Oh no ! *pop* Une bombe a explosé dans un bâtiment du DEA (Drug Enforcement Administration) et tous les indices pointent vers les cartels de la drogue qui sévissent sur le territoire américain depuis le Mexique. Cette fois c'en est trop pour le gouvernement des US of A. qui tape du poing sur la table et décide de monter une équipe spéciale pour rentrer dans le lard des cartels. Mais à qui confier la mission ? Au DEA, principal concerné ; au FBI, concerné par tout ; ou à la police de Los Angeles, qui ne se laissera pas brouter le terrain par des fédéraux à la noix ? En plus, la taupe derrière l'attentat peut se trouver dans n'importe laquelle de ces organisations, alors... Oh bah autant envoyer l'élément le plus radical de chaque et les méchants seront bien servis. On va juste oublier la tonne de paperasse qu'une telle situation pourrait engendrer, c'est trop déprimant. A la place, on aura plein de guns, des voitures qui explosent et un quota assez appréciable de civils collatéralement butés.

Yeeeehaaa !

Call of Juarez : The Cartel vous propose donc de rentrer dans la peau d'un des trois personnages de cette super task force. Ben McCall est un descendant de Ray McCall, l'un des deux frangins de Bound in Blood. C'est un ancien vétéran aigri, fils de pasteur, qui place plus de foi dans les citations religieuses qu'il balance à tout bout de champ qu'en l'humanité elle-même. Avec lui la frontière entre le légal et l'illégal est plus que floue, et la retraite qui approche ne lui fera pas dire qu'il est trop vieux pour ces conneries. Au contraire, la racaille aura plutôt du mal à jouer au plus con avec le vieux Ben. Vient ensuite Eddie Guerra, le gosse-beau du LAPD. Bon agent, bon tableau de chasse chez les dealers de Los Angeles... mais un petit souci avec les jeux d'argent. Sûrement pas un défaut qui perturbera sa mission, si ? Enfin, l'élément de charme de The Cartel : Kim Evans. Meilleur espoir féminin dans la catégorie FBI, Kim est la plus honnête et scrupuleuse du trio, mais elle cache aussi des liens familiaux troubles parmi les gangs de L.A. Genre, tu caches ton passé au FBI. Ouais.

La Santa Trinidad

Call of Juarez change d'ambiance, mais pour le reste, on est bien dans le FPS scénarisé à coups de cutscenes et de punchlines, avec le coop presque obligatoire. L'aventure est à peu près la même pour tous, mais vous choisirez un personnage pour découvrir sa vision des choses et peut-être même un ou deux extra dont Ubisoft nous parlera plus tard. Cela dit, les rumeurs mentionnent des objectifs personnels à remplir sans se faire griller par les autres. C'est possible : au début de la démo, Ben reçoit un appel sur son mobile, dont la teneur est masquée par les développeurs. Juste après, Kim demande à Ben de quoi il en retourne. Ce dernier lui répond que ce ne sont pas ses oignons ou un truc comme ça. Il pourrait donc s'agir d'un brief pour l'une de ces quêtes annexes. Et chaque personnage aura les siennes. Déjà, si vous accrochez à ce Call of Juarez moderne, vous pouvez être certain d'y jouer trois fois. Mais The Cartel est clairement pensé pour être vécu en coop. À trois, il va de soi. Le principe est de pouvoir rejoindre ou quitter une partie un peu comme on le souhaite : le jeu cherchera des joueurs en ligne de votre niveau, au même stade de l'histoire que vous, et utilisant des perso complémentaires. Si vous jouez seul, l'IA s'occupera des deux compagnons, mais j'ai bien peur que vous perdiez le gros de l'intérêt de ce FPS.

Très... trop couleur locale

Bon sinon que se passe-t-il dans dans cette démo présentée par Ubisoft ? (A deux d'ailleurs... pour montrer l'IA ?). Tout commence alors que Kim, Ben et Eddie débarquent chez une petite frappe pour le forcer à rameuter ses contacts un peu plus haut placés. Ils la mettent sur écoute au passage en promettant d'intervenir dès que ça devient chaud. Les contacts acceptent de passer et les trois cowboys se terrent en planque peu discrète dans leur fourgon, à écouter la conversation, jusqu'à ce que la petite frappe se fasse buter (Kim est offusquée) et que les moyennes frappes retournent d'où elles viennent. Ce qui donne lieu à une rapide filature très basique dans un Los Angeles à la violence quasi post apocalyptique. Les forces de l'ordre filent leur piste jusqu'à une boîte nuit qu'ils investissent après avoir mis KO les videurs. Ah oui, ils sont un peu frustes, mais Ben, Eddie et Kim restent la Loi. Et la Loi ne sort pas la puissance de feu pour un rien. Dommage que les combats à mains nues ne semblent pas très intéressants. Il y a du peaufinage à faire, mais je doute que ça soit génial même à la sortie... Tant mieux si je me trompe.

You just fucked with the wrong mexican

L'intérieur du club est impressionnant. Enfin un lieu vraiment fortement peuplé, où il faut jouer des coudes pour arriver jusqu'à la zone VIP du premier étage. Le FBI/LAPD/DEA y retrouvent le dealer auquel ils voulaient poser quelques questions, mais celui-ci préfère faire parler la poudre sur fond de techno. Et c'est parti pour la fusillade. Rien de bien original, ma foi. Et impossible de juger de l'IA si rapidement. Les démonstrateurs vident la pièce et passent à la suivante. Dans un couloir, le jeu propose de faire une entrée remarquée dans la prochaine salle en positionnant les deux joueurs de chaque côté de la porte (avec des ghosts bien laids). Ce qui offre un élément de surprise lorsque ceux-ci la défoncent et flinguent à tout va... en bullet time. Plus tard, sur le parking du club où les voitures explosent en chaîne, on comprend que le bullet time est aussi un pouvoir partagé par chacun des officiers. Il faut buter du délinquant pour remplir une jauge, et ensuite déclencher le ralenti, qui profite aussi aux coéquipiers s'ils sont dans les parages. Techland fait d'ailleurs remarquer que ce pouvoir attire l'attention des ennemis sur celui qui l'utilise, laissant les autres libres d'aligner tranquillement.

Viva la coopéraçion !

Tout cela n'empêche pas le méchant de s'enfuir en camionnette blindée et nos trois compères se lancent à sa poursuite. L'un est au volant et l'autre assis sur le rebord de la fenêtre, mitraillette à la main, pendant que le dernier, non contrôlé par un joueur, se fait oublier. S'ensuit une course poursuite explosive sur l'autoroute dont le niveau de liberté versus script reste à évaluer : les voitures civiles font des têtes à queue, tout le monde se rentre dedans et ça s'engueule entre le conducteur et le tireur. Au moins, il y a de l'ambiance ! Là encore, c'est en coop que cette séquence prend toute sa dimension. Tout comme la suivante, située à un autre moment du jeu, où les deux démonstrateurs jouent Kim et Eddie en mode snipers au milieu du désert. Ils doivent protéger un Ben qui lui se retrouve en pleine embuscade - un échange de prisonniers qui a mal tourné... - Le fait que les trois personnages participent à la même action, mais à des endroits éloignés et de manières différentes est franchement intéressant et on espère que Call of Juarez : The Cartel exploitera à fond cette voie. Cela dit, ça ne va pas être facile à tester. Prions pour qu'Ubisoft envoie trois versions du jeu !

Annoncé récemment et faisant plus parler de lui pour ses polémiques avec le Mexique plutôt que pour son gameplay que l'on ne découvre qu'à présent, Call of Juarez : The Cartel attire définitivement l'attention pour son coop à trois joueurs qui pourrait bien transformer un bête FPS en expérience originale et amusante, si tout se passe bien techniquement. Et si cette belle entente entre le FBI, le DEA et le LAPD ne finit pas en eau de boudin façon le Bon, la Brute et le Truand, je serais très déçu... Call of Juarez : The Cartel sort cet été sur PC, Xbox360 et PS3, mais on aura sûrement l'occasion d'en reparler d'ici là, car il reste de nombreux détails et le multi à découvrir.