Road Rash

Genre :

Conduite radicale
Editeur : Electronic Arts
Année de sortie : 1991
Support : Arcade et consoles

Dans Road Rash, Electronic Arts revisite le scénario du film La Passion du Christ de Mel Gibson, où un pauvre hippie choisi au hasard se prend une volée de bois vert injustement par tout le monde, mais en le transposant au monde de la circulation routière dans un road-movie vidéoludique assez brutal. Le pitch est fort simple : un pauvre biker malchanceux qu'on surnommera Barney, part en virée sur sa meule pour une petite balade tranquille qui dégénère hélas rapidement en pugilat routier roboratif. En effet, il deviendra d'un commun accord l'unique martyre des autres usagers de la route qu'il croisera durant son arsouille d'anthologie. Ils tenteront tous sans exception de le renverser ou de le passer à tabac dans la circulation, en matérialisant sans complexe leur subjectivité radicale. Cela s'illustrera par une distribution non-stop de coups de tatanes et autres mandales chosiques, parfois à l'aide de divers objets usuels tels qu'une batte de baseball ou une chaine bien lourde. Ach !!!

Le soft traite également du déclin de l'esprit motard, un mythe qui veut que tous les possesseurs du permis gros cube soient frères de sang. Si l'on peut parler d'un esprit fédérateur ici, ce sera plutôt celui qui rassemblera tous les usagers de la route vers un unique dessein précis : l'éradication physique du pauvre Barney de nos beaux virolos champêtres... Road Rash nous livre en guise de moralité philosophique de nombreux indices pour pouvoir circuler sur nos routes en toute quiétude. Ainsi on apprend qu'il faut toujours avoir dans son coffre ou à l'arrière de sa moto un bon pied de biche en adamantium pour asseoir la suprématie de sa rhétorique, qu'il est plus facile de coller des coups de poings au guidon d'une meule qu'au volant d'une caisse, et que manifester derechef son agressivité, sur le moment, ça déstresse gravement... Bref, LE soft qui a influencé et façonné à grands renforts de pixels carrés, la réputation du conducteur parisien dans le monde. Paris est décidément magique...


Ce motard n'est visiblement pas d'accord avec le système de raisonnement de Leibnitz concernant le principe de calcul infinitésimal.