Le dernier né de la saga acrobatique d'Ubisoft n'a pas franchement été accueilli avec une liesse et une joie unanime. En fait il est même sortie dans un quasi anonymat assez incroyable. D'avance mal vu pour trop revenir aux sources (rentables diront certains) ou exploité le film sortant en même temps, ou pour oublier la nouvelle saga qui certes ne s'est pas très bien vendu, mais avait le mérite de renouveler un peu la licence. Pour ne pas prendre de pincettes, je n'en avais personnellement rien à carrer.

J'ai adoré Prince of Persia sur Xbox360, je reste un fan inconditionnel des Sables du Temps mais j'ai été extrêmement déçu par le très foireux punk-dark L'Ame du Guerrier. Je n'étais donc pas vraiment jouasse quand j'ai appris que le jeu en développement se passait juste avant ce dernier. Le temps avançant je l'ai un peu oublié, mais ô miracle j'ai réussi à me le procurer pour une somme avoisinant...bon pour zéro euro, merci Ubisoft! Le résultat est sans surprise, bon sans jamais s'approché de mémorable.

On sait qui des deux a chopé les bons gènes...

On prend presque les même et on recommence. Ce Prince of Persia ressemble évidemment à une exploitation de licence, mais contrairement à certaines personnes que je lis sur les différents forums, je n'oublis pas qu'Ubisoft fait rarement non pardon, ne fait jamais de jeu complètement par dessus la jambe. Par conséquent il y a un certain sceau de qualité. Graphiquement, le jeu ne case pas trois pattes à un canard. C'est loin d'être laid cela dit, l'ensemble est bien détaillé, mais étrangement certains effets sont soit absent soit raté. Je voudrais presque parler de manque de finitions, mais on pourrait croire que cela signifie un jeu buggé ou pas testé, ce qui n'est pas le cas. Au delà d'une technique qui tient debout sans être vraiment bluffante, le jeu est plutôt sympathique en terme de direction artistique. L'inconvénient c'est que l'on a déjà vu ce qui est proposé au moins trois fois auparavant. Le jeu apparaît donc déjà dès les premières minutes comme quelque chose de propre mais sans génie.

Comme un air de déjà vu. Est-ce un mal?

L'histoire n'a rien de grandiose. On suit ce prince beau gosse (oui il a changé de gueule...dommage) qui poursuit son frère possédé par un démon. Il a une relation étrange avec un Djinn (non pas en denim), une sorte de déesse qui lui fourni des pouvoirs au fur et à mesure que le jeu nous donne de nouveaux puzzles géants. Pour faire simple, on ne ressent rien ni pour le personnage principal, ni pour les quelques protagonistes secondaires et honnêtement je serai bien incapable de dire quel est le rapport avec les Sables du Temps ou l'Ame du Guerrier. La magie n'opère pas vraiment.

Du coup si les décors ne motivent pas plus que ça (encore qu'ils restent beaux) l'intérêt de ce volet vient presque uniquement de sa plateforme où il faut bien l'admettre PoP reste un valeur vraiment sûre. Les combats sont très décevants, mous et seuls quelques techniques spéciales rendent le tout un peu impressionnant, en revanche l'ajout de deux pouvoirs princier augmente non pas la difficulté des puzzles mais bien leur application et ça c'est bon. Ceux qui ont pesté contre l'immortalité du PoP cell-shadé trouveront ici un jeu pas infaisable, loin s'en faut (au passage 1000G faciles) mais qui nécessite pas mal de maîtrise et une bonne coordination.

C'est toujours un plaisir d'esquiver les différents pièges et les nouveaux pouvoirs donnent des séquences un peu inventives.

Les deux pouvoirs sont donc le gel de l'eau qui a été maintes fois montré et la restauration des décors. Le premier est au début simple. On gel une cascade en maintenant la gâchette gauche et on peut ainsi courir dessus comme sur un mur. Evidemment si on lâche cette gâchette on passe au travers. Par conséquent parfois il sera nécessaire de l'activer en plein vol  pour passer au travers puis se rattraper en le réactivant etc. Dans un autre genre, la restauration permet de faire réapparaître un morceau de décor disparu. On ne peut en réactiver qu'un seul à la fois. Donc comme pour l'eau, il faudra l'utiliser parfois pour faire apparaître une poutre à laquelle s'accrocher en faisant disparaître par conséquent la corniche ou l'autre poutre sur laquelle on se trouve. Les derniers niveaux proposent également des ascensions qui mélange les deux pouvoirs. Le level design est encore une fois très intelligent ce qui est une marque de fabrique de la série et les Sables du Temps ne seront pas de trop pour sauver nos royales miches de nombreux pièges mal anticipés.

C'est ici que l'on se procure tous les (deux) nouveaux pouvoirs. Ca me rappelle ma séquence préféré des Sables du Temps.

Au global, il serait vraiment de mauvais ton de considérer ce Prince of Persia comme un jeu médiocre, d'autant plus quand on voit les bouses que la série a pu connaître avant sa renaissance avec les Sables du Temps (ou même après...) Cependant, il y a un manque clair d'ambition. Le jeu n'est pas moche, ni techniquement ni esthétiquement, mais il ne brille pas non plus dans les deux domaines. Toujours dans la forme, l'histoire est peu passionnante et la fin...mon dieu, plus clichetonné je pense que ça aurait été très compliqué. Les combats sont peu intenses, les coups ne sortent pas assez vite et le tout est trop mécanique malgré un coup spécial assez sympa. Cela dit la plateforme est ce qui sauve clairement le titre. La formule est toujours aussi efficace. On ne met pas longtemps à piger ce que l'on doit faire ce qui fluidifie la varappe mais l'application demande une certaine maîtrise qui fait plaisir. Conclusion de ce test court mais croyez-moi complet, ces Sables Oubliés ne seront pas les plus marquants de la série sans aucun doute. Cependant les amateurs de la licence y trouveront une sympathique aventure pour peu qu'ils ne la payent pas trop cher...