Lorsqu'on souhaite faire un film
dont le sujet est la drogue en général, il est difficile de ne pas
avoir Requiem for a Dream en
tête. En effet, ce film de Daren Aronofsky était excellent à bien
des égards et il est désormais ardu de faire mieux sur le sujet.
Pourtant, voici
Twelve,
qui traite globalement du même sujet sans pour autant faire
réellement penser au maître du genre.
Twelvese permet même un supplément d'âme qui fait sa
spécificité.

White
Mike est un
dealerhors pair. Certains l'appelleraient même le roi de la nuit. Il
fournit les jeunes new-yorkais en stupéfiants pour épicer leurs
fêtes durant le fameux
spring
break
.
Autour de lui gravitent donc des jeunes en manque de sensations
fortes, mais aussi ses cousins qui se mettent dans de beaux draps au
début du film. Mike doit par ailleurs ménager sa vie sentimentale.
Molly, son amie d'enfance amoureuse de lui depuis toujours, ne doit
jamais apprendre son vrai métier. En entrechoquant ces différentes
situations compliquées, cela donne un cocktail qui explose tout
autour de Mike pendant le film.

                                                   

Le film est bien évidemment
centré sur Mike, le personnage principal, mais on remarquera la
profusion de personnages, chacun ayant une intrigue particulière
correspondant à ses propres motivations. La bonne élève qui tombe
dans le piège de la drogue, la starlette du lycée qui organise une
fête pour son anniversaire, les cousins, le fournisseur de drogue.
Tous ces personnages sont bien sûr liés à Mike, d'une manière ou
d'une autre si bien que le film justifie une certaine dispersion
narrative plutôt bien gérée et appuyée par un narrateur en
voix-off omniprésent.
Difficile de ne pas comparer Twelveà Requiem for a
Dream
.
Soyons bien clairs, les deux films, bien qu'ils abordent un sujet
commun, ne se ressemblent pas tant que cela.
Twelvese révèle bien plus concret et moins métaphorique que son aîné
qui montrait les situations crues, sans détour. Avec
Twelve,
même si l'on contemple des situations tout aussi graves, on nous les
montre de manière beaucoup moins frontales. Là où le
Requiemd'Aronofsky
privilégiait une certaine universalité,
Twelvepréférera des cas plus particuliers, moins généraux.

Ainsi,
il est impossible de classer ces deux films l'un par rapport à
l'autre dans la mesure où ils ont tous les deux un angle de vue
différent sur un sujet commun. Il en ira de la sensibilité de
chacun. Twelveprésente un personnage principal plutôt complexe, perdu depuis
qu'un cancer a emporté sa mère. Certains diront que
Twelvedonne plus dans le pathos que Requiem,
c'est sans doute vrai, mais c'est ce qui fait la plus grande
différence entre les deux films dans la mesure où
Requiem
for a Dream
est beaucoup plus brut alors que Twelvea choisi d'être un peu plus sensible mais moins choc que son aîné, même si cela peut lui attirer
des critiques.

Finalement,Twelve est un film
somme toute correct qui s'affranchit avec succès du mastodonte
Requiem for a Dreampour livrer un long-métrage bien différent mais qui a lui aussi de
la gueule.

Source photos et vidéo : Allociné

Mordraen