Troisième et dernière partie de notre dossier sur le film d'Horreur français.En rédigeant cette partie cela m'a fait penser à une anecdote sur le film Frontière(s) dont je parle dans la partie précédente. Elle résume grossièrement l'état d'esprit global sur ce type cinéma. Xavier Gens expliquait que lors de la réalisation il a rencontré plusieurs problèmes. Commençons par la réalisation. Impossible de trouver quelqu'un voulant produire le film. La plupart des boites trouvant que son film va trop loin et ne sera pas rentable. Après avoir trouvé la bonne boite, c'est sur le plateau que les problèmes commencent. De gros désaccord plombent toute l'avancée du film et durant toute la réalisation la plupart des personnes "extérieurs" tel que les producteurs n'arrêtent de critiquer le film et n'annoncent qu'un échec pour Gens. Après cela c'est au tour du scénario, remit en question, les producteurs veulent purement et simplement retirer les éléments Nazis du films, jugeant cela "too much". Ce ne sont que de petites anecdotes mais je trouve qu'elle résume bien le malaise de ce cinéma. La prise de risque n'est malheureusement pas autorisée, on trouve rentable les films purement français à savoir les huis-clos ou la bonne comédie franchouillarde. Pour une grande majorité le cinéma d'horreur n'est pas et ne sera jamais Français. Et pourtant...

 

 

Vinyan : Par le très talentueux Fabrice du Welz.

J'ai cru comprendre que le film n'avait pas été réellement apprécié, j'en ait discuté avec certaines personnes et le ressenti général est assez tranché. Le film est mauvais. Il mérite pourtant que l'on s'attarde sur lui car il recèle en lui une certaine profondeur.

Mais quel est donc l'histoire ? C'est intéressant de se poser cette question car un film sans histoire ça sert pas à grand chose. En même temps Michael Bay continue à faire des films sur du vent donc ce que je dis ne tiens pas la route... Bref ! 

Le film nous plonge au lendemain du Tsunami de 2005. Jeanne et Paul ont perdu leur fils durant la tragédie. Incapable d'accepter la mort de leur enfant, Jeanne reste persuadé que son enfant a été kidnappé durant le chaos de l'évènement. Incapable de briser le dernier espoir de sa femme et aussi par amour, Paul acceptera de plonger avec sa femme dans une quête pour retrouver leur fils. Une quête qui les poussera à affronter ce qu'ils n'osent s'avouer.

 

Il est certain que Vinyan n'est pas un film facile. Il est même la représentation parfaite du film très hermétique. Le scénario ne se dévoile que tout doucement et les dialogues sont peu présents. Cela n'empêche pas pour autant le film de délivrer des messages à mon sens assez forts. Ainsi tout au long du film des questionnements tourmenteront tous les personnages, à commencer par Paul, le mari, qui ne saura jamais réellement ce qu'il doit faire pour sa femme. Doit-il l'accompagner au risque de la voir s'enfermer encore plus dans une "maladie" qui ne se guérira jamais ? la mort d'un enfant. Au final ne cherche t-il pas en suivant sa femme à se déculpabiliser de ne pas avoir su l'aider lors du drame ? A t-il lui aussi l'espoir de retrouver son fils ou se voile t-il juste la face ? Beaucoup de questions qui ne trouveront de réponses qu'auprès du spectateur devant faire ses propres théories. Mais c'est autour de Jeanne que se construit réellement le film. De par ce cheminement long et tortueux qu'est le film et leur avancée dans la jungle, Jeanne arrivera à trouver la réponse qu'elle cherche. Je ne dévoilerai pas le film car le but est avant tout de donner envie de voir le film.

Dernier point sur lequel je me devais de revenir. Le film est visuellement magnifique, la jungle est réellement étouffante et nous montre bien l'état psychologique dans lequel évolue nos héros. Les décors sont réellement époustouflant et la mise en scène l'est tout autant.

Il est intéressant avant tout de remarquer que lors de la sortie de son premier film, Calvaire, Fabrice du Welz subit un échec assez fort, il partira dans l'optique pour Vinyan de faire un film "grand public" pour ainsi plaire. Il se passe l'inverse. Fabrice du Welz avec Vinyan met au point un film trop personnel, trop intimiste, ce qui l'empêchera encore une fois d'obtenir le succès escompté.

 


 

 

À l'intérieur : Réalisé par Maury et Bustillo. 

Attention ! à l'intérieur est un film choc. Un film d'une violence assez rare qui peut ne pas plaire à tout le monde. Pourtant ce film est incroyablement bon.

Je ne vais pas pouvoir pour une fois partir dans un délire sur le film et vous expliquer pourquoi son scénario est d'une richesse folle car les réalisateurs ont eux même avoué la vacuité de leur scénar'. Pourtant cela ne m'empêchera pas de tenter de vous donner envie de le voir. 

On suit toujours le même schéma et je vais donc vous parler de...l'histoire ! 

Sarah vit seule depuis la mort de son mari lors d'un accident de voiture. Enceinte et bientôt prête à accoucher, elle devra pourtant attendre le lendemain du réveillon pour entrer en clinique. Réveillon qu'elle devra passer seule chez elle, sa mère n'étant pas présente. Tout se passe bien jusqu'au moment où une femme sonne à la porte pour demander de l'aide...

Le film est l'exemple type du parfait "Slasher" pour résumer grossièrement. Il en suit les codes. Une maison,une menace et une notre protagoniste principale isolée. Tout le film tirera sa force de ce postulat. La mise en scène joue une rôle prépondérant dans le film car elle va servir à créer une impression de cloisonnement assez fort. Tout est fait pour que l'on ne se sente pas du tout à l'abri dans la maison.

 

Je reconnais que je ne parle pas souvent des acteurs durant mes chroniques mais là je ne pouvais faire l'impasse sur la prestation de Béatrice Dalle. Elle est, dans le film, réellement habitée par son rôle. Elle nous joue une femme voulant à tout prix récupérer l'enfant de Vanessa. Elle livre dans ce film une réelle performance et réussit son objectif à savoir : nous faire peur ! Elle a ainsi traumatisé un de mes amis, reconnaissant qu'il n'aimerait pas croire cette femme dans la rue. De par son jeu elle réussit à incarner au delà de la simple femme, une sorte d'entité "démoniaque", sans sentiment, sans peur. Elle fera frissonner beaucoup de personnes durant la scène finale...

Au final, à l'intérieur nous montre que le "Slasher" ( encore une fois je résume le style assez bêtement mais cela permet ainsi de se faire une idée du style ) n'est pas seulement Américain. Le film récupère avec brio tous les codes du genre pour l'adapter dans un huis-clos sanglant et violent. Le film poussera les limites de la violence avec un final qui fait froid dans le dos.

 

Nous arrivons à la fin de notre dossier ! Je sais que certains films n'ont pas été traité mais j'espère que les films de ces dossiers vous permettent de voir que le cinéma d'horreur n'est pas qu'américain ou Italien.

Le but de ce dossier est aussi de vous montrer que le cinéma français ne se résume pas qu'a Godard, Jeunet etc... Nous possédons dans notre pays de nombreux talents ne demandant qu'à être découvert. 

Pour finir je ne saurai que trop vous conseiller de voir tous ces films, ou alors d'en voir quelques un et de revenir pour me donner vos impressions. Cela permettra de voir ce que certains pensent de ces films.