Cette semaine fut chargée coté cinéma avec rien de moins que trois films qui surent me tirer dans les salles obscures. Trois films ayant pour point commun de mettre en avant des héros marginaux, marchant sur la ligne étroite séparant le bien du mal (et la raison de la folie). Voici en quelques lignes ce que j'ai pensé et ce que je retiens de ces dits films.
 
 
 
DEADPOOL 2 de David Leitch avec Ryan Reynolds
 
Suite du premier Deadpool (c'est bien pensé n'est ce pas?) on retrouve notre mercenaire increvable toujours aussi insolent devant faire face cette fois ci à un envoyé du Futur en mode Terminator venu zigouiller un gamin un peu chafouin, qui une fois adulte deviendra une véritable terreur assassine. Bon je passe volontairement sur beaucoup de rebondissements pour ne pas trop en révéler mais sachez que le film n'est pas avare en retournements de situations et autres surprises inattendues.
 
On retrouve avec plaisir l'entièreté du casting du 1 auquel s'ajoute cette ci Josh Brolin en Than...Cable, pardon et Zazie Beetz en Domino. Première blague en ce qui concerne cette dernière avec ce casting 'miroir' par rapport à la Domino de papier, plutôt caustique comme choix. Elle est également plus espiègle en version Live, la mercenaire n'étant pas réputée pour son sourire et son sens de l'humour dans les cases ou elle apparaît. En ce qui concerne Cable, déjà énorme surprise de voir à quel point il est ressemblant. Tant physiquement que moralement. Toute l’ambiguïté et les tiraillements qui caractérise le perso sont là. Cependant le film n'explique pas grand chose sur son statut: sa maladie est évoqué dans une scène muette et sa filiation avec Scott 'Cyclope' Summers est tout simplement zappée. Mais rien que le fait de voir Cable dans un film est en soi un exploit...qui aurait pu dire il y a 18 ans, quand le premier X-Men est sorti qu'un jour Cable aurait droit à une version en chair et en os?! C'est dingue...
 
Le métrage met aussi en place de manière habile la X-force - non sans humour - et réintroduit un méchant de l'univers mutant de fort belle manière.
Il faut savoir aussi à quel genre d'humour on a affaire quand on se retrouve devant un film Deadpool...ce n'est pas vraiment très fin...et certaines blagues sont véritablement lourdes. Pour balancer cet humour gras le film est blindé de références cinématographiques pointues (je ne vais pas me la péter, la plupart je ne les ai pas remarqué) et certaines séquences 'émotion' fonctionnent très bien. Le générique de début parodiant un James Bond est sympatoche mais bon, perso Céline Dion je ne supporte pas.
 
 
Pour info: pas de scène post-générique, inutile de rester jusqu'à la fin des crédits.
 
L'HOMME QUI TUA DON QUICHOTTE
de Terry Gilliam avec Jonathan Pryce et Adam Driver
 
Enfin! Enfin ce film sort sur nos écrans! Il en aura connu des galères, jusqu'à la dernière minute! Pour dire, même dans ma salle de cinéma le film à eu du mal: saccadant comme un vieux screener streamé, on nous à changé de salle pour relancer le bousin (d'ailleurs la copie n'était vraisemblablement pas la même, le macaron du festival de Cannes étant apparu sur notre 'deuxième version'). Bref, au final j'ai pu le voir ce fameux projet maudit.
 
EEEEEEEEEeeeeeeeeetttt.....?
 
Bah voilà. On retrouve bien l'univers familier de Terry Gilliam, mélangeant allègrement réalité et rêveries jusqu'à ce qu'on s'y perde. Comme ce bon vieux Don Quichotte de la Manche en soit. Ou du moins celui qui prétends l'être...
 
 
Étonnamment, le film est contemporain. On y suit un publicitaire, Toby - interprété par Adam 'Quiche Lorraine' Driver - tournant une pub en Espagne sur le thème de Don Quichotte...non loin du lieu ou il tourna il y a une décennie son film de fin d'études, sur le même 'chevalier à la triste figure'. Pris par un élan de nostalgie, et pour revoir la belle Angelica, il retourne au village de son ancien lieu de tournage...c'est le début d'une suite de catastrophes et d'aventures burlesques, en compagnie du vieil acteur qui jouait Quichotte et dont la vieillesse ennemie à finit par faire croire à son esprit fatigué qu'il était bel et bien le chevalier.
Belle réinterprétation du mythe, reprenant certains passages et thèmes de l’œuvre originale pour mieux la transposer au monde du cinéma. D'ailleurs il est intéressant de constater qu'au début du film on reconnait Terry Gilliam dans le rôle de Toby puis vers le milieu du film l'aura du réalisateur semble basculer dans le Don Quichotte. Le final ne faisant que confirmer cette impression.
Il faut cependant bien reconnaitre que nous ne sommes pas en présence du chef d’œuvre annoncé. Le tout s'avère foutraque, on passe d'une séquence à une autre sans réelle cohésion...pour finir dans un dernier tiers ubuesque où l'on est franchement parfois dubitatif devant ce qu'on nous montre. A tout cela s'ajoute pour moi ce qui est le gros défaut du film: il manque clairement une séquence dans le climax final (et là je dois passer en mode SPOILERS): Quand à la fin du film Don Quichotte meurt et que le russe débarque en disant simplement 'cela m'ennuie, tu es libre' en parlant d'Angelica, la scène se termine complètement en peau de boudin. Quel dommage! Cela aurait été tellement mieux si Toby/Sancho Pancha s'était relevé du cadavre de son maître pour affronter le russe/Malanbruno dans un combat mi-réel mi-fantastique pour libéré sa Dulcinée, ce qui aurait été un climax bien plus épique et aventureux que cette simple réplique absurde et aurait amené de surcroît encore plus efficacement à la conclusion!
 
Les images sont belles, Jonathan Pryce interprète merveilleusement bien un Don Quichotte usé jusqu'à la moelle et Adam Driver...ma foi il est supportable même si il joue mal (que voulez vous je ne l'aime pas cet acteur!). Et Olga Kurylenko en blonde incendiaire...elle fait de moi ce qu'elle veut!
 
 
SOLO de Ron Howard avec Alden Ehrenreich et Donald Glover
 
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...fut annoncé un film qui tenait du désastre. De la part même de l'équipe de production. Ce qui est avouons le tout de même assez particulier. Puis le film sort et je suis de la première séance dans mon cinéma habituel. Et vous savez quoi?
 
SOLO n'est absolument pas la catastrophe annoncée.
 
Bien au contraire. Ce n'est pas un chef d’œuvre non plus mais ne vous laissez pas berner par les critiques Youtube et autres sachant du bon goût. Il s'agit d'un bon divertissement nous racontant les débuts du vaurien Han Solo et de sa rencontre avec son comparse Chewbacca. L'histoire du personnage est respectée (engagé chez l'Empire, s'évade avec Chewie, la partie de Sabacc avec Lando etc etc...) et les références à l'Univers étendu correctes et plaisantes. Le coté western de l'espace tient parfaitement la route et la mise en scène du héros de Happy Days est plus qu'honorable...à savoir maintenant ce que lui à réalisé par rapport aux premiers réalisateurs Phil Lord et Chris Miller...Apparemment le 'désaccord artistique' concernerait le traitement du personnage de Han...à mon avis la première idée était d'en faire un véritable enfoiré de première, ce qui n'a pas du plaire à tout le monde et donc le film à sans doute était radouci pour en faire un vaurien sans scrupule mais avec des principes...
 
 
Quand j'entends dire que ce film est le plus mauvais de la saga, on a pas dû tous voir l'horrible épisode 7 qui ne mérite qu'à grand peine l'appellation de "Film" tant celui ci est une calamité (je ferai un article-analyse sur cette bouse intersidérale qu'est le Réveil de la Farce, depuis le temps que je veux le faire!). Quand au 8 je ne l'ai pas vu et ce ne sera jamais le cas quand je vois les retours ridicules sur celui-ci. Pour moi la trilogie J.J. Abrams n'existe tout simplement pas, que ce soit clair.
 
 
Retour en 12 parsecs sur le morceau de pellicule qui nous réunit ici. Alden Ehrenreich est plus que convaincant dans son rôle du jeune Harrison Ford. Même si évidement il n'atteint pas le même niveau en terme de 'charme' il est loin d'être aussi nul que ce que la prod' l'a laissé entendre...Le wookie lui parvient toujours a associé dans son attitude Honneur et Humour et reste la coqueluche dans cet univers de mercenaire. Le reste du casting est à l'avenant avec un Woody Harrelson en mentor désabusé captivant, une Emilia Clark toujours adorable et bien sur un Donald Glover stratosphérique.
 
 
Faire la suite sur ce personnage n'est une fois de plus pas aussi crétin que ce qu'internet en pense...et cela permettrait d'avoir la suite de l'intrigue lancé ici en sous-texte. Et si le fameux projet "Obi-Wan" fermait cette trilogie 'personnage' elle serait certainement de meilleure facture que la bousasse qui n'existe pas d'Abrams!