"Oh my baby, I love you...my lady blue..." Aaahhh, que de bons souvenirs sur cette chanson cloturant l'un des plus beaux films de tous les temps. Si les tribulations amoureuses de Jacques vous ont fait chavirer, si le charme brut et masculin d'Enzo a fait littéralement couler vos résolutions de ne pas succomber aux premiers attraits mis en avant, si vous promener au travers une muraille de corail et au milieu d'une multitude de poissons multicolores constitue votre plus beau rêve, alors ce jeu est fait pour vous. Chaussez vos palmes et votre tuba, et sautez dans le grand vide de l'océan.

 

LA FIN DU MASTONDONTE

Il y a plusieurs décennies, un paquebot monstrueux, emmenant des centaines de passagers plus ou moins fortunés, sombraient dans les eaux, au large d'une île paradisiaque. Un ancien employé, et rescapé, tente depuis tout ce temps de retrouver l'épave de la Mathilda. D'après lui, il y aurait des trésors laissés par les passagers, cachés dans les innombrables compartiments du bateau.

Mais surtout, il affirme que, avec d'autres membres du personnel, il aurait une clé permettant d'ouvrir un coffre menant à des richesses insoupçonnées. Le seul soucis est qu'il n'a que la sienne en sa possession. Les autres sont probablement disséminées dans le paquebot, sachant que chacun des possesseurs des fameux sésames travaillait dans diverses parties du monstres des mers.

Vous commencerez dans une grotte, à la recherche d'un appareil photo.

Ayant perdu tout espoir, le pauvre homme se morfond au milieu de ses rêves qu'il ne peut oublier. Mais l'arrivée d'un jeune plongeur prodigue va changer sa vie. En effet, Jean est le seul qui puisse trouver l'épave tant convoitée. Avec l'aide de sa petite fille, le vieil homme va tenter de raisonner le jeune garçon et de le ramener à sa cause.

 

IL FAUT BIEN COMMENCER QUELQUE PART

Mais ne pensez pas arpenter les longs couloirs, ouvrir les innombrables portes et fouillez toutes les luxueuses cabines de la Mathilda, car pour le moment, son emplacement reste inconnu. Pour vous faire la main, et gagner quelques piécettes (des lupicettas, monnaie offficielle de l'île), vous devrez élucider quelques problèmes mineurs (et majeurs) de la population environnante .De plus, cela vous donnera un certain crédit quant à votre mission principale, car personne  ne se sent le courage de s'attaquer à la recherche du paquebot.

Après une petite visite rapide de la bourgade, un commerçant vous demande de lui récupérer un appareil photo, perdu dans une grotte sous-marine non loin de là. Après quelques affaires données gracieusement par le marchand d'articles de plongée, vous partez en bateau vers le lieu indiqué. En plongeant dans les eaux d'un bleu azur, vous trouverez rapidement l'entrée de la grotte, et vous nagerez au travers les divers éléments marins à la recherche de l'appareil perdu.

Dans ce magasin, revendez vos trouvailles de façon aléatoire. Toutes les images seront de ce type.

En fait, seul la phase d'exploration sera jouable, car le bateau vous emmène directement sur les lieux. Dans l'eau, les mouvements de Jean sont très lent, mais c'est forcé puisque vous êtes dans la flotte... Les commandes sont simples. Vous nagez en appuyant sur carré, et vous dirigez le plongeur avec la croix directionnelle, sachant que les directions sont calquées sur un manche à balai (comprenez que pour descendre, il faut presser la touche haut, et inversement). Les mouvements de Jean étant entravés par l'environnement, vous pouvez aussi faire un demi-tour rapide en pressant deux touches de tranche (L1 et R1). Pratique pour échapper à un quelconque danger...

En déambulant dans les environnements aquatiques, vous trouverez des objets par terre (enfin, si je puis le dire) que vous devrez ramasser (enfin, vous faites ce que vous voulez, hein). En remontant sur le navire, vous pourrez revenir en ville et revendre vos trouvailles dans le magasin d'antiquités. Les trèsors sont évalués de manière aléatoire, donc ne choisissez pas vos items lors de leur collecte. D'ailleurs, leurs dénominations seront bien banales (perche, boite, disque, pépite,...). Le revendeur vous donnera une somme d'argent en fonction de ce qu'il évaluera et vous pourrez dépenser vos pépettes chez le marchand d'articles de plongée. Un peu comme dans un jeu de rôle, donc...

 

CASSES-TOI LA POISCAILLE

Outre les objets à ramasser, vous trouverez également une faune et une flore très diversifiée. Les algues environnantes et le corail qui tapisse quelquefois les parois tentent vainement d'altérer le décor qui peine à se renouveller réellement. Mais, les poissons et autres créatures sous-marine sont plus légion. La diversité de ces derniers vous donneront l'illusion de vous déplacer dans un environnement réellement aquatique.

Ce requin sera votre premier boss. Le viser sera une véritable sinécure.

Pourtant, si beaucoup d'entre eux sont innoffensif, quelques-uns vous aggresseront sans vergogne. Et rien dans l'interface ne vous donnera le moindre indice quant aux desseins de ces créatures nageantes. Les méduses, faciles à distinguer, vous bruleront les gambettes, malgré le fait que vous ayez une combinaison. Mais, d'autres poissons se fonderont facilement à la faune amicale pour mieux vous empoisoner. Il faudra donc ouvrir l'oeil et se méfier du fretin qui se précipitera sur vous à vue. Des murènes qui vous croqueront, des poissons torpilles qui fonceront rapidement sur vous pour vous enfoncer leur aiguille, d'autres poissons noirs et jaunes (je ne connais pas leur nom) vous empoisonneront...

Et, de temps en temps, vous aurez un boss à battre, comme ce requin tigre mangeur d'homme. Pour le vaincre, vous devez utiliser votre harpon, gracieusement donné par le vendeur, et acheter des munitions, qui ne sont pas illimitées. Le soucis reste que, pour viser, vous ne disposez d'aucun réticule. Donc, vous tirerez un peu au hasard, ce qui vous fera gâcher vos précieuses munitions. Heureusement, vous en trouverez un peu dans les grottes.

Quelquefois, vous devrez fuir le plus rapidement possible, face à des créatures bien trop puissantes pour vous. A l'instar de ces homards ou bernard-lhermites géants qui vous courent après en ligne droite. Echappez-vous en nageant rapidement, car le moindre contact avec eux signifie la mort assurée. Ils vous demanderont également quelques énigmes simples à résoudre, comme actionner des leviers au milieu d'un parcours arpenté par ces monstres sanguinaires. Rien de bien difficile, mais un peu frustrant du fait de la grande inertie de votre personnage et des caméras pas toujours bien placées.

 

LES JAUGES DU BONHEUR

L'interface présente à l'écran est simplifiée au possible. Une jauge représentant l'énergie vitale de Jean, ainsi que deux autres pour l'air vous restant (je ne comprends pas pourquoi il y en a deux, mais bon...). Bien-sûr, vous devez sortir des dédales aquatiques avant que votre réserve d'air ne s'épuise. Heureusement, il y a quelques poches d'oxygène disséminées un peu, et il suffit de remonter à la surface en les aperçevant. Et, pour vous faciliter le travail, la caméra change de point de vue lorsque vous pouvez remonter vers l'une d'entre elle. C'est une très bonne idée, car elles ne sont pas toujours visible...

Ces poissons tropilles sont dangereux, et nagent selon un parcours bien défini. Evitez-les en zigzagant.

Rapidement, vous pourrez acheter des bouteilles d'azote/oxygène (et oui, ce n'est pas de l'air) afin de rester plus longtemps sous l'eau, surtout qu'après quelques caves sous-marine visitées, vous n'aurez plus de poches d'air salvatrices. De plus, vous pourrez dépenser vos petits soussous durement gagnés dans du matériel plus performant, comme des palmes plus rapides, une combinaison plus protective, un harppon plus puissant...et vous aurez 5 choix dans chaque catégorie, à des prix de plus en plus onéreux bien-entendu. Et ne vous alarmez pas en les voyant ces prix, car ils sont relativement prohibitifs. Je vous conseille donc de fouiller plusieurs fois les mêmes niveaux pour y recueillir différents trèsors, sachant que ces derniers reviennent aléatoirement à chaque visite. Ils ne sont pas aux mêmes endroits, ce qui rend les périples un peu moins monotones.

Un autre élément de l'interface vous donne l'étage que vous arpentez dans les différents labyrinthes aquatiques, et vous dit lorsque vous descendez et remontez. Totalement inutile, il gênera un peu l'écran, d'autant plus qu'aucune carte n'est disponible. Après quelques heures d'errance, vous tomberez sur une radio compatible avec le milieu marin. Comme cela, votre ami pourra vous donner quelques conseils durant vos missions. Mais alors, pourquoi pense-t'il devoir hurler dans ce communicateur déjà crachotant ? Surtout qu'il crie en anglais (alors que le reste du soft est traduit en français), donc vous ne comprendrez pas vraiment ce qu'il vous sussure délicatement aux oreilles... Avec un peu d'entrainnement, j'ai réussi à capter ce qu'il dit, et c'est d'une banalité sans nom... : "tout va bien pour toi ?" ; "tu vas commencer à manquer d'air" ; "......." (des fois, il ne dit rien). Sérieux mec, je n'ai pas vu qu'il ne me restait que 2 minutes de carburant...

 

RETOUR EN ARRIERE

 Ce jeu est sortit en 1999 dans nos contrées verdoyantes, mais il date en fait de 1997 (sortie au Japon). Graphiquement, c'est le moteur de Tomb Raider premier du nom qui s'y colle...bizarre tout ceci, les concurrents recyclent maintenant ? Donc, les décors accusent les âges avec des couleurs ternes et des textures pixélisées. Aucune animation spécifique ne vient égayer l'eau des océans (même pas une petite déformation), mais juste des bulles qui s'échappent de la bouche de Jean. Malgré cela, on comprend facilement que nous sommes sous l'eau, car ses mouvements sont assez lent, caractéristique des déplacements sub-aquatiques. D'ailleurs, les mouvements de Jean sont relativement fluides et bien décomposés, mais les bugs de collisions sont trop présents. Il n'est pas rare que votre personnage ne se confonde avec les murs et autres parois. D'autant plus que l'effet de profondeur est assez mal retranscrit, ce qui gêne beaucoup l'évaluation des distances avec des ennemis (surout des petits poissons aggressifs). De plus, la caméra est lente et paresseuse, et ne vous suit pas toujours comme il faut, ce qui vous pénalisera lorsque vous entamerez un virage soudain. Enfin, le constat n'est pas si mauvais, car la diversité de la faune reste impressionante, et la modélisation de certaines créatures (comme les dauphins, les lamantins et les requins) est largement réussie. Bref, cela reste moyen quoi... D'autant plus que la consctruction des niveaux et leurs achitectures sont bien faites, on garde l'envie de visiter chaque recoin des endroits visités. Par contre, les déplacements dans la ville sont simplement des images fixes de type bitmap. Elles sont moyennement décompréssées et ressemblent aux décors de Resident Evil...c'est un peu daté tout cela.

En terminant votre mission principale, un dauphin vous montrera le chemin de la sortie.

Les musiques sont assez gavantes dans la ville, et on se croirait dans un ascenseur. Composées sans aucun génie, vous risquez de couper le son. Pourtant, lors des plongées, ces compositions prennent toute leur ampleur. Des synthés planant, des thèmes tripant, on se croirait presque dans le Grand Bleu. Je ne dirais pas que la bande son rivalise avec les musiques d'Eric Serra, mais cela contribue largement à l'ambiance générale. Franchement, j'adore ces musiques, car elles sont également brillament composées. Tout le contraire de la BO terrestre, donc... Les scènes cinématiques sont sympathiques, bien que datées elles-aussi. Et les voix restent en anglais, bien que traduites dans un français un peu limité, mais compréhensible.

Les animations sont fluides lors des déplacements sous l'eau, mais gardent une certaine inertie pénalisante, propre aux mouvements sub-aquatiques, bien qu'un peu exagérée tout de même. La caméra est fénéante et ne suit pas souvent Jean dans ses aventures, ce qui entrave les réflexes du joueur lors des courses poursuites stressantes. Et les commandes répondent bien, avec quelquefois un petit temps de latence. Les commandes de base ne sont pas vraiment ergonomiques, alors ne vous privez pas pour les réorchestrées à votre goût. L'interface est simple et compliquée à la fois. Pourquoi deux jauges d'air ? Pourquoi des flèches représentant vos mouvements ? Et pourquoi des messages radio qui n'ont aucun effet sur vos actes, et qui ne vous profèrent aucun conseil pratique ?

Le jeu est long et surtout difficile, du fait de l'inertie du personnage. Se ballader dans la flotte demandera un petit temps d'adaptation, mais viser un ennemi restera, jusqu'au bout, de la chance pure et simple. Arpenter les labyrinthes, sachant que le temps vous est compté, ne sera jamais totalement monotone, du fait que la chasse aux trèsors sera une activité sympathique, et les missions ne sont pas toujours les mêmes .Retrouver des objets, mais aussi sauver un plongeur malchanceux, activer des leviers,...encore une corrélation avec l'excellent Tomb Raider...

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Loin des standards et des blockbusters du genre aventure, Diver's Dream constitue un petit ovni vidéoludique, en mélangeant de la recherche d'objet et une ambiance très zen. Malgré une réalisation datée, mais encore très en forme, plonger avec Jean ne sera pas si ennuyant que cela. Chasse aux trèsors, dézingage d'ennemis, résolution d'énigmes simplettes, l'aventure reste agréable pour qui aime l'ambiance aquatique. De plus, un mode de jeu inédit vous proposera de nager sans aucune autre contrainte au milieu de la faune et de la flore océanne. Un bon petit jeu qui ne paye pas de mine, et garde sa force plus dans son fond que dans sa forme.

 

PLONGEE AVEC LES DAUPHINS : ambiance zen, musiques aquatiques de qualité, chasse aux trésors prenante, scénario sympathique, faune et flore diversifiée et bien représentée, localistaiton française.

PLONGEE ENTRE LES REQUINS : graphismes et technique datés, BO sur terre affreuse, jouabilité compliquée, interface bizarre, caméra fénéante.

 

Graphismes : 11/20.

Sons : 15/20.

Jouabilité : 12/20.

Scénario : 16/20.

Durée de vie : 14/20.

 

Sentence

14/20

 

Machine : Playstation.

Développeur : Konami.

Editeur : Konami.

Année : 1999 (1997 au Japon).

PEGI : tous publics.

Genre : aventure.

Difficulté : assez oui.

Qui se ressemble : Tomb Raider (pour le côté aventure), Everblue (PS2).

 

Voici une idée du gameplay, sur le premier niveau du jeu. La musique n'est pas la meilleure du jeu...