"Oui, je crois que c'est une observation juste. Notre activité est devenue plus large, plus complexe, nous avons plus de plates-formes, plus de choses - réseaux, jeux, films, musique. Il y a tellement d'occasions de se disperser qu'il est vraiment facile de croire que le coeur du business que vous exercez, les jeux, est bien couvert."

La stratégie originale du constructeur / éditeur, et qui a fait le succès de la marque PlayStation, s'attache plus que jamais à savoir convaincre les éditeurs et les développeurs que Sony est un choix commercial et créatif de préférence ; ce qui semble avoir quelque peu échappé au géant sur cette génération, pour laquelle la concurrence s'est faite plus agressive que jamais. Dans cette situation, le prix de l'offre est d'autant plus crucial, bien entendu, et ce n'est plus un secret pour personne que celui de la PlayStation 3, même amplement justifié, a toujours du mal à passer auprès du public. La "baisse" aux US a su remonter un peu les ventes, mais quelle est la prochaine étape ?

"On peut changer le prix en boutique plutôt rapidement, mais l'augmentation des ventes ne survient que lorsque les consommateurs commencent à voir ce prix à répétition dans les publicités et les publications un peu partout, où quand ils vont en boutique eux-mêmes. Ca peut donc prendre des semaines ou des mois avant que le message du prix passe dans l'esprit du consommateur lambda. Le second élément, c'est que le prix seul n'est pas suffisant pour susciter de la demande pour la machine. Il doit être couplé à des titres, et une demande pour, dans le cas de la PlayStation 3, les autres fonctionnalités, comme les films Blu-ray, le réseau, etc. Tout ceci se construit petit à petit. Cette fin d'année, nous verrons un line-up de jeux particulièrement important de notre part comme des éditeurs tiers, et également une importance croissante des disques Blu-ray comme format de films. Je pense donc que cela se mettra en place au cours des prochaines semaines ou mois."

L'importance de Noël est évidente, néanmoins on a du mal à considérer que Sony est si excellemment placé vis à vis de ses concurrents pour passer cette période critique avec autant de succès. Certains gros titres ont largement déçu la critique, à commencer par Lair... interrogé sur le succès commercial du titre et les reproches de la critique, Phil botte en touche :

"Je n'ai pas vu les derniers chiffres de vente et c'est un peu tôt pour en parler. A l'évidence, c'est Un titre, mais nous avons beaucoup, beaucoup de titres qui sortent. Nous pensons que ce qui stimule la décision d'achat des gens, ce n'est jamais un seul titre. C'est toujours le catalogue, la gamme de titres que vous pouvez acquérir pour votre système et qui vous attirent."

Pourtant, la Wii n'a pas une gamme de jeux particulièrement riche, et se vend comme des petits pains. Un succès que personne n'aurait pu prédire aussi retentissant. Comme Microsoft, Harrison est prompt à y voir du positif pour l'ensemble de l'industrie. Lorsqu'il s'agit de rattraper et doubler la 360, sa concurrente la plus proche en termes de philosophie de jeu, c'est une toute autre affaire :

"Tout d'abord, nous n'observons pas cela en termes d'étapes à court terme, pour lesquelles nous tenterions de dépasser un produit en particulier ou sur un marché particulier. Nous observons cela au sein d'une stratégie à long terme. Ce qui nous ramène au début de la discussion ; il s'agit de déterminer ce que nous devons faire dans notre business pour être le choix créatif des développeurs et le choix commercial des éditeurs. Si, en tant que développeurs, nous pouvons créer les expériences les plus intéressantes, qui montrent les capacités de nos plates-formes de la manière la plus intéressante, les gens achèteront nos systèmes. Bien sûr cela doit être fait conjointement avec un bon marketing, une bonne promotion, les bons tarifs, la montée en puissance de l'adoption du Blu-ray et des réseaux. Mais tout ceci va aller. Ils se mettront en place d'eux-mêmes, nous n'avons qu'à rester concentrés sur la création du bon contenu en termes de jeux, de les sortir sur nos systèmes, et je suis convaincu que tout le reste se mettra en place naturellement."

Il faut donc être patients. Finalement, ce fut aussi le cas pour la PlayStation 2, qui avait pris son temps avant de livrer ses premières véritables perles, pour ne plus s'arrêter jusqu'au succès qu'on lui connaît. Espérons juste que Sony dispose bien du temps nécessaire pour tirer le meilleur parti de sa machine et de ses partenaires, cette fois encore.