Tendez le micro à Shuhei Yoshida, demandez-lui de vous parler de Morpheus et celui-ci entrera dans un état d’excitation juvénile. Jamais avare de superlatifs, toujours à la recherche de la formule choc qui sera reprise un millier de fois par l’Internet du jeu vidéo (coucou !), il redouble d’à-propos dans les colonnes du site Theverge.com. Selon le responsable de la tentaculaire branche Sony Worldwide Studios, le formidable bond technologique incarné par Morpheus est « presque indécent » par rapport à la manière dont les jeux dits “traditionnels” nous apparaissent.
 
« C’est sans précédent [...] la réalité virtuelle nous permet de créer de nouvelles expériences », jubile le dirigeant. Sensible aux coups de griffes de la concurrence, Shuhei Yoshida se défend d’avoir un intérêt lointain envers la VR, même si Morpheus tarde à dépasser le stade d’expérience de laboratoire : « Au même titre que le cloud gaming avec le PlayStation Now, SCE prend à coeur cette technologie [...] nous sommes sérieusement polarisés sur la commercialisation de ce genre d’expérience au profit des consommateurs ».
 
 Yoshida sans fard ni spotlight
 
Bien que tout le professionnalisme des designers de Sony réussissent une nouvelle fois à se distinguer haut la main de la concurrence grâce à une finition extrêmement soignée de la coque de son dispositif VR (par opposition à la laideur usinière d’Oculus Rift), le haut responsable estime qu’il reste encore beaucoup de paramètres techniques à améliorer afin d’amener Morpheus « à un niveau élevé de développement ». Mais rien ne se fera sans le précieux concours d’un catalogue de jeux convaincants. La tâche est cependant délicate, car « le développeur prend conscience de la nécessité de revoir les fondamentaux de son métier ». En cas de recours à la facilité, « les consommateurs éprouveront des malaises, ce qui représente un danger », alerte le directeur de SWS.
 
Enfin, la question épineuse du prix reste indéfinie. La concurrence comme la technicité du produit entrent en compte dans la fixation du tarif appliquée en boutique. Toutefois, il assure que le coût d’achat sera « abordable ».