-Article sans spoiler-

Lancée le 22 janvier 2010 sur la "petite" chaîne du cable américain STARZ (dont le nouveau CEO est un ancien président d'HBO), Spartacus Blood & Sand est une série qui cache son jeu sous des atours bourrins assumés.

Elle retrace la vie du légendaire Spartacus, esclave devenu gladiateur, et responsable de la première révolte des esclaves en 73 av JC (non, pas Julien Chièze)

La vision du pilote me laissa perplexe: un parti-pris graphique semblable à 300, le budget en moins, des clichés gros comme des maisons romaines, et un découpage digne de Santus Barbarus.Pourtant, je décidai de continuer, aidé peut-être par la présence de nus full-front-intégraux des actrices, et par une représentation de la violence ultra-réaliste. Et petit à petit, on rentre dans la vie du ludus (maison d'entraînement) de Quintus Batiatus, lannister de la ville de Capua. Témoin de la "décadence" de la bourgeoisie romaine, la série nous emmène alors dans les méandres de complots politiques, dans la caractérisation de femmes "fortes", le tout agencé autour de combats dégueulasses.

L'acteur campant Quintus Batiatus tient un peu la série dans sa profondeur, son phrasé et sa prestance convoquant l'enfoiré qui sommeille en nous...Et le voilà fomentant un plan pour la survie de son ludus, en se faisant pomper par une esclave dans un bain de lait, sous les yeux radieux de sa femme...

Quintus Batiatus

Une autre scène montrera un dialogue entre gladiateurs avec pour fond non pas un pot en terre cuite mais deux gladiateurs s'enfilant comme parka sous la pluie. Bonheur.Les scènes de baston quand à elles me laissent perplexes: j'apprécie leurs lisibilité et crudité, mais regrette cependant leur forme "poseur" exagérée. Restent quelques trouvailles sympathiques, et inspirantes pour le bricoleur en herbe: utilisation d'outils de la ferme, décapitations, empalages en série...

 

Le show a le mérite d'assumer son postulat de départ, en proposant un traitement "pour adultes" qu'ils n'abandonnent pas en cours de route. Les acteurs et actrices y sont bons pour la plupart, n'hésitant pas à se mettre à poil au propre comme au défiguré.

 

Certes plombée par une réalisation clippesque, et des situations abracadabrantes, cette série est une vraie bonne surprise, proposant au fil de la saison une âme qu'on ne saurait deviner après 1 ou 2 épisodes!

La saison 2 est en suspens, car l'acteur Andy Whitfield est atteint du même cancer que Michael C Hall.