Entre Arkham City, que j'ai terminé en début d'été, The Dark Knight Rises que j'ai vu en juillet, et l'engouement des gameblogers pour les comics Batman, j'ai eu aussi envie de me lancer avec La Cour des Hiboux et Batman par Grant Morrison. Aujourd'hui je vais parler de La Cour des Hiboux, dont j'avais déjà entendu beaucoup de bien depuis quelques mois.

SPOILERS ALERT

 

 

Scénario/Univers

Alors que Bruce Wayne dévoile à Gotham ses plans de reconstruction des quartiers de la ville, un homme est retrouvé mort, criblé de couteaux et cloué au mur. Il a apparemment eu le temps de laisser un dernier message sur le mur avant de mourir "Bruce Wayne mourra demain". Batman va progressivement découvrir que la mort de la mystérieuse victime implique une société secrète de Gotham, inactive et dont le secret n'a survécu que dans une comptine populaire "la Cour des Hiboux".

 

L'aspect "détective" de Batman n'est pas en reste

Si le pitch de base peut sembler simple dit comme ça, il n'en est rien. Dès la fin du premier chapitre, on est dedans, et à fond même. Dans un batman, ce que je recherche, ce n'est pas tant le super-héros que le côté détective, l'enquête, et surtout les bad-guys, toujours issus d'un thème de la folie et de la psychiatrie.Et bien là j'ai été servi ! L'enquête est bien présente, et étude de la scène du crime, ouverture de vieux dossier, ou autopsies jalonnent ce premier tome. Cette partie n'est d'ailleurs jamais ennuyeuse, ce qui n'est pas toujours évident dans certains comics ou les monologues de réflexion ont parfois tendance à s'éterniser. On retrouve également les personnages secondaires bien connus de l'univers Batman comme le commissaire Gordon, Nightwing, Damian Wayne, Robin etc.

 

La Cour des Hiboux, avec l'ergot au centre : Un design simple mais malsain et efficace

Côté ennemi, on est aussi gâté. En tant que nouvel acteur de l'univers Batman, on ignore encore tout de la Cour des Hiboux, le véritable ennemi ici. L'apparition de ces membres est distillée avec suffisamment de parcimonie et de mystère pour nous tenir en haleine tout le long. Savoir que cette Cour regroupe des humains normaux dont l'identité est cachée et qui controleraient Gotham dans l'ombre depuis des décénnies ne peut qu'éveiller la curiosité.

Il y a aussi "l'ergot", cet espèce de guerrier masqué très baleze. Il est aussi assez de charismatique, surtout grâce à son costume représentant un hiboux. Ses aptitudes ne sont pas forcément identifiables tout de suite (elles le seront au cours de l'épisode), mais ça permet de renforcer son côté sombre et mystérieux. On est loin de la folie du Joker, de la brutalité d'un Killer Croc, ou même du côté joueur de l'Homme Mystère ici. On est face à un bad-guy plus classique, moins fou, mais toujours très charismatique. Surtout il a le mérite d'être complètement nouveau et d'enrichir un peu plus, avec la Cour, la légende globale de Batman et de Gotham.

 

La scène du labyrinthe est un vrai bijou ou les auteurs jouent avec la confusion du lecteur

Je tenais également à faire un focus sur la scène dans le labyrinthe, un des moments forts du comics. Batman est ainsi piegé par la Cour dans une sorte de labyrinthe de marbre blanc ou il reste prisonnier plusieurs jours. Le chevalier noir y est aussi affaibli physiquement (il ne peux que boire, et en ignorant si l'eau est droguée ou pas) mais aussi et surtout mentalement. Et on l'observe tenter de trouver une sortie et commencer à y laisser peu à peu la raison. Le passage est aussi génial car il joue avec le lecteur. Non content de nous faire croire que Batman a enfin trouvé une sortie, ou qu'il devient peu à peu schyzophrène, le comics voit sa pagination et sa structure bouleversée. Pendant 6 pages, nous sommes obligé de tourner la BD pour continuer à lire, pous la mettre carrément à l'envers, puis enfin, la lire de droite à gauche. L'effet est génial et immédiat puisque que comme Batman, on a un moment de flottement ou on ne comprend pas, on se demande ce qui se passe, on est un peu perdu.

Ce petit truc, je l'ai trouvé génial et extrêmement bien pensé pour impliquer le lecteur et lui faire ressentir la désorientation du héros.

Globalement, le scénario est passionnant,  gagne en puissance au fil des chapitres, et termine sur un final qui augure du meilleur pour le tome 2 !

Ce nouveau méchant de l'Univers de Gotham est assez charismatique 

Dessin

Ceux qui me suivent savent que j'attache énormément d'importance au dessin. Et bien de ce côté là non plus je n'ai pas été déçu. Ne vous attendez pas à retrouver un style "vieux comics", là on a un style plutôt moderne comme je les aime, alliant classicisme, visages taillés à la serpe et trait fin. On est clairement pas dans un comics au rabais niveau dessin.

Les covers sont souvent très classes comme vous pouvez le voir, et n'utilise que peu de couleur, leur permettant de claquer un peu plus. Simplicité et efficacité, c'est tout ce que j'aime !

 

Niveau design, Bruce Wayne est assez classique, mais on ne leur demande pas d'innover là dessus. Par contre, je suis complètement fan du design des ennemis. 

Les membres de la Cour des Hiboux est simplement illustrée par des gens en costume cravate ou robe de soirée, mais portant un masque ultra épuré représentant une chouette effraie. Simple, mais assez dérangeant pour être malsain.

L'ergot est quand à lui plus travaillé. Un costume sombre qui vaut surtout pour son masque reproduisant la tête d'un hibou grâce a un habile assemblage très steampunk à mon gout.

 

Le comics offre un dessin fin, soigné et moderne comme j'aime 

Vraiment le dessin est excellent (Oui je peux apprécier autre chose que du Turner !) et j'espère qu'il sera de la même qualité dans le tome 2

Conclusion 

C'est du tout bon ! La Cour des Hiboux combine un scénario original (pour Batman), mystérieux, stressant et sombre avec des dessins fins, travaillés et modernes. Il fait clairement partie des must have en terme de comics Batman, du moins si vous cherchez du Batman contemporain