Owh, owh, owh les p'tits gars ! Ahem, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression de m'être trompé de fête... Quoi qu'il en soit, le gentil Papa Noël vous propose de vous amuser avec, non pas une femme, mes bien deux belles pépées se ressemblant assez sur le plan physique... Mais, comme je suis issu d'une fête religieusement païenne, la contrepartie risque de ne pas trop vous plaire...Tant pis, vous avez déjà signé...

 

AH L'AMOUR

Vous jouez le rôle de Vincent, un trentenaire fénéant et peu dégourdi. Votre appartement est plutôt minable, votre boulot ennuyant et proposant peu d'évolution de carrière, bref, votre vie est lambda. Pourant, vous vous promenez de temps en temps avec une belle et charmante femme à votre bras, votre copine. Cela fait bien trois ans que vous êtes ensemble, mais votre indécision chronique lui font doûter de votre sincérité, et pire, de votre fidélité. Et c'est ce soir même que Katherine vous lance un ultimatum à peine déguisé (mais bien entendu, vous ne le comprendrez pas), et vous demande par des chemins détournés de s'installer avec elle. Mais ce ne sera pas la seule surprise...

En effet, cette même soirée, une très charmante jeune femme s'assied à vos côtés, dans le bar que vous avez l'habitude de fréquenter avec vos amis. Catherine est vraiment belle, peu farouche et un brin tentatrice...à croire que c'est votre petite amie qui l'a placée là pour vous tester un peu. Sous le charme, mais encore assez rétissent, vous vous laissez quand-même mener par le bout du nez, et...

Vincent est assez mou comme type, Catherine est bien plus énergique...mais qu'est-ce qu'elle lui trouve...

Et oui, ça devait arriver... Vous voici réveillé le lendemain matin dans votre lit (enfin, presque, c'est juste un matelas sans alèse ni housse) avec ladite demoiselle nue. Paniqué, boulversé, il semble bien que ce que vous avez fait cette nuit soit sans équivoque aucune. Et le pire dans tout cela, c'est que cette mijorée blonde et pas vraiment futée semble bien accro à vous et à votre corps d'athlète.

 

LES MEILLEURS POTES DU MONDE

Ce même soir, vous vous confiez à vos amis qui, plutôt que de vous ramener à la raison ou vous proposer de faire le moins de dégâts possible, vous charient bien proprement, allant jusqu'à demander à rencontrer la belle. Et bien-sûr, c'est ce même soir que Katherine veut discuter de votre avenir...

Katherine, quant à elle, est jolie aussi, bien que plus froide. On comprend l'indécision de Vincent...

Le jeu se déroulera de deux façons bien distinctes. D'abord, la journée se passe tranquillement. Boulot, déjeûner, beuverie avec les potos... Et quelques messages de votre amie qui vous demandent de réfléchir. Tout ceci se passe au bar, où vous pouvez également discuter avec les clients, le patron et la serveuse, jouer à une borne d'arcade, retrier de l'argent, écouter de la musique...et tant que vous ne partez pas, cette séquence de grande sérénitude se poursuivra.

Ensuite, lorsque vous rentrez chez vous, fourbu, titubant, les idées un peu embrouillées, et que vous vous écroulez sur votre matelas crasseux et suintant de sueur, c'est le cauchemar et la vraie partie jouée qui débute.

En effet, à cet instant où vos yeux se ferment, vous voici plongé dans un cauchemar où vous rencontrerez des moutons sur deux pattes (en fait, vous l'êtes aussi, mais chaque personnage se voit comme un humain). Là, le but du jeu sera de grimper un assemblage de cubes avant que ces derniers ne tombent inexorablement au fur et à mesure du temps qui passe. Bon, ça a l'air simple dit comme ça, mais croyez-moi, cette partie va vite se transformer en parcours du combattant.

Voilà un niveau lambda du jeu. Vous devez déplacer les cubes de façon à grimper tout en haut de l'édifice...simple n'est-il pas ?

Parce-que, outre le temps qui passe, vous aurez droit aussi à des pièges souvent bien placés. Des pointes qui sortent du sol, par exemple, ou d'autres protagonistes qui essayeront de vous faire tomber. Car, bien entendu, le but sera d'atteindre le sommet de l'édifice de fortune. Et pour ce faire, il faut grimper sur les cubes, les déplacer ingénieusement, et selon les règles un peu bizarres du jeu.

 

LES LEGO, C'EST COOL

C'est un peu le sentiment de prime abord. On pousse un cube, on en tire un autre, on descend d'un étage pour pouvoir y remonter de l'autre côté... Ouais, c'est assez chiant tout ça... D'autant plus que, dans le monde de Catherine, les cubes restent en suspension dans le vide s'ils sont rattachés à un autre cube, ne serait-ce que par les bords. Abandonnez donc toute logique physique ici...quoique cette particularité soit bien pratique au final. Par contre, et là c'est très logique, évitez de pousser un élément qui, par la suite, fera tomber un cube au-dessus de vous...le piège bien connu des joueurs de Boulder Dash...

Heureusement, en gravissant les étages et en atteignant les points de contrôle (votre but à chaque niveau), vous pouvez vous reposer quelques instants, sauvergarder et surtout parler aux autres protagonistes qui ont réussis à vous suivre. Là, certains vous donneront des techniques très efficaces (voire vitales) pour continuer votre course vers le sommet. Ensuite, vous aurez à répondre à une question qui déterminera si vous êtes gentil ou beaucoup moins, ce qui vous propulsera au niveau suivant.

Ici, entre deux niveaux, vous pourrez vous reposer, mais surtout apprendre de nouvelles techniques par vos compagnons d'infortune.

Après quelques séances de King Kong, vous devrez affronter un boss. La situation sera la même, sauf que là, un monstre vous pourchasse et pourra modifier le puzzle et votre état aussi. Et c'est surtout là que vous vous arracherez les cheveux, car les tactiques sont souvent difficiles à mettre en oeuvre, non pas que les boss soient compliqués à contrecarrer.

 

LA GUEULE DE L'EMPLOI

Il faut le dire de suite, ce qui fait la plus grande force de Catherine, c'est l'habillage. Le jeu est vraiment beau, avec des cinématiques en HD sorties des meilleures productions nippones. Et même les séquences passives sont magnifiques, ça fourmille de petits détails, ça bouge de partout, c'est...vraiment excellent. Le cell-shading est de toute beauté, et la différence entre les scènes intermédiaires et lorsqu'on contrôle Vincent est assez minime. Par contre, la partie active (enfin, puzzle) du jeu est bien moins jolie. Ce n'est pas moche, au contraire, mais là, ce sont principalement des cubes que l'on bouge. Et la lisbilité n'est pas au top, car souvent on peste contre la caméra qui ne suit pas Vincent, mais reste fixe par défaut. Il faut sans cesse la bouger manuellement si notre héros passe de l'autre côté du mur de cubes.

Dans ce bar, vous pourrez vaquer à vos occupations sans vous soucier du reste du jeu.

Les dialogues sont en anglais, sous-titrés en français, avec une maitrîse de la langue assez juste. C'est propre, facilement compréhensible, et pas trop édulcoré (pour une fois). Quant à la musique, c'est banal, ni plus ni moins. Avec l'avênement des jeux sur support numérique, on commence à avoir l'habitude des bandes sons symphoniques, épiques ou plus groovy. Bref, de ce côté, Catherine fait son boulot sans fioriture. Heureusement que la direction artistique et que le jeu d'acteur sont bien présents. Sans atteindre le génie des grands comédiens, les intonnations sont franches, et ce n'est pas le cas de tous les jeux...

Mais le point noir reste la jouabilité, qui est bonne, mais un peu déconcevante lors des phases de puzzle. Du moment que Vincent est en face de nous, tout va bien (enfin, ça va), mais s'il s'accroche à un cube et qu'il passe sur l'un des côtés, la catastrophe nous guette. En effet, à ce moment, les commandes changent comme si la caméra restait toujours derrière le héros. Du coup, lorsqu'on appuie sur bas (par exemple), Vincent ne se décroche pas, mais repasse sur l'avant du cube. Ce qui nous oblige à chaque fois de recadrer la vue, et ça nous fait perdre un temps précieux. De plus, les commandes sont assez sensibles, et diriger Vincent dans ses cauchemars ne sera pas une sinécure. Il ne sera pas rare de le voir monter sur une partie de l'édifice, et d'en redescendre par l'autre côté, simplement parce-qu'on a appuyé trop fort (ou trop longtemps) sur le joystick (ou la croix directionnelle). Frustrant, réellement...bon nombre de Game Over seront la cause de ce manque de maniabilité.

La serveuse aussi est à croquer, mais elle fera la morale à Vincent.

Que dire de la durée de vie...si vous accrochez au concept, ce qui n'est pas une certitude, maglré les nombreuses qualité du soft, vous en aurez pour votre argent, c'est sûr. Mais devant une difficulté assez mal dosée, certains jetteront l'éponge, surtout si vous n'êtes pas habitués aux Die And Retry du genre Ghost'n Gobelins.

Quant au scénario, c'est plutôt original, car il soulève pas mal de polémique du quotidien, comme l'adultère et l'infidélité, la culpabilité, la manque de confiance en soi...et les peurs cachées de notre inconscient, peurs qui sont pour les autres de simples ennuis ou de la routine.

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Le concept de ce puzzle-game un peu coquin est d'une grande originalité. N'attendez-pas à voir des femmes dénudées ou des scènes érotiques, tout est juste suggéré ici, et les quelques morceaux de peau de Catherine qui nous raviront les mirettes ne descendront jamais en-dessous de la gorge et de la ceinture...dommage, en effet... Sinon, je suis de ces joueurs qui aimeraient voir plus de ce genre de production passer nos frontières, car nous sommes en présence d'un véritable ovni japonais (mais à la sauce assez occidentale tout de même). Dommage que la jouabilité soit si perfectible, car l'habillage général et le scénario sont de haut vol, surtout que les choix aux questionnaires ont un réel impact sur la fin du jeu...Encore faut-il vaincre la difficulté quelquefois rebutante.

 

Belle pépée : graphismes magnifiques, scénario intéressant, un peu d'érotisme, de quoi se creuser la tête, Catherine...et Katherine...

Trop belle pour toi : maniabilité décevante et trop pointue, caméra mollassone, scènes osées frustrantes, j'aime pas le mouton...

 

Graphismes : 19/20

Sons : 15/20

Jouabilité : 12/20

Scénario : 18/20

Durée de vie : 16/20

Sentence

16/20

 

Machines : PS3, Xbox 360.

Genre : puzzle-game.

Développeur : Atlus.

Editeur : Deep Silver.

PEGI : 18 ans (mais pourquoi...).

Difficulté : prenez rendez-vous chez votre coiffeur.

Sortie : 9 février 2012.

Prix généralement constaté : entre trente et quarante euros en magasin, une vingtaine d'euros sur le net.

Qui se ressemble : Trapt (PS2), Devil's Deception (PS1), Deception IV (PS3).