Longtemps étouffée par le poids économique des éditeurs, la scène indé donne enfin de la voix à la faveur de la montée en puissance des circuits de distribution dématérialisés. Mais pas seulement. Egalement à l'origine de leur relégation en simple exécutant, les jours de la console de jeux au sens traditionnel du terme seraient comptés. Ces deux fardeaux (éditeurs, constructeurs) en voie de désintégration favoriserait ainsi l'épanouissement de la créativité : "les consoles de salon ne représentent plus une opportunité, déclare Sandy Duncan, pdg de YoYo Games. Elles ne sont rien de plus qu'une entrave à l'innovation."
 
Tuer le père, ce n'est pas autre chose que propose Duncan. "Les consoles passeront du statut de mass market au marché de niche dans les prochaines années" insiste le pdg de YoYo Games. Les droits d'entrée de plus en plus élevés interdisent aux développeurs généralement désargentés de se lancer sur ces plates-formes "à l'éco-système archaïque". Les PSN, XBLA et WiiWare sont pointés du doigt. Les constructeurs auraient en effet changé régulièrement les conditions d'accès à ces supports dématérialisés au dépend des intérêts de la scène indé. La modification unilatérale du tableau de bord de la 360 reléguant la visibilité de l'offre commerciale des petites structures de production indépendantes à portion congrue, la gestion tragico-comique de WiiWare par Nintendo, sont des exemples parmi tant d'autres qui auront laissé un goût amer à cette communauté prisonnière des intérêts contradictoires des fabricants comme des éditeurs.
 
A l'exemple d'initiatives telles que Ouya, Steam, les constructeurs dits traditionnels pourraient y trouver avantage à s'orienter vers une stratégie d'ouverture plus franche. Dans le cas contraire "il se pourrait un jour qu'une console au concept ouvert s'invite à leur table pour manger dans leur assiette".