Avant toute chose, précisons que nous avons pu tâter de la lame du ninja sur une version démo. Ce que nous avons vu n'est donc pas terminé même si nous sommes, tout de même, à moins de deux mois de la sortie. Maintenant que les choses sont claires, débutons notre petit tour d'horizon.

High Definition Ninja ?

Premier constat, le rendu graphique de ce Ninja Gaiden 3 est honnête. J'entends par là que si la 3D est plutôt jolie, et que la plupart des personnages sont assez détaillés, surtout dans les cut scenes, un aliasing récurrent vient sans cesse enlaidir l'image. C'est agaçant et de plus en plus répandu, surtout sur Xbox, plate-forme sur laquelle nous avons pu tester cette démo. Ajoutons à cela de nombreux ralentissements, lors des mouvements de caméra ou lorsque vous êtes assaillis de missiles et que les explosions inondent l'écran. Ces détails agaçants ne rendent pas le titre injouable pour autant, mais c'est rageant de voir ça dans un jeu de cette trempe, surtout lorsque d'autres affichent des graphismes nettement plus travaillés et détaillés, à l'image de God of War III, par exemple.

American Ninja

En parlant de God of War III, je me garderais bien de lancer un débat sur sa jouabilité mais il faut avouer que NG 3 me fait énormément penser au titre de Santa Monica Studio. Outre des attaques fortes ou rapides, avec lesquelles il faut composer pour créer des enchaînements, Ryu peut désormais concentrer une attaque, lorsque son bras rougit, afin de dégommer automatiquement trois adversaires. Une nouveauté pratique mais qui rend les combats assez aisés, même en mode difficile. Ajoutons à cela des QTE ultra présents, la caméra qui se fige parfois dans l'action lorsque vous frappez un adversaire afin d'appuyer vos frappes en tapotant un ou deux boutons, et vous comprendrez alors que le titre de la Team Ninja fait désormais dans l'accessibilité. Bien entendu, la chorégraphie des combats va de paire avec ce "confort" de gameplay et nous avons droit à de superbes mouvements de caméra durant les mises à mort pour un rendu évidemment séduisant, mais qui fera bondir les puristes de la série tant le jeu semble se niveler par le bas côté challenge.

Exploration de Ninja

Si comme à l'accoutumée, les décors sont assez vastes, le chemin proposé est balisé (il suffit de presser le stick droit pour trouver une issue) et ponctué, là encore, de petits QTE. On tapote les touches de flancs pour utiliser ses kunais afin de grimper sur les murs, on appuie sur la gâchette gauche pour passer sous certaines structures ou esquiver des projectiles, etc. Vous l'aurez compris, Ninja Gaiden 3 fait dans le spectaculaire plus que dans la profondeur. Cela ne le rend pas pour autant ennuyeux puisque l'ambiance, l'hémoglobine, le dynamisme des joutes, les combos et la classe du héros parviennent à convaincre. Néanmoins, il est évident que comparé aux épisodes précédents, les amateurs de la saga auront du mal à avaler la pilule.

Une lueur d'espoir ?

Heureusement, la démo permettait de découvrir le titre dans plusieurs modes de difficulté. Nous sommes donc allés faire un tour en mode difficile et il faut avouer que les combats sont alors plus corsés. L'esquive (touche LT) prend tout son sens et les enchaînements demandent bien plus de réactivité pour être déclenchés. En gros, en mode normal, tout se fait presque automatiquement alors qu'en Hard, il faudra sortir un peu plus de skill. Mais, une fois encore, même si le titre tend alors à être plus exigeant, on est loin des standards imposés par Itagaki. Remarque, c'est logique, nous vivons une époque dans laquelle il est préférable de faciliter un jeu au prétexte de le rendre plus accessible...

Vous avez dû le sentir, je suis un peu déçu par cette démo de Ninja Gaiden III. Le titre saura impressionner par son dynamisme, ses subtilités dans les enchaînements (oui, il y en a tout de même) et son côté gore encore très présent (un peu comme un film pop corn), mais sa jouabilité allégée m'a un peu refroidi. S'il y a bien une série qui a fait du jeu "hardcore" sa marque de fabrique, c'est bien NG, et la voir se "casualiser" ainsi (pour ne pas dire virer au bourrin) a quelque chose de gênant pour les habitués. Néanmoins, il est évident que ce troisième volet saura conquérir le coeur des amateurs de grand spectacle qui découvrent cette saga. Reste maintenant à savoir si les modes de difficulté élevés sauront relever le challenge aux côtés du mode multijoueurs que l'on pourra pratiquer jusqu'à 8, mais que nous n'avons pas pu tâter dans cette démo...