Depuis quelques années, la mode est au rétro-gaming. Sur les plates-formes de téléchargement (notamment sur consoles), les petits jeux 16bits, souvent estampillés Megadrive, envahissent les disques-durs de nos machines, pourtant si performantes. Mais, avant que de tels procédés aient vu le jour, les éditeurs mettaient sur le marché des compilations sous forme de Cd, Dvd, ou Blu-ray (quelques cartouches ont vues le jour, mais peut-on parler de rétro-gaming ?). Le genre s'est démocratisé sur Playstation, avec la série des Namco Museum (5 titres), dont l'intérêt reste discutable. Ici, je vous présente une fausse compilation de vieux jeux...fausse ? En fait, oui, car ce n'est plus du rétro-gaming à ce stade...


RAVALEMENT DE FACADE ABANDONNE ?

 

Pourquoi parlerais-je de fausse compilation de vieux jeux ? Simplement parce-que, non content de nous resservir des grands titres de la période Megadrive et Master System, Sega nous livre ici un lifting de 9 de ses plus grands succès, avec une refonte graphique (bien sûr), mais aussi surtout, un remaniement de certains d'entre eux en matière de gameplay et de scénario. Et, le premier constat reste que cette restauration plus contemporaine au niveau des graphismes est, généralement, assez pauvre. Si certains softs, comme Space Harrier ou Fantasy Zone, sont plutôt sympathiques dans ce nouvel habillage, d'autres restent totalement anecdotiques (Virtua Racing ou Columns), et pire, d'autres encore sont carrément râtés (Golden Axe, Out Run). Alors, pour plus d'informations et une plus grande clareté dans ce multi-test, je vous propose de les observer chacun à la loupe.

 

Out Run

Le but du jeu est simple, relier un point A et un point B en moins de temps pour le dire. Arpentez des kilomètres d'autoroute à bord de votre Ferrari d'un rouge flamboyant (mais plus pour longtemps), en écoutant une musique que vous choisirez parmi quelques titres mythiques comme Passing Breeze ou Splash Wave. A la fin de chaque tronçon, vous aurez le choix entre deux autres routes, qui ne se diftérencient que par leur décor principal et l'aspect plus ou moins sinueux de leurs courbes. Evitez les éléments sur les bas-côtés, mais surtout les autres automobilistes qui se feront un malin plaisir de vous couper la route.

La maniabilité n'était déjà pas top en 1986, que ce soit sur borne d'arcade que sur consoles de salon, mais là, elle devient catastrophique. Votre bolide dérape au moindre coup de volant, et se déporte à une vitesse telle que vous n'aurez même pas le temps de réagir. Et ce n'est pas le petit challenge de battre des rivaux contrôlés par l'IA qui relèvera l'intérêt de tout cela, ils sont quasiment irratrapable, car vous serez obligé de ralentir dans presque tous les virages. Les graphismes sont un peu mieux lotis, mais cela reste plus moche que de la Supernes. Seuls les musiques réorchéstrées tirent leur épingle du jeu. Très rock, avec de bons petits riffs de gratte bien pêchus, elles sont toutes entraînantes, mais ne sauveront rien dans ce naufrage. Note : 3/10.

Space Harrier

Ici, il suffit de fraguer toutes les cibles de l'écran en déplaçant votre personnage dans tous les sens. Evitez également les tirs ennemis et les obstacles qui filent à toute vitesse sur vous. Le principe est simple et le jeu reste plaisant, tout du moins autant que son aïeul ne l'était. Les commandes sont silmples et intuitives, et de bons réflexes vous seront demandés.

La refonte graphique est palpable, mais pas vraiment très présente. Mais le jeu est tellement rapide que vous n'aurez pas le temps de faire du tourisme. La musique est une ressucée du thème principal, à la sauce techno totalement inaudible. C'est de la gerbe auditive, sans aucune intelligence de mixage. Mais ça reste dans le ton du genre, bien bourrin. Note : 6/10.

Tant R 

Il s'agit de mini-jeux à faire en boucle, afin d'aider un détective à se saisir de malfaiteurs. Ces derniers sont à choisir parmi une pleïade de défis, presque tous basés sur les réflexes ou sur la réflexion. Le soucis est qu'ils sont tous en anglais, donc leur compréhension s'avèrera quelque peu difficile. Reste que ce petit jeu, ancêtre des Mario Party est rigolo avec ses personnages ridicules et ses animations bien marrantes. Les graphismes n'ont subis aucun lifting, et c'est tant mieux, cela garde un cachet vintage bienvenu à ce soft. Les musiques sont, elles aussi, d'époque. Note : 5/10.

Bonanza Bros

Voici la première partie de Tant R, où vous incarnez deux cambrioleurs dans différents bâtiments surveillés. Vous devez voler des items, et échapper aux flics et autres ennemis présents en vous faufilant et en évitant leur regard. Pour ce faire, vous pouvez utiliser deux plans des tableaux, le second étant à l'arrière des décors, une sorte de second plan donc. Si le principe est ultra-simple, il n'en est pas moins addictif, et on se prend au jeu du gendarme et du voleur très rapidement.

Le jouabilité est excellente et intuitive, malgré une assez grande difficulté générale. Si le jeu est pauvre graphiquement (même pour de la old-gen), il est tout de même clair et on comprend facilement les décors et les pièges tendus. Musicalement, c'est du même accabit que son frère ci-dessus. Je dirais surtout que ce sont des bruitages et une bande son similaires. D'ailleurs, les personnages sont de la même veine également. Note : 7/10.

Fantasy Zone

Un shoot'em up conventionnel, à ceci près que le tableau tourne en boucle et que vous pouvez l'arpenter vers la droite ou vers la gauche. Le but est de détruire un certain nombre d'ennemis avant d'affronter le boss du niveau. De temps à autres, vous trouverez un magasin où vous achêterez des armes et autres bonus avec les pièces ramassées en détruisant les adversaires. Le jeu est très colorés, et les animations sont sympathiques. Les musiques sont retravaillées, mais ne cassent pas des briques non plus. Cela reste agréable tout de même.

Par contre, si les niveaux sont assez simples, les boss sont, quant à eux, plus coriaces, voire quasiment impossibles, et ce, dès le début du jeu. Note : 6/10.

Golden Axe

Voici le beat'em all mythique de la console 16bits de Sega. Tuez tous les ennemis qui vous agressent avec un guerrier, un nain ou une magicienne à moitié nue. Si le titre original était des plus intéressant, malgré une grande difficulté, ce remake est totalement raté.

Bien sûr, les graphismes sont plus jolis, mais les personnages ont été massacrés à la hache, tellement ils sont laids. Leurs animations sont saccadées et des bugs d'affichage ont pris d'assaut les scénettes, pourtant bien sympas, malgré des mises en scène vraiment pitoyables. Les combats sont trop inégaux, car les adversaires font toujours les mêmes coups (ils vous fonçent dessus de loin, puis vous bloquent dans un coin à plusieurs). De plus, les niveaux, bien que ressemblant grandement aux originaux, ont été rallongés, et sont divisés en deux parties, proposant deux boss dorénavant. Et les ennemis sont dix foix plus nombreux, et réapparaissent sans discontinuer durant plus de 5 minutes à chaque vague. Cela devient vite ennuyeux répétitif. Et, pour ne pas vous faciliter le travail (qui est déjà colossal), votre personnage ne dispose que d'une vie, et seulement 10 crédits au maximum. Avec cela, vous n'atteindrez pas la fin du 3e niveau. Les graphismes sont moches (je l'ai déjà dit), mais les musiques sont tout aussi laides, en proposant un simple ressamplage des sons originaux. Et elles tournent en boucle, bien sûr.

Mais comme les niveaux sont trois fois plus long, elles vous casseront rapidement les oreilles. Seules les magies sont impressionantes, mais, contrairement au jeu sur Megadrive, vous gagnerez des potions en tuant les ennemis, en plus de les ramasser en frappant des gnomes ou des magiciens. D'ailleurs, les adversaires sont une compilation des deux épisodes originaux. Note : 2/10.

Virtua Racing 

Il s'agit, en fait, que du jeu de formule 1 originel. Parcourez les circuits du mode arcade (au nombre impressionant de 3) ou essayez vous au grand prix, simulant une vraie course de F1. Les véhicules dérapent quasiment autant qu'une voiture de Ridge Racer, et la pédale de frein vous sera inutile. Les quatre vues différentes sont très immersives, mais pour une meilleure appréhension du terrain, choisissez plutôt la dernière, en caméra de dessus. En effet, les deux caméras intérieures (vue cockpit, et vue arrière) sont impressionantes, mais vous enlève toute possibilité de réaction intuitive.

Le jeu rame un peu, mais cela ne gâche en rien le plaisir de jeu qui reste intact, malgré les années. Par contre, le lifting est ici inexistant, ou bien trop léger pour se faire remarqué. Note : 6/10.

Monaco GP

Alors là, il va falloir m'expliquer le but du jeu...Vous êtes au volant d'une F1 et vous parcourez un circuit en ligne droite (?), tout en évitant les autres concurrents qui repopent devant vous à volonté. Il y a un timer, mais en arrivant à zéro, vous pouvez continuer votre périple (??). Il n'y a aucun compteur de tours, et le jeu s'arrête aléatoirement, après que vous ayez explosé pour la énième fois.

Vous pouvez aussi participer à de vraies courses, mais ce sont les mêmes règles qui s'appliqueront, avec tout de même quelques virages à prendre avec les touches de tranche (???). La vue du dessus est une bonne idée, mais elle est bien trop rapporchée du véhicule, handicapant ainsi l'angle de vue et la portée. Ce jeu est injouable, principalement à cause de ce problème de caméra. Note : 1/10.

Columns

Voici un jeu de Tétris, à la sauce Sega. Empilez des piliers de joyaux en faisant concorder ces derniers avec des voisins similaires. Un principe simple, une maniabilité sans difficulté, un système de jeu addictif et toujours aussi sympathique. Rien à redire, les graphismes déjà obsolète sur console 16bits ont encore du charme, et les musiques réorchéstrées sans génie ont le mérite de nous distraire quelque peu.

Note : 6/10.

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Même si la mode est au rétro-gaming, ou à la compilation d'ancêtres du jeu-vidéoludique, ce rassemblement de dinosaures reste modérément intéressant. Le choix des jeux est peut-être heureux, mais la refonte graphique était vraiment inutile. Mieux aurait-il valu proposer plus de titres, mais dans leurs jus des années 80-90. Seules certaines musiques sont intéressantes, et les 4 jeux n'ayant subis aucun ravalement de façade resteront des valerus sûres. A réserver aux nostalgiquement curieux...

Note globale

10/20

 

Machine : Playstation 2.

Distribution : Sega.

Année : 2005.

Genre : compilation.

Dans le même genre : Megadrive Classic Collection (très bon), Taito Legends 1 et 2 (pas mal), Capcom Classic Collection (Génial), Midway Arcade Classic (moyen), Activision Anthology (on se fout de qui).

Voici une vidéo de gameplay sur Golden Axe, avec l'intro et surout, une scènette de transition, le tout en japonais. Affreux je vous dis.