A la lecture du seul titre, les initiés de Pynchon se diront qu'ils ne vont pas être pris au dépourvu. Et c'est bien vrai. Ce roman, le dernier en date du mystérieux auteur new yorkais nous plonge une fois de plus au cœur d'une enquête policière sur fond de complot d'état, à la manière de La vente à la criée du lot 49. Nous voici en Californie du Sud dans les années 60 en pleine période hippie. Doc Sportello, détective privé camé va voir sa petite amie Shasta, ou devrais-je dire une de ses nombreuses fréquentations se faire enlever ou disparaître, on ne sait pas en fait, tout ce qu'on sait c'est qu'elle s'évapore le lendemain d'une journée où elle eut une conversation très sérieuse avec Doc lui implorant de l'aider à faire en sorte que son patron ne soit pas victime d'un mauvais coup. Avec la disparition de Shasta commence l'enquête qui ménera Doc aux quatres coins de cette terre californienne en pleine mutation. Un territoire où se confronte les néonazis, les nationalistes noirs, les entrepreneurs mafieux, les prostitués, la musique, l'argent, le sexe et la drogue (beaucoup de drogue...). La drogue dont Doc Sportello se goinfre comme pour mieux supporter les changements du paysage californien, des changements qui s'opèrent du jour au lendemain. Pour retrouver Shasta, Doc va vite se rendre compte qu'il va devoir braver non seulement ses ennemis mais aussi ses alliés car ses alliés se révéleront parfois être ses ennemis et vice versa.

Toujours aussi bavard, Pynchon s'adresse là clairement à un lectorat patient. Lire Vice Caché c'est comme entrer dans un labyrinthe sans fil d'Ariane dans le noir.   

Dewa.