Objet de tous les fantasmes et déchirements, la Wii U reste une énigme à quelques mois de son lancement mondial. Nintendo a promis d'y remédier en organisant dans chaque région du monde l'événement que tout le monde attend : un festival de hits et d'innovations ludiques avec date et prix. Avant cette mise au point, Eurogamer s'est employé à sonder une dernière fois son cercle de développeurs avec lequel il entretient des liens étroits. En voici un résumé.

A la décharge d'Eurogamer.net, son enquête s'est presque uniquement focalisée sur l'évaluation de la puissance de la Wii U malgré que le numéro un sortant a fait de cette question la cinquième roue de son carrosse depuis que la Wii a été à l'origine développée pour ouvrir sa console au grand public avec le succès qu'on lui connaît. Fort logiquement, le nouveau format de Nintendo ne s'écarte pas de cette ligne de conduite. Nonobstant cette mise au point, il semble que la Wii U continue de diviser les développeurs ne sachant peu ou prou à quelle échelle de valeur s'accorder : "C'est comparable à la génération actuelle tout en étant un peu plus puissante" déclare sur le ton de la confusion le directeur de Blitz Games Studios, John Nash.

Si la mémoire, le processeur graphique ont été dopés faisant de la Wii U "la console au visuel le plus fin" d'après un développeur anonyme, la puce centrale, véritable tête pensante du format de Nintendo car elle distribue et coordonne les tâches à suivre à l'ensemble des composants de la carte mère, déçoit par ses piètres performances. Le consensus des développeurs qui se base sur la version quasi-définitive d'un kit de développement de la Wii U, arbitre en faveur de la génération sortante : "le CPU de la PS3 et de la 360 est supérieur à celui de la console de Nintendo". Pour le moment, personne n'est en mesure d'estimer l'impact d'un tel talon d'Achille ou si peu : "des jeux pourraient souffrir" d'une telle faiblesse s'alarme un développeur sous couvert de l'anonymat.
 
La gestion de quatre GamePad en simultanée aurait été abandonnée en corolaire, Nintendo aurait sacrifié la vitesse de traitement de sa machine sur l'autel du dégagement de chaleur. Si bien que les studios de création ont été forcés de changer leur "façon de penser" et de modifier en partie leur conception de la Wii U. Mais certains s'attendent à trouver des techniques de programmation afin de contourner cette rétrogradation : "cela représente un des domaines de nos recherches".

L'inévitable comparaison avec les PlayStation Orbis et Xbox Durango vont invariablement gagner les éditoriaux du monde entier. Le "caractère" très lisse de la Wii U risque de pâtir de cette confrontation à sens unique avec la puissance brute des nouvelles consoles de Sony et Microsoft. Déjà vérifié avec la Wii, le succès d'une console "n'est pas indexé au cycle de l'horloge" du processeur central. Les compétiteurs de Nintendo en ont eu pour leur frais avec les formats HD. Ce sont les usages, mieux "l'expérience que vous tirez d'un format aux capacités uniques" qui détermine le vainqueur. Et si le géant japonais impose un black out total sur les spécificités de gameplay, c'est dans le but de protéger son originalité, l'assurance de conserver son avantage concurrentiel discriminant.