Autant continuer sur ma lancée et vous parler du deuxième opus de la trilogie des Mères à savoir Inferno.

J'ai eu l'occasion de voir Inferno peu de temps après Suspiria. Après la claque qu'avait été Suspiria j'attendais énormément de ce film que je pensais être une simple suite, je me trompais. 

En effet Inferno ne doit surtout pas être regardé dans l'optique de voir la continuité de Suspiria, les deux films étant complètement opposés. Argento surprend encore une fois. Les films pouvant être au final regardés indépendamment sans que cela ne gêne sur la compréhension. 

Je sais que ce que je dis doit sembler logique pour tous les amoureux d'Argento mais je dois avouer que j'ai jusqu'au bout cru que j'allais voir une suite lorsque j'ai vu Inferno. 

Mais bref ! Passons tout de suite au film !

 

Nous sommes à New York,Rose vient d'acheter un ouvrage se nommant "Le Tre Madri" ou "Les Trois Mères". Dans cet ouvrage elle apprend qu'un certain Varelli aurait par le passé construit trois bâtisses pour trois sorcières ou trois mères.Une maison pour à Fribourg pour la Mater Suspiriorum, une à Rome pour la Mater Lacrimarum et enfin une dernière à New York pour la Mater Tenebrarum. Tout semble indiquer que Rose vit dans la maison de la Mater Tenebrarum.

 

 

C'est sur ce pitch que s'ouvre doucement Inferno, on reste en terrain connu durant la première demi-heure. Le début nous laisse donc gentiment croire que nous allons voir la suite de Suspiria, on nous parle des trois mères, on fait le lien avec la Mater Suspiriorum du premier volet et...ça s'arrête la. 

En effet, il faut le reconnaître le début est assez familier, on observe encore une fois cette "surexposition" des couleurs. Tout est éclairé, tout baigne dans le rouge, le vert ou bien le bleu. L'aspect esthétique est encore une fois vraiment mit en avant. L'héroïne comme l'était Suzy dans Suspiria semble détenir toutes les clés pour venir à bout du mal qui l'entoure. Elle semble même mieux armé car elle est au courant de l'existence des trois mères. Seulement, et c'est peut-être là que va se créer la rupture entre les deux films, la mort de Rose. Dès lors, le film change radicalement et à mes yeux délaisse un peu l'aspect esthétique pour laisser place à la perte de repère.

Le film aura déjà commencé à faire perdre un peu la notion d'espace et de lien entre les lieux, il suffit de voir la fameuse scène des égouts au début. Alors que Rose, piqué par sa curiosité, découvre les "égouts" en dessous de son immeuble, elle y découvre une salle complètement immergé, salle complètement conservé par les temps. Les meubles sont toujours en place, tout est à sa place. Argento joue avec le spectateur en brisant le lien avec les égouts. On ne sait déjà plus vraiment où l'on est. Et cela s'aggravera au fur et à mesure du film.

 

 

Argento s'amusera lors de la deuxième partie du film, l'enquête du frère de Rose sur la disparition de sa soeur, à nous perdre littéralement dans cette grande maison. Tout sera possible au sein de cette bâtisse. Le spectateur voyant à travers les différentes pièces, les différents couloirs ou raccourcis une sorte de deuxième maison qui se construit. Comme si la maison principale n'était présente que pour cacher la "vraie" maison. Ce qui au final, fait perdre tout repère au spectateur, il ne sait plus où il est, ni comment il est arrivé la. Argento joue avec nos sens.

 

Les lieux semblent être tous en quelque sorte sous l'emprise de la Mater Tenebrarum. S'ajoutera aussi à cela, un film empreint de sorcellerie. Le film ressemblant quand on l'observe bien à une sorte de rite de sorcellerie. Tout le déroulement du film le laisse penser. Découverte du "sort", préparation, sacrifice et enfin réalisation. La finalité étant l'apparition de la Mater Tenebrarum.

 

 

Alors que Suspiria abordait le thème du passage à l'age adulte, Inferno aborde la question de la mort. 

Argento jouant avec nos nerfs en faisant mourir de manière consécutives ceux que l'on pensait être les héros. Cela commencera par Rose, viendra ensuite la copine du frère et enfin la dame vivant à coté de la soeur. Au fur et à mesure chacun d'eux mourra des mains de la Mater. Aucun n'échappant au final à la mort. Il est intéressant de voir que seul le frère échappera "physiquement" à la mort mais devant vivre avec la perte de sa soeur. De plus le rire de la mort sur le dernier plan laissant comprendre qu'on ne lui échappe jamais éternellement. On peut donc y voir le questionnement sur la perte d'un être cher mais aussi l'idée que personne n'est éternelle. 

Argento signe encore une fois un magnifique film, complètement opposé dans son approche par rapport à Suspiria. Le film possède tout de même une beauté visuelle hypnotisant le spectateur. Les couleurs penchant cette fois plus du coté du bleu et du vert. 

Il est définitivement difficile d'aborder les films d'Argento tant ils sont uniques. Mon seul conseil étant d'aller le voir pour vous faire votre avis.