Certains d'entre vous se demandent peut-être ce qu'il en est de cet ouvrage collector dédié aux goodies Mario, sorte de bible constituée avec le plus grand collectionneur au monde... Je laisserai Flo Meijin répondre à cette question lorsqu'il jugera bon de le faire. Mais pour distiller un premier élément de réponse, je vous propose de relater une petite enquête réalisée à Rome. Pendant que ma femme y donnait une conférence, moi, je jouais les investigateurs...

En me promenant dans les rues, je suis tombé nez à nez avec ces sweat-shirts, également déclinés en tee-shirts. Prix des produits ? 15 euros pour le sweat (plutôt épais, doté d'une capuche) et 8 le tee-shirt. J'ai fait un bond. Quand on sait le montant nécessité par la licence d'exploitation, il est difficile d'envisager des prix aussi bas. Je procède à un examen minutieux du textile, constate l'absence absolue de mention de copyrights et  me tourne vers le tenancier des lieux, que je prends pour un Japonais : "Avez-vous remarqué que ce ne sont pas des produits officiels ?", lui demandé-je. Lui me répond aussi sec, dans une anglais plus approximatif que le mien encore, qu'il n'est strictement pas japonais, puis il m'enjoint à m'occuper d'une partie extrêmement intime de mon anatomie.

Je continue mon périple... Et tombe soudain sur une pizzeria tout simplement baptisée "Mario" ! Mon sang ne fait qu'un tour. Je pénètre ce lieu de débauche et harangue l'un des serveurs. "Vous savez que vous exploitez un grand nom du jeu vidéo ? Avez-vous signé un accord à ce sujet avec Nintendo ?". Contrarié et visiblement ignorant la réponse à la question, le jeune homme appelle son boss qui me répond d'une manière à la limite de la correction que je n'ai qu'à demander à son voisin d'en face, à la pizzeria "Luigi" ! 

Après plusieurs kilomètres à pied, fatigué et agacé, j'attends le bus et vois, médusé, que le car s'appelle lui aussi Mario ! C'est est trop. En outre, il m'incite à "monter" en français ! Extraordinaire. Je pends mon ticket, et très attentif, regarde si la moindre mention copyright Nintendo y est inscrite. Rien de chez rien ! Je dis au chauffeur tout ce que je pense de sa démarche commerciale éhontée. Lui se contente de me regarder avec sa moustache et sa casquette rouge, me sort un ou deux noms d'oiseaux, puis me demande d'aller à Naples si ça me chante (va fa Napoli !)

Bref, devant trop d'affronts, je n'ai même pas osé regarder le nombre de plombiers s'appelant Mario en Italie. C'est hallucinant de voir à quel point ce pays s'est approprié le nom du plus grand personnage de jeu vidéo. Scandaleux... Alors quoi ? Et si nous on intitulait aussi, comme ça, là, un bouquin "Mario" ? Ça se passerait comment ?

© Séb Meijin, outré.