brin machiavéliques et évidemment plus rigolos aussi. C'est bon pour l'amour propre en plus. Petit exemple : en épiant le king au début de la mission, vous l'entendrez passer un coup de fil à son dealer, lui demandant de rappliquer fissa. Il suffit alors d'attendre quelques minutes pour voir rappliquer le type, en survêt', casquette et lunettes de soleil. Après une petite conversation durant laquelle notre nouvel ami annonce revenir dans 10 petites minutes, le temps de préparer la commande dans sa planque, il suffit de le filer au train jusque dans une petite ruelle, de l'étrangler discrètement et de lui piquer ses fringues tellement classes. Une fois déguisé, vous n'aurez plus qu'à trouver le king dans la rue, qui vous suivra exactement où vous voudrez... A nouveau dans une ruelle pour le liquider tranquillement ? Et pourquoi pas pousser un peu et l'emmener dans l'appartement du dealer, où il pourra y goûter la marchandise... dans laquelle vous aurez préalablement casé un peu de poison de Fugu !

Vous remarquerez d'ailleurs que l'appartement du dealer propose une petite surprise : un joli fusil de snipe. L'une des autres multiples façons de boucler cette mission pourra ainsi être simplement de vous infiltrer jusque là (si vous n'êtes pas déguisé en dealer il faudra vous débarrasser d'un garde au passage), de vous poser à la fenêtre, de viser et d'agir au bon moment... Pan ! Mais attention, la séquence d'extraction de Chinatown risque ensuite d'être évidemment plus compliquée, avec tous ces gardes en alerte.

Et la nouvelle méthode ?

Et comme vous le savez, puisque finalement tout le monde ne parle presque que de ça, Hitman Absolution proposera aussi aux joueurs, pour la première fois, d'opter pour une solution plus "bourrine". Il est ainsi possible d'utiliser le fameux "point shooting" (on verrouille plusieurs cibles au ralenti et on dézingue tout le monde d'un coup, en quelques secondes) pour venir à bout du king et de sa garde rapprochée. On a bien sûr essayé cette méthode frontale, et j'espère vous rassurer en vous annonçant que ça n'a pas été super concluant... Malgré l'efficacité et la précision de 47 sur le coup, l'alerte donnée immédiatement après le bain de sang complique grandement l'exfiltration permettant de conclure la mission. Tous les gardes du niveau vous tomberont dessus, à moins d'arriver à filer discrètement puis à vous déguiser pour sortir incognito. Perso, je n'y suis pas arrivé en tout cas. Bref, il y aura sans doute des moments où cette option sera payante, mais ce n'était clairement pas le cas dans cette mission.

Le classement des assassins

Autre point important à relever : la notion de scoring, dont certains ont pu avoir un petit aperçu grâce au Sniper Challenge. Chaque niveau (qui peut être entamé sous 5 types de difficulté différents, désactivant progressivement toutes les aides) propose en effet ses objectifs prioritaires, mais aussi tout un tas de "challenges" complémentaires. Des succès à déverrouiller, en quelque sorte ; ne pas utiliser d'arme à feu, se déguiser, planquer un corps... Ces challenges sont très nombreux et changent selon les missions, vous permettant d'ajouter des points à votre compteur et de faire des purs scores en fin de mission, avec classements mondiaux à la clef. Un nouveau principe qui non seulement pousse à faire les missions d'une manière posée et silencieuse, mais qui en plus lancera une compétition permanente sur le Xbox Live ou le PSN. Sympa.

Un moteur qui ne laisse pas de glace

Comme vous le savez certainement si vous suivez bien l'actu, IO Interactive a créé un nouveau moteur pour Hitman Absolution, le "Glacier 2 Engine". Eh bien cette première session hands-on me permet également de vous dire que ce moteur fait très bien son boulot. Visuellement d'abord, le jeu est vraiment très joli. Le niveau qu'on a pu visiter affichait des détails en pagaille, les éclairages étaient très réussis... Hitman Absolution a de la gueule, pas la peine d'en douter. Mais le plus impressionnant restait la gestion de la foule... On commence le niveau dans une petite ruelle déserte, on ouvre une grande porte vers le marché de Chinatown et là, boum, on est impressionné de voir cette immense foule se bousculer dans les petites allées du marché. Ca grouille comme jamais, et on ne remarque même pas de modèles de personnages en double. On regrettera peut-être que 47 ne s'immisce pas aussi bien dans la foule que les héros d'Assassin's Creed, mais bon, le simple fait de voir autant de monde d'un coup est assez hallucinant. Le moteur tient la distance donc, même si on relève quelques micro-ralentissements à l'occasion, ou encore un effet de tearing un brin gênant... Mais tout cela est probablement encore améliorable et de toute façon, même à ce stade, l'expérience globale n'en souffre pas vraiment.

En définitive, cette première session hands-on sur Hitman Absolution fut fort rassurante. On retrouvait complètement, dans ce deuxième niveau du jeu, les sensations qui nous avaient tellement fait aimer les opus précédents, et notamment Blood Money. Quel bonheur de scruter l'environnement, de tourner autour de sa cible de longues minutes en repérant tous les moyens mis à notre disposition pour la liquider ! On ne sait pas encore si tous les niveaux du jeu seront aussi convaincants que celui-ci, mais dans tous les cas, malgré ces quelques nouveautés sur la partie "action" qui laissaient tant de fans dubitatifs, les développeurs n'ont clairement pas oublié ce qui fait le sel et l'originalité d'un Hitman... Et ça, forcément, c'est une excellente nouvelle !