l y a à peine plus de huit ans, un jeu sensationnel débarquait chez nous. Il est un bijou délivré par Smilebit, nous démontrant à tous comment pouvait être le grand Sega. Peu de personnes pouvaient prétendre y jouer, car c'est bien sur la Dreamcast, console fantastique s'il en est, qu'a vu le jour ce jeu hors norme qu'est Jet Set Radio. Superbe, original et branché, Jet Set Radio a beaucoup contribué à placer la Dreamcast dans le cœur des gamers. Différent de son successeur dans son approche, il n'en reste pas moins meilleur pour la plupart, surtout musicalement. Reprenant le cell-shading inauguré par Yoshi's Island, il le démocratisa définitivement. Mais outre son style graphique, sa ville et ses personnages déjantés, il y a bien une chose qui ne sortira jamais des mémoires de tous ceux qui y ont goûté : sa bande-son. Concentrons-nous sur son album. "Jet Set Radio" tout simplement. 18 pistes de bonheur dont 3 jingles. Cela fait peu si l'on compare avec toutes les musiques de divers artistes présentes dans le jeu mais qu'importe, il fallait faire un choix et pour cause, seuls les morceaux de la version japonaise sont présents. Hideki Naganuma, devenu depuis culte pour les fans, est le compositeur principal et nous montre tous ses talents pour faire de Jet Set Radio, un des jeux les plus détonants qui soient.

onitruant, le premier morceau accompagnant le menu principal du jeu, donne la pêche. Du bon son breakbeat pour bien se réveiller et se préparer à grinder et tagger, sur lequel Naganuma tartine des scratchs bien sentis. Cela ne s'invente pas, le titre est Let Mom Sleep. Beaucoup plus relax, annonçant le calme avant la tempête, Humming The Bassline impose la basse comme jamais en étant accompagnée des fredonnements de voix masculine et féminines que l'on retrouvera plus loin. Les mouvements des personnages du gang des GG's dansant dans leur garage revient à nos esprits. On se rappelle tout de suite des débuts difficiles de fauteurs de troubles en rollerblades que nous avons eu grâce à That's Enough. Groovy dans l'esprit, son mix de sons et de voix totalement barrées fait beaucoup plus de bien que le premier bus que l'on s'est pris pleine face.

n ne pouvait trouver de meilleur nom à Everybody Jump Around. Pour sa seule composition du jeu, le géniallissime Richard Jacques, ayant signé la BO de Headhunter entre autres, place la barre très haut pour le reste de l'album. Une batterie qui claque, des scratchs, une voix décapante. Un savant mélange qui fait monter la pression à chaque instant jusqu'à l'explosion interne d'un plaisir qui se traduit par un énorme saut de notre chaise. On retrouve ensuite Naganuma avec Sneakman, morceau au rythme très soutenu accompagné de "What's going on ?" à répétition. Le titre accroche à l'oreille comme un rollerblader à l'arrière d'une voiture. Arrivant du plus profond des égoûts du quartier de Kogane-cho, Bout The City, signé Reps, est un morceau de pop-rock qui fera plier même les réticents au genre. La guitare claque, la basse et la batterie ne sont pas en reste. La voix du chanteur, probablement usée par la cigarette, sonne juste. Le tout accompagné de changements de rythme étonnants et comme on les aime. S'ensuit Mischievous Boy de Castle Logical. Un titre étonnant. Tantôt lent, tantôt rapide, comme pour marquer un cap dans la progression de l'album. Il n'en reste pas moins un OVNI au sein de la sélection.

weet Soul Brother est peut-être le morceau le plus entrainant de tous. Réalisé par le bon vieux Hideki (encore lui!), ce titre mi-funk mi-dérangé symbolise le plus le style musical dans lequel baigne Jet Set Radio. Aussi limpide qu'un slide sur les barres de rappel omniprésentes dans Tokyo-to, la boîte à rythme fait son effet. Des chœurs enjoués chantent la liberté de circuler à roller et de bomber, sans parler de la voix féminine façon Barbie qui serine le titre tout doucement comme dans le creux de notre oreille. L'enchaînement se fait parfaitement avec Rock It On. Dans la lignée de la piste précédente, ce titre composé de sons électro-psychédéliques dégage une grande force, malgré son rythme plutôt lent par rapport au reste de l'album. Entre ses cris aigus et sa voix issue d'une station de radio des années 50, une étrange puissance vocale ressort de ce morceau dont la mélodie parait aussi facile qu'efficace. Histoire de varier un peu les plaisirs, on ne retrouvera le Sieur Naganuma qu'à la fin de l'album.

ne fois de plus on opère des changements de rythme bien calés avec Yellow Bream de F-Fields. Des riffs à la guitare qui roxent du poney, combinés à des sonorités breakbeat qui donnent un cocktail détonant à l'image des méthodes utilisées par le commissaire Onishima afin d'attraper les GG's. Electric Tooth Brush, un nom qui fait tâche pour un jeu de gentil banditisme sur roller. Pourtant ce titre de Toronto a bien sa place sur la tracklist. Il s'avère d'ailleurs être le morceau le plus house de la sélection, mettant à contribution nos doux souvenirs des soirées folles à poursuivre les Noise Tanks dans les rues de Benten-cho. On regrettera tout de même son côté répétitif sur ses quatre minutes. Heureusement, on se rassure avec B.B.Rights et son Funky Radio. L'hymne du véritable héros de Jet Set Radio, DJ Professor K, sonne bizarre sans son maître mais cela serait ne pas prêter attention à sa véritable force. Entre ses voix et sonorités funky, on comprend pourquoi ce morceau tonique bien scratché ne se trouve pas en début d'album, annonçant sans doute ainsi un final tonitruant.

t pourtant, c'est raté. Hideki Naganuma est bien là pour le grand final mais il faudra attendre encore un peu. Moody's Shuffle en effet, est un titre plutôt calme. Servi par des voix afros du plus bel effet, la patte funky de la compo précédente perdure véritablement. Simple et apaisant avant l'explosion finale. Grace & Glory, le dernier morceau original de l'album fait un peu office d'étoile sur le sapin de de Noël. De sinistres voix sorties au choix d'un vieil opéra ou d'un film d'épouvante d'une autre époque transpercent nos oreilles. Le ton monte. Tiens, mais ça sent l'électro là ! Une musique tout ce qu'il y a de plus électronique à la vitesse haletante vient se greffer à l'épouvante suggérée par le début du morceau. L'impression d'un morceau d'époque classique, mais avec la fraîcheur de la nôtre. C'est là le dernier grand tour de force de Naganuma, que Julo n'a pas manqué d'inclure dans son Blindtest. Un superbe medley vient conclure le tout, nous rappelant les meilleurs passages des 50 minutes que l'on vient d'écouter passionnément. On oubliera vite fait les trop bons morceaux présents dans la version PAL du jeu (Deavid Soul, Mix Master Mike, Feature Cast...) et qui sont malheureusement absents dans cet album. Mais Jet Set Radio, que ce soit en jeu ou en CD, est un must have.

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