La voix ténébreuse des (fausses) bandes-annonces intercalées entre les films Grindhouse (Planète Terreur et Boulevard de la mort) de Robert Rodriguez et Quentin Tarantino résonnent encore dans votre tête ? Alors, reprenez donc un peu de purée mexicaine après Machete (2010), avec Machete Kills (2013) !

Ne cherchez pas un semblant de sérieux ou un sens aux aventures de Machete, parce qu'il n'y en a pas ! Robert Rodriguez a concocté sciemment un très mauvais "Rambo au Mexique" avec des paires de nichons au milieu : "Pour moi, Machete 2 c'était Rambo 2 : La mission. Il fallait que Machete soit recruté par le gouvernement américain pour une mission que personne d'autre n'était capable de remplir"

La violence est tellement démultipliée et l'ambiance "cliché" (du Stoner Rock bien gras en fond sonore) que l'humour emporte mon adhésion.

Machete, c'est la promesse d'un casting haut en couleur (Michelle Rodríguez, Jessica Alba et Lindsay Lohan pour le côté glamour, Robert De Niro, Jeff Fahey, Steven Seagal, Don Johnson et Tom Savini pour le côté poilu) qui se tape dessus pendant 1h30 dans la bonne humeur.

Mais l'originalité, c'est que le héros n'est pas un acteur très célèbre, il s'agit de Danny Trejo, dit « Machete » en raison de son passe-temps : coupeur de tête à la machette. Non seulement Danny Trejo a joué des seconds rôles dans une centaine de films et séries, qui nous ont habitués à sa bouille patibulaire, mais il a prêté ses traits burinés ou sa voix rauque à des jeux prestigieux :  Fight (un jeu de baston au PlayStation Move), Def Jam: Fight for NY, autre jeu de combat, GTA: Vice City, GTA: Vice City Stories, le mode zombie de Call Of Duty: Black Opset Fallout : New Vegas.

Et la suite des aventures de Machete ne déçoit pas avec Michelle Rodriguez, Sofía Vergara, Lady Gaga, Jessica Alba et Amber Heard, ainsi que Tom Savini, Walt Goggins, Antonio Banderas, Cuba Gooding Jr., Mel Gibson, Charlie Sheen, qui plongent dans un bain de sang festif au son des trompettes mexicaines.

Par contre, on peut trouver l'abondance d'acteurs un peu artificielle, au sens où ils apparaissent finalement assez peu à l'écran. Et pour cause, le tournage des scènes avec Lindsay Lohan n'a par exemple duré que 3 jours (premier Machete). La palme revient au personnage "le Caméléon", joué successivement par quatre acteurs différents : Antonio Banderas, Cuba Gooding Jr., Lady GaGa et Walt Goggins. Du coup, on a la fâcheuse impression de se retrouver face à des caméos plus ou moins longs, suivant les acteurs.

Les esprits chagrins regrettent que l'aventure soit si foutraque, que les scènes d'action ne soient pas crédibles une seconde. Il faut savoir que le tournage de Machete Kills s'est déroulé pendant un mois (12 heures par jour) dans le studio de Robert Rodriguez, nommé "Troublemaker" et situé au Texas. Avec un tel tempo, le réalisateur confie que c'était un beau  bordel sur le plateau : "J'ai même filmé les répétitions parce que je ne voulais pas donner le sentiment que les acteurs se prennaient trop au sérieux. Il ne fallait pas que le résultat final soit trop formel ou attendu".

Certains estiment que Robert Rodriguez semble même régresser après El Mariachi, Desperado 1 et 2, Une nuit en enfer et le premier Machete.

Sauf que cette régression est volontaire : Robert Rodriguez nous immerge dans le cinéma de son adolescence, quand le nom de Sean Connery brillait en haut des affiches des james Bond. D'ailleurs, le réalisateur dit de Mel Gibson : "Il incarne le méchant absolu, un peu comme dans les films de James Bond".

Et le réalisateur ne se contente pas d'actualiser le mythe du « héros qui sauve l'Amérique » (voir le soporifique La chute de la maison blanche), mais il le dynamite en enchainant sans temps mort les combats invraisemblables. Je ne vais pas voir un film de Robert Rodriguez pour réfléchir, mais pour me divertir, et Machete Kills remplit parfaitement son rôle.

Robert Rodriguez explique : "Il n'existait pas de films d'action latinos capables de séduire un large public. Or, regarder les films de Jonh Woo me donnaient envie d'être asiatique ! Ce sont les films avec Chow Yun-Fat comme A toute épreuve et The Killer qui m'ont vraiment donné envie de faire des films capables de réussir la même chose avec des Latinos".

Il y a certes une critique de la classe politique américaine (la corruption et la politique d'immigration), mais elle vite noyée dans la tequila et les fusillades. Le ton outrancier rappelle avec nostalgie les « films à message » des années 1970, qui véhiculaient une idéologie révolutionnaire et entendaient faire du cinéma un contre-pouvoir au modèle dominant.

Un troisième épisode est prévu, intitulé Machete Kills Again, réunissant à n'en pas douter une pléiade de stars, des mojitos et quelques hectolitres de sang pour rester dans le ton de ses prédécesseurs. En tous cas, je le verrai le jour de sa sortie (s'il ne s'agit pas d'une blague potache et que Robert Rodriguez ose effectivement le tourner).

Galerie d'affiches Machete (2010)

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Machete Poster

Machete Poster

Machete Poster

Galerie d'affiches Machete Kills (2013)

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 Bonus

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