Taxer Nintendo de société évoluant à rebours n'est plus qu'une figure de style. Et pour cause. La présentation de ses résultats financiers aura masqué une information d'importance : la réussite de sa transition dans les services en ligne. Selon les chiffres avancés par le géant japonais, les ventes numériques de jeux vidéo ont atteint un montant record lors de l'exercice fiscal 2012/2013. En valeur, elles atteignent 165 millions de $, une hausse spectaculaire de 109% par rapport à l'exercice précédent.
 
 

Ces performances commerciales impressionnent, elles font mentir les critiques exprimées çà et là pointant l'incapacité de Nintendo à saisir les enjeux d'Internet. Et ce ne sont pas les problèmes techniques qui ont émaillé la première mise à jour de la Wii U en novembre dernier qui contrariera cette appropriation. Le numéro un sortant à tout intérêt de favoriser le commerce électronique depuis le portail eShop de ses deux consoles. Les marges de profit tirées de l'achat de jeux vidéo digitalisés sont considérées comme supérieures à ceux issues de la vente physique.

 
La part de marché de Nintendo ne cesse de progresser. Elle passe de 3% lors de l'exercice fiscal de 2011/2012 à près de 7% pour celui qui s'est clos mars dernier. Une rapide croissance qui n'est pas forcément au goût des éditeurs tiers. Ils craignent que le fabricant reproduise sa domination concurrentielle écrasante sur ce segment de marché. Il n'est donc pas surprenant de voir Activision refuser de distribuer la version dématérialisée de Call of Duty Black Ops sur le portail commercial de Nintendo. Un avertissement.
 

Autre acteur à ménager, les détaillants. Au lieu de choisir la confrontation, le constructeur propose une palette de mesures d'accompagnement. Ainsi, un tiers des achats numériques d'Animal Crossing New Leaf a été réalisé en point de vente, grâce aux tickets de téléchargement mis à la disposition des points de vente physique. Ces derniers jouent pleinement le jeu mais restent sur leur garde. Le comportement confiscatoire de Nintendo l'emporte toujours sur les postures ou autres incantations que les médias aiment relayer.

 

 

Cette tendance de fond prend de court les détracteurs de Nintendo qui n'ont eu d'autre choix que de passer sous silence cette information.