Week End Beta Guild Wars 2, Week end Beta The Secret World, Week End beta Planetside 2... Quand on est journaliste jeux vidéo orienté MMO, il ne vaut mieux pas trop compter sur ses week-ends. Est-ce cela qui frustre certains de mes confrères ? Probablement pas. La grogne monte envers les jeux en ligne massifs, mais où sont les solutions ?

Je n'ai pas été surpris de lire récemment plusieurs articles concernant la stagnation des MMO, le ras-le-bol du gameplay à la WoW, et autres "y en a marre" divers. On ne peut pas dire que ce soit injustifié. Le poids de ces titres semble leur donner un mal fou à décoller. Prenez les derniers produits, vous verrez que les tentatives d'innovations sont présentes, mais ce ne sont finalement que des gouttes d'eau dans un océan d'attentes. Rift a apporté du dynamisme dans son univers : très bien, mais on tourne en rond ! The Old Republic a multi-scénarisé son background ? Super, mais ça ne dépasse pas l'expérience solo. Tera a réveillé les combats, mais tout le reste joue sur une partition classique... Et j'adore Guild Wars 2, mais le prochain qui me dit que c'est une révolution, je lui ris dans le nez (oui dedans, il faut savoir innover).

Soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?

Mais alors, le renouveau, c'est pour quand ? Qu'est ce que j'en sais moi... je ne suis pas développeur de jeu ! Les temps de production pour ces titres sont énormes et personne ne semble oser prendre de gros risques sur le gameplay. On ne peut pas leur en vouloir. Mais qui sait ce qui se prépare en ce moment pour les futurs MMO ? Peut-être que la perle rare va enfin apparaître. À vrai dire je n'y crois pas trop pour The Elder Scroll Online, ni le prochain Blizzard, ni Defiance (qui propose au moins du Cross Media histoire de faire original), ni Wildstar, etc. Il faut dire que le messie que j'attends... coûtera bonbon à ses créateurs.

Comme une bonne série télévisée

Tous ces titres ne sont finalement que des variations du même gameplay avec un enrobage que l'on apprécie ou non. Et tous ces univers persistants ont un défaut commun : ils tournent et tournent en rond jusqu'à l'indifférence et l'oubli. Ce qu'il leur faudrait, c'est une fin. Et une histoire, un déroulement, une évolution. Les joueurs devraient pouvoir agir et changer le monde virtuel qu'ils occupent. A son tour, le monde devrait proposer de nouveaux challenges en abandonnant les précédents. Le scénario devrait être unique pour tous et vécu par tous. Un MMO pourrait alors être divisé en chapitres, avec plusieurs embranchements possibles, de diverses fins prévues ou non. Sur combien de temps pourrait-on tabler ce genre d'expérience ? 2 ans ? 4, 5 ?

Nan, mais c'est pas perdu...

Alors oui, comme je l'ai dit : bobo le portefeuille. Les MMO sont rentables parce que le contenu est développé pour être joué et rejoué indéfiniment. Si on dit aux programmeurs que régulièrement ils devront modifier leur bébé : raser une montagne, écrire un nouvel arc scénaristique, trouver un nouvel ennemi... Ça paraît juste impossible. Sans oublier l'armée de managers nécessaire pour contrôler et animer tout cela. Imaginez une sorte de EVE Online, mais avec des développeurs plus impliqués dans le déroulement des événements... La politique (officielle) de CCP reste de laisser les joueurs gérer tout. Mais moi j'aimerais bien qu'il se passe des trucs extérieurs à tout contrôle ou en conséquence à nos actions. Rift a montré que l'on pouvait bousculer et même frustrer les joueurs et qu'ils appréciaient ça. WoW Cataclysm a prouvé que le changement était bienvenu (et pas seulement pour concevoir de meilleures zones de départ).

La révolution, ce sera donc pour moi quand un MMO proposera une fin. Une vraie fin et pas seulement un arrêt des serveurs. Et après on relance le jeu ! Ou bien on démarre plusieurs parties en parallèle (ce qui semble plus logique). Mais cette révolution n'en serait pas vraiment une. Le titre A Tale in The Desert fonctionne déjà comme ça. OK, c'est un mmo très intimiste basé sur l'artisanat et la politique, mais ils vont bientôt débuter leur sixième histoire et ça, ça me fait rêver.