Au moment où il sera disponible dans nos vertes contrées (le 24 Août prochain), huit gros mois se seront écoulés depuis la sortie de Blue Dragon au Japon... Il faut dire que le travail de localisation des 3 DVD qui composent l'aventure est certainement colossal, d'autant que tout le jeu sera doublé par des acteurs français... Eh oui les mecs. Mais cette version Preview de Blue Dragon réserve pourtant une bonne surprise aux intégristes que nous sommes : il propose d'office de choisir entre les doublages français, anglais et japonais ! Cool ! Alors j'ai rapidement maté les cinématiques d'intro dans les trois langues, histoire de me faire une idée plus objective, mais malheureusement, dans la langue de Molière, c'est une fois de plus la cata. Pas la peine d'insister plus longtemps là-dessus cela dit, c'est une excellente idée de nous avoir laissé ce choix et c'est ça qu'on retiendra.

C'est dans les vieux pots...

Blue Dragon est à mes yeux comme un hommage aux RPG japonais de l'âge d'or vidéoludique. C'est en tout cas mon ressenti après quelques petites heures de jeu. Certains parleront sans doute de "régression", c'est une question de point de vue bien sûr. Ainsi, comme à la bonne époque des 16 bits notamment, l'intrigue et les personnages sont un brin enfantins, le design simple et naïf... La progression elle même s'annonce plutôt linéaire (voyage, village, donjon, cinématique et on recommence), mais l'ensemble a tout simplement un charme fou, tandis qu'on ne s'ennuie jamais quelle que soit la phase de jeu. La formule fonctionne et, surtout, le système de combat - point essentiel dans ce genre de jeu - s'annonce vraiment excellent.

Un peu de modernidad

Il s'agit d'ailleurs ici de l'une des composantes les plus contemporaines dans la formule Blue Dragon. Concrètement, chacun de vos personnages voit en début d'aventure son ombre se transformer en gigantesque bestiole bleutée (un dragon pour le héros, un phénix ou un minotaure pour ses compagnons). Cette dernière mime les mouvements de son maître pour frapper les ennemis plus fort, mais elle lui confère surtout tout un tas de pouvoirs magiques, qui dépendent de la classe choisie (magie blanche ou noire, soutien, épéiste, etc.). Le truc excellent, c'est que vous pouvez changer la classe de votre ombre à tout moment, pour lui octroyer de nouveaux pouvoirs complémentaires tout en gardant les anciens ! Excellent. Autre fonctionnalité intéressante, qui ne va pas sans me rappeler l'excellent Grandia II : une ligne en haut de l'écran indique avec des petites icônes l'ordre des tours, et ce dernier peut être modifié selon la façon dont vous décidez de "charger" certains coups pour plus d'efficacité. Une gestion du temps malgré le tour par tour, donc, qui permet par exemple de healer en urgence un personnage ou de décider de le faire avec plus d'efficacité en retardant son tour. Enfin, autre point marquant de modernité : les combats ne sont pas aléatoires, vous voyez vos ennemis en vous déplaçant sur la map, vous pouvez leur sauter dessus par surprise pour tenter de prendre le dessus dès le départ, mais aussi jouer avec eux en les regroupant dans un large cercle autour de vous pour les combattre tous en même temps. Un principe qui prend tout sons sens lorsqu'on sait que certains ennemis sont "incompatibles" et se battent jusqu'à la mort avant même que vous ne commenciez vous même à leur taper dessus ! Pratique pour faire de l'XP facile.

Comme c'est mignon...

Le scénario s'annonce très "Shonen", pour reprendre une expression liée aux mangas, avec le parcours initiatique de jeunes gens qui apprennent à être courageux et confiants, un méchant moche et bêtement méchant... Mais on ne tombe pas pour autant dans la niaiserie, tandis que la patte Toriyama et le bon goût général de la réalisation emballent le tout d'une touche mignonnette des plus agréables pour le vieux con que je suis. Bref, mes premières impressions sont excellentes, j'ai été personnellement emballé par l'ensemble de la formule. J'espère juste ne pas être déçu par la tournure que prendra le scénario pendant les quelques dizaines d'heures de l'aventure, dont je n'ai encore vu que le début. Ceux qui ne jurent que par le côté hyper sérieux et adulte de bon nombre de RPG actuels risquent de ne pas accrocher autant que moi, ça c'est en tout cas déjà acquis. Tant pis pour eux.