Deux jeunes gens, Maxime et Bertrand (respectivement 19 et 20 ans), viennent d'être condamnés par le Tribunal de Grande Instance de Lille, pour contrefaçon du jeu Dofus, en comparution immédiate (puisqu'ils sont majeurs et l'ont accepté). Maxime, le premier, avait mis en place un serveur privé illégal de Dofus, le second assurant bénévolement la "modération". Le duo a perçu 251.718 euros en 18 mois d'activité, par la vente du fichier permettant d'accéder au serveur et d'objets, à une communauté de plus de 33.000 joueurs.

La VoixDuNord rapporte les propos de Maxime au cours de l'audience, face aux questions de la Présidente du Tribunal, Mme Reliquet :

Comme beaucoup de jeunes, j'ai été très déçu par le graphisme de la version 2.0 de Dofus, c'est la raison qui m'a conduite à remettre en ligne la première édition, qui est beaucoup mieux. C'était un défi.

L'avocat Maître Florent Fache qui défend les deux prévenus ajoute qu'il a été "dépassé par les événements". Une déclaration en forme d'excuse fallacieuse, puisque Maxime et son complice Bertrand ont vu leur serveur fermé à plusieurs reprises par l'hébergeur, OVH, à la demande d'Ankama. Le directeur juridique, Grégory Bouilliez, contacté par nos soins, explique :

Nous avons demandé à l'hébergeur de fermer ces serveurs, le 11 avril pour la première fois. Il a accepté, mais également permis la réouverture à 5 reprises, jusqu'au 18 mai, date de la dernière notification. L'hébergeur se protège derrière la loi LCEN (Loi pour la Confiance dans l'Economie Numérique, ndlr), pour décliner sa responsabilité. Ce qui nous a contraint à porter plainte contre X et a abouti au jugement d'hier, c'était notre seul recours pour que cette activité cesse. Ce genre de délit est également favorisé par des sociétés de micro-paiement peu scrupuleuses. Nous devons réfléchir à la mise en cause de la responsabilité de ces deux types de sociétés dans ce genre d'affaires.

Maxime a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, Bertrand à 8 mois. Ils doivent en outre réparer le préjudice subit en versant des dommages et intérêts s'élevant à 200.000 euros, pour le premier et 50.000 pour le second.

Ce n'est pas la première fois que cela arrive : d'autres affaires sont en cours d'instruction, celle-ci a la particularité d'avoir pu être jugée en comparution immédiate.