NB : Gameblog vous donne rendez-vous mercredi prochain pour un podcast spécial GameCube !

Le dauphin veut reprendre sa 1ère place

Avant d'être connue sous sa forme et son nom définitifs, la GameCube (ou "le" GameCube, comme Nintendo voulait l'imposer à l'époque en France) faisait parler d'elle sous le nom de code "Project Dolphin". C'est ainsi qu'Howard Lincoln, alors président de Nintendo of America, l'annonça officiellement lors de l'E3 1999, officialisant au passage la collaboration de la société japonaise avec IBM et ATI. Car après l'échec Nintendo 64, la firme de Kyoto semblait décidée à mettre toutes les chances de son côté dans sa lutte contre Sony. Non seulement il était question d'abandonner définitivement le support cartouche pour lui préférer le DVD, mais surtout, malgré ce qu'en disent nos troubles souvenirs aujourd'hui, la GameCube était sur le papier techniquement supérieure à sa rivale de la génération 128bits, j'ai nommé bien sûr la PlayStation 2. En outre, ce petit cube coloré proposait également un port extension et un port modem compatible broadband, ainsi qu'une manette assez dingue... et on se souvient également avec émotion des premières démos techniques de cette époque, Super Mario 128 et Legend of Zelda en tête...

Baisse de prix à la naissance

Une fois de plus pour démontrer sa volonté de mettre toute les chances de son côté, on se souvient également que Nintendo, qui avait prévu de sortir sa console à un prix de 249 euros, a décidé de ramener ce dernier à 199 euros quelques jours seulement avant le lancement européen ! Tout cela pour contrer la première baisse de prix de la PlayStation 2 évidemment. Par la suite, la GameCube passera même à 99 euros à Noël 2003 pour tenter une dernière fois de se relancer.

MaaAaariooOooo ?

Côté jeux, le lancement est assez original en ce sens que Mario n'était pas présent mais suppléé par son frangin Luigi dans le fort sympathique jeu d'action/ humour/ Pseudo Horreur Luigi's Mansion. Pour ce lancement on se souviendra également de l'excellent Wave Race : Blue Storm, simplement sensationnel avec des effets d'eau encore jamais vus, l'extraordinaire Star Wars Rogue Leader, ainsi que des premiers jeux Sega sur une console Nintendo (Crazy Taxi, Sonic Adventures 2 Battle, Super Monkey Ball) après l'échec de la Dreamcast et le passage de constructeur à éditeur multi-plateformes. Mais les choses sérieuses ont vraiment commencé avec les annonces - lors de l'E3 2004 - de 4 jeux bien plus marquants : Super Mario Sunshine, The Legend of Zelda : The Wind Waker, StarFox Adventures et Metroid Prime.

Par la suite, malgré tous les efforts de Nintendo et quelques autres superbes expériences vidéoludiques (F-Zero GX, Baten Kaitos et j'en passe), l'insolent succès de la PlayStation 2, de ses exclusivités et de son positionnement, était trop fort pour laisser beaucoup de place aux autres, et de nombreux éditeurs tiers ont fini par proposer de moins en moins de titres sur la 128 bits de Nintendo (en France 150 jeux la première année, 111 la deuxième, 80 la troisième, 63 la quatrième).

Nintendo difference

On a beaucoup parlé de Nintendo Difference pendant cette génération, et en dehors des jeux proposés et des gameplay toujours chiadés, ça s'est aussi traduit par quelques innovations. Il y a eu la première manette sans fil pour console, le WaveBird, ou encore le GameBoy Player, mais ce sur quoi Nintendo a beaucoup plus parié était évidemment le fameux câble permettant de relier une GameBoy Advance à un port manette GameCube. L'idée était censée faire naître des nouveaux concepts en pagaille, faisant valoir cette Nintendo Difference... dans le gameplay ça a d'ailleurs donné des choses sympas, mais dans les faits les gamers qui en ont fait l'expérience n'étaient pas si nombreux et le soufflé s'est vite dégonflé.

Malgré une belle carrière en termes de jeux, la GameCube n'a quasiment vécu que dans l'ombre de l'ogre PlayStation 2, Nintendo mettant fin à sa production début 2007. Elle ne se sera vendu "qu'à" 22 millions d'exemplaires dans le monde, ce qui en fait la console de salon de Nintendo la moins vendue. Un deuxième échec qui, ceci dit, aura sans doute servi à Nintendo pour mieux rebondir sur la génération suivante... La GameCube restera la dernière console de la firme japonaise à suivre les autres dans la fameuse course à la puissance, que le constructeur abandonnera net pour revenir aux fondamentaux de la firme : innovation pure et "pensée latérale des technologies désuètes", comme dirait le grand Gunpei Yokoi !