Peut-être, si vous vous intéressez un minimum au football, connaissez-vous le FC Barcelone. Ce qui est formidable avec cette équipe espagnole, c'est que bien qu'elle ait tout gagné ces dernières années, cette formation continue sans cesse de surprendre, de proposer du beau jeu, d'éblouir, inscrivant même cette saison encore, une quatrième Ligue des Champions à son palmarès. Ni voyez pas une divagation relou : si je vous parle du Barça, c'est qu'à l'instar du club catalan, la licence FIFA ne s'endort pas sur ses lauriers, comme semble le prouver ce qui nous a été présenté via l'Internet Moderne, ainsi que notre propre ressenti après quelques matchs joués sur ce millésime 2012.

L'animation, le moteur du jeu

On peut pinailler (les forums sont souvent là pour ça) l'édition 2011 de FIFA enterrinait le fait qu'Electronics Arts avait su imposer sa simulation comme la référence du genre. Du coup, dans notre monde incroyablement cynique, on aurait pu s'imaginer que les équipes de Vancouver allaient passer un petit coup de polish sur la version 2011 et nous la vendre comme si de rien n'était, avec une jolie jaquette tout neuve "floquée" 2012. Cependant, comme pour contrecarrer ma vision médiocre de notre société néo-capitaliste, EA s'est décidé à revoir de fond en comble son moteur de collisions pour ce nouveau FIFA... Il est tout nouveau cet "Impact Engine", et en gros, c'est comme quand Messi rentre sur le terrain, ça change la face du jeu.

Réalisme de choc

Je ne sais pas encore si le coup de patte de ce clebs de l'Enfer qu'est De Jong sur (au choix) la poitrine d'Alonso, le tibia de Ben Arfa ou un crâne de chaton, pourra être reproduit fidèlement avec ce nouveau moteur mais force est de constater qu'il rend déjà la bataille qui se joue sur gazon vert, beaucoup plus réaliste. Grâce à cette nouvelle gestion des collisions, moult bugs se voient corrigés. Les joueurs ne se "pénètrent" plus lors des duels, mais l'un grimpe bien sur le dos de l'autre pour récupérer une balle aérienne par exemple, avec une cohérence visuelle étonnante. Impressionnantes aussi, les animations d'un joueur qui tombe alors qu'il vient d'être fauché ou celle de son saut alors qu'il vient d'esquiver un tacle assassin. Les tirs s'effectuent avec fluidité par rapport à la course et procurent une impression beaucoup moins mécanique (et pour ne rien gâcher, le ballon a pris du poids et sa physique a été considérablement améliorée). D'ailleurs manette en main, on sent les frappes partir avec un réalisme assez inédit dans un FIFA. Trajectoire lourde et rectiligne, disparition de cette désagréable impression de balles flottantes lors des centres, tirs s'enclenchant immédiatement... les progrès sont notables dans ce domaine aussi. Durant les chocs, si c'est le genou de votre attaquant qui est cogné, c'est bien en se tenant ce dernier que votre joueur s'effondrera et roulera par terre. Chaque zone du corps est ainsi prise en compte lors des duels, les exemples sont multiples et assez impressionnants en terme d'immersion, le mieux étant encore de regarder les vidéos diffusées sur Gameblog pour vous faire une idée plus précise de la chose. C'est indéniable, encore une fois, FIFA semble avoir fait un grand pas en terme de simulation avec ce nouveau moteur. D'autant plus bluffant qu'au-delà de la simple amélioration visuelle, ce "détail" renforce indéniablement l'immersion et le réalisme globale de la simulation.

Quand la défense va, tout va

Si quand on pense à simulation, on pense aussi à une certaine exigeance de gameplay, EA ne semble pas oublier le fun pour autant. En effet, l'ambition de ce FIFA 12 est également de proposer un véritable intérêt au joueur, dès lors qu'il n'a pas le ballon et qu'il doit défendre. Depuis toujours parent pauvre en terme d'IA et de plaisir de jeu, la défense façon FIFA 12 a de quoi séduire. Fini les folles cavalcades offensives de l'épisode précédent, ou les défenseurs envoyer comme des missiles sur un adversaire. Désormais on peut ajuster son placement face aux attaquants, que ce soit ou non dans la course. Il faudra tenir, gérer sa position et orienter un coéquipier pour qu'il fasse office de deuxième rideau, compose une tenaille, plutôt qu'il charge mécaniquement et que l'on se retrouve encore une fois à voir un ailier bêtement coursé par nos partenaires que l'on appelle à la rescousse. Ceux-ci défendent aussi désormais en fonction de leurs équipiers. Et puis durant le pressing, à vous de décider si à un moment ou un autre, il faut tacler face au joueur ou sur son flanc. Le un-contre-un prend ainsi une autre dimension et le jeu paraît devenir intéressant des deux côtés du ballon. Petit détail qui claque en passant : les touches se font désormais en temps réel. Plus de fondu vidéo, vous verrez bien votre gus ramasser le ballon avec ses mimines.

La guerre du milieu

Si un soin tout particulier semble avoir été apporté à la défense, l'attaque n'est pas oubliée. Parmi les grosses nouveautés de gameplay présentées, une nouvelle vitesse de jeu ballon au pied a été insérée, tout particulièrement pour étoffer le jeu au milieu de terrain, inspiré sans doute du "toque" du Barça. En plus du sprint et du "trot", on pourra donc désormais orienter le jeu grâce à de petits déplacements balle au pied à la Xavi, à la Messi. Le contrôle n'en est que plus nerveux et le joueur peut tourner sur lui même, sur un même axe, balle au pied. Et ça, manette en main, cela fait toute la différence. Après plusieurs parties, chaque joueur peut vraiment exprimer son propre style de jeu. Ceux qui aiment tricoter pourront désormais avancer dans de tout petits périmètres et aller défier les défenses comme jamais. L'autre nouveauté, c'est la manière dont les joueurs pourront mettre en valeur leurs diverses capacités, selon leur physique, leur style de jeu. En effet, lors d'une contre-attaque, Luca Toni placé en tant que relayeur, pourra par exemple temporiser et résister à la charge d'un adversaire avec son dos, bâti qu'il est comme une porte cochère italienne. Dans le même ordre d'idées, un Fabregas pourra même dos à l'action, placer un ballon à un coéquipier dont il connaît la course. Le mécanisme nous a été montré en mode debug, certains joueurs comme Iniesta, Fabregas, ont une plus grande conscience des courses et des positions sur le terrain, leur champ de vision étant plus étendu. Ainsi, les différents types de milieu (Park, Wilshere) sont bien dissociés de ceux qui sont plus réputés pour leurs passes laser que leur pressing (Xavi, Fabregas). On appelle ça la vista les amis et ça promet des manières de jouer bien différentes selon les équipes. Surtout que vos joueurs joueront aussi selon les capacités des stars sur le terrain : à Tottenham, on cherchera constamment la tête du grand Crouch, là où on préférera la profondeur à Barcelone, pour lancer le vif Villa. Mais attention à ménager ces stars en mode Carrière : un claquage peut survenir pour chaque joueur surmené et un retour de blessure est toujours délicat. Un mauvais choc dès la reprise, et hop, retour à l'infirmerie... Et puis ce n'est peut-être qu'un détail pour vous, mais l'ensemble de l'interface a été revue tendant vers plus de sobriété. Des menus simples mais élégants permettant d'accéder rapidement à tous les modes que nous vous détaillerons plus tard.

Soyons clairs, dès la première présentation de leur FIFA 12, les équipes d'EA mettent la pression : ils ont un titre à défendre et ils comptent bien le garder ! Se payant le luxe d'un nouveau moteur d'animation et de collision plutôt impressionnant, EA semble peaufiner son jeu via les travers classiques du jeu de foot, tel que la gestion de la défense. Gagnant encore en profondeur de jeu, bluffant en terme d'animation, FIFA 12 reste graphiquement sur la même ligne que le précédent volet même si moins "flashy" visuellement, le titre n'en est que plus beau et certains visages et gabarits ont gagné en détails. Encore en phase de développement, la simulation est particulièrement plaisante à aborder. Nerveuse, directe, immersive. Sans détour, nous vous le disons, on l'attend de pied ferme ce nouveau FIFA !