Voici la première question que j'ai posée à Rasmus Hojengaard, Senior Creative Director chez Crytek, après la présentation qui nous a été faite de Crysis 3 : "A la vue des graphismes et des divers effets très impressionnants que nous proposent cette démo aujourd'hui, pensez-vous que les deux consoles HD commencent à atteindre leurs véritables limites ?". Ben oui, parce que le type qui jouait pour nous derrière son pupitre avait beau avoir une manette Xbox 360 dans les mains, il est évident qu'elle était reliée à un PC de la NASA et cette question me permettait, l'air de rien, de demander ensuite sur quel support cette démo tournait alors. Hojengaard : "Vous savez, notre première incursion sur consoles s'est faite avec Crysis 2, ça fait peut-être au maximum deux ans que nous avons appréhendé ces plateformes et je crois que vous avez vu avec Crysis 2, qu'en peu de temps, on a réussi a tirer quelque chose de bon. Je crois alors qu'avec encore plus de temps, on peut pousser les choses plus loin encore. Aujourd'hui, c'est une version PC qui vous est présentée mais le jeu ne sortant qu'au printemps 2013, on n'a pas encore affaire à une version finalisée". Nous voilà fixés.

La Grosse Pomme est une jungle

Avant de revenir sur l'aspect technique, vous l'aurez compris, plutôt impressionnant de Crysis 3, revenons sur son scénario. Le jeu se déroule en 2047, 20 ans après Crysis 2 et l'on y incarne Prophet, toujours avec sa nano-armure. L'invasion alien a considérablement transformé New York telle qu'on la connaissait et c'est désormais divers dômes, où une végétation digne de de la forêt amazonienne recouvre les quartiers, qui constitue la métropole américaine. Dans la démo qui nous a été faite, c'est Chinatown, dans le dôme baptisé NYC Liberty Dome qui nous a été présentée. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le CryEngine 3 de nos amis allemands de chez Crytek en a dans le ventre. Dans cette ambiance moite, de nuit, où la végétation recouvre les escalators, les façades et les enseignes des magasins, les effets d'ombres et de lumières sont vraiment impressionnants. Techniquement, le jeu en jette et même si la direction artistique des Crysis n'est pas à mon sens ce qui se fait de mieux (la dégaine des aliens à dreads fait toujours aussi tiepi), cette jungle urbaine permet des effets... du plus bel effet !

"Pour survivre à la guerre, il faut devenir la guerre."

Dans cette jungle végétale et de métal, le premier enjeu était de ne pas se faire remarquer. Ainsi, avec sa génialo-armure, Prophet peut se rendre invisible pour se faufiler dernière des aliens et les fataliser d'un coup dans la gorge. Cette faculté est limitée car elle use de l'énergie mais celle-ci se recharge vitesse grand V dès que l'on a cessé de l'utiliser. Afin d'être le plus discret possible, notre protagoniste utilisait son fameux arc, l'arme dévoilée récemment. Outre que c'est la classe, cette arme permet une grande précision et permet de rester silencieux. Mais alors que la situation dégénère et que l'on est repéré par une horde d'aliens, il n'est plus temps de se la jouer infiltration, il est temps de faire le ménage ! Et l'arc sert toujours ! Façon Rambo, Prophet passe aux flèches à charge explosive, de quoi nettoyer correctement une zone à l'alien tenace. Mais outre son "composit bow", notre héros peut aussi piquer ses armes à l'adversaire, à l'instar d'un mortier alien qui provoque de gigantesque explosion de plasma. Enfin, dernière arme qui nous a été présentée, le typhoon, une mitraillette à cadence rapide, avec un bruit proche de l'essaim d'abeilles, relativement efficace à courte portée. Et puis à très courte portée, il reste toujours le bon vieux pain dans la tronche, Prophet pouvant jouer avec l'environnement (on se hisse facilement d'un parapet à un autre) pour prendre ses ennemis par surprise. Malheureusement pour notre Rambo / Prophet, la démo se terminait en cliffhanger, une horde d'aliens prête à lui tomber dessus... To be continued...

Crysis 3, c'est un peu le meilleur des deux premiers épisodes, avec une réalisation vraiment exceptionnelle et un nouvel environnement qui donne toute sa place à l'infiltration sans rogner sur la grosse action qui tâche. Si on laissera les PCistes se débrouiller afin d'avoir une machine au top pour le printemps 2013, on espère que les versions consoles seront (presque) aussi impressionnantes que ce qui nous a été présenté il y a quelques jours à Londres, et on est assez curieux de savoir quels autres types d'environnements seront présents dans ces dômes new-yorkais. Car si la direction artistique (on pense aux dégaines des ennemis), n'est pas vraiment le point fort de Crysis, ce mix jungle / urbain fonctionne bien déjà visuellement mais semble proposer un terrain de jeu bien sympa. Crysis 3, on le revoit à l'E3 !