Bonsoir à tous,

A 35 ans bien sonnés, j'en ai vu passer, des séries et des dessins animés. Depuis que je suis gamin, la télévision m'a donné pas mal de moments de pur bonheur, et je dois dire que ce sont surtout les années 1970 et 1980 qui m'ont marqué en la matière. D'accord, le kitsch était roi, mais il y avait de quoi passer des heures et des heures devant son écran, sans jamais s'ennuyer.

Je me suis dit qu'il serait peut-être de bon ton de partager avec vous certains de ces bons souvenirs. Pour que les nostalgiques se rappellent eux aussi cette époque, et pour que les plus jeunes puissent, éventuellement, s'intéresser à la chose. Je vous assure qu'il y a de quoi.

A quelques semaines de la sortie du Avengers de Joss Whedon, j'ai eu envie de commencer par parler de L'incroyable Hulk. Oubliez les films de 2003 (catastrophique) et de 2008 (Edward Norton y sauvait heureusement magistralement les meubles), cette adaptation en 82 épisodes et six téléfilms du comics reste à mon sens l'un des meilleurs tributs au monstre vert qui a fait la gloire de Marvel. De 1977 à1982, pas moins de cinq saisons ont été consacrées à la série, ce qui vous donne une petite idée de son succès pour l'époque. A raison d'ailleurs : je dois dire qu'aujourd'hui encore,le visionnage de ces épisodes reste tout-à-fait agréable, une fois que l'on a bien en tête qu'il s'agit d'une série des seventies.

Car L'incroyable Hulk disposait de plusieurs atouts pour conquérir le coeur des téléspectateurs. Si son scénario manquait un peu d'originalité (tous les épisodes se st(ructuraient de la même manière, à savoir une situation problématique, une personne à aider, un David Banner mêlé malgré lui à l'affaire et qui tentait de maîtriser son monstre intérieur jusqu'à une émotion trop forte), l'idée de confier le rôle principal à deux acteurs différents était ainsi tout bonnement géniale. Le défunt Bill Bixby (hélas décédé en 1993, il était remarquable) incarnait le docteur David banner, tandis que le très musculeux Lou Ferrigno, lui, se chargeait de prendre les rènes lorsqu'il fallait faire surgir le monstre. Une astucieuse manière de contourner le problème des effets spéciaux, et c'est précisément ce qui donne à la série son cachet, surtout quand on la compare au tout numérique qui règne sans partage à l'écran depuis une bonne dizaine d'années.

L'incroyable Hulk, par ailleurs, était une véritable série dramatique. L'action y était certes présente, mais toujours contrebalancée par les enjeux émotionnels et psychologiques du héros, rongé par le monstre incontrôlable qu'il abrite. David Banner, dans la série, est un fugitif, il se cache, il doit fuir chaque fois que Hulk prend le dessus. Impossible pour lui de construire une relation durable, de poser ses valises, de mener une existence paisible et stable. La vie de Banner est une tragédie, et la série met immuablement en avant cette dimension éminemment humaine du héros. C'est ce qui fait d'ailleurs tout le sel de la bande originale de joe Harnell, mélancolique à souhait. Lonely Man, la composition qui concluait chaque épisode au piano, est une petite merveille que je ne me lasse pas d'écouter aujourd'hui encore.

Avis aux amateurs : L'incroyable Hulk mérite au minimum un petit détour. En cherchant un peu, vous tomberez sur l'un ou l'autre épisode disponible sur la toile, histoire de vous faire une idée (pour les jeunes) ou un trip régressif (pour les papis de ma génération). Et plus si affinités...

Allez, je vous mets le générique :

 

Et je vous ajoute en bonus "Lonely Man", cette composition interprétée au piano que tous ceux qui ont connu la série doivent encore avoir en tête...