Sous ce titre énigmatique, je vous propose de voir quelques films des années 80/90 sur le thème de l'école, mais aussi sur les problèmes sociaux des jeunes. Alors salut les gars, et au tintement de la sonnerie, veuillez vous asseoir à vos tables ! Et c'est non-négociable...

COLLEGE ATTITUDE

Une jeune femme, plutôt mignonne, mais totalement effacée par sa timidité et sa nunucherie, rêve d'être l'un des plus grands reporters des USA. Malheureusement pour elle, sa place se trouve en tant qu'assistante de direction, job qu'elle effectue avec un brio proche du génie par ailleurs. Et puis, suite à un quiproquo avec son patron (qui ne la connait pas du tout, le vieux feignant de base), la voici inscrite dans un lycée, en dernière année, afin de produire un papier sur ce qui fait kiffer les jeunes d'aujourd'hui.

Mais, est-ce vraiment une bonne idée ? Car Josie se souvient bien de cette époque, où son poids était un vrai problème, ses camarades se moquaient d'elle en permanence, et sa popularité était totalement et irrémédiablement à zéro. Et, il faut dire que le cauchemar est tout près à recommencer...s'il n'y avait pas un groupe d'ados, accros aux maths, pour l'accueillir, et surtout le professeur de littérature qui la prendra très vite sous son aile.

Il faut avouer qu'il y avait du boulot...

Drew Barrymore campe une ado légèrement mal dans ses baskets, aux expressions proches des jeunes en berne de la société djeuns. Si certains passages sont très clichés et le dénouement totalement prévisible, il faut avouer que la sauce prend tout de même. Et tout ceci grâce à la star du film, mais aussi à ses compatriotes, comme David Arquette (son frère, qui s'inscrira aussi comme étudiant) ou Lily Sobiesky (en intello sexy), sans oublier Michael Vartan (le prof de littérature un peu amoureux de son élève qu'il croit trop jeune). Au final, nous avons une petite comédie romantique gentillette, quelquefois drôle, mais toujours sympathique.

BREAKFAST CLUB

Attention, comédie-dramatique culte des années 80 avec de la vraie bonne musique de 1984 dedans ! 5 étudiants de 16 ans sont collés ce samedi. Andy est un sportif qui supporte mal le poids de la compétition qui pèse sur son dos. Gentil, mais il démarra au quart de tour. Brian est le cerveau, l'intello, le laissé pour compte. Très effacé, il n'en demeure pas moins un garçon vraiment sympathique, mais très fragile aussi. Allison, c'est la folle du lycée, celle qui passe totalement inaperçue, mais dont tout le monde connait les frasques sociales. Accro à l'alcool et aux sandwichs improbables, ses réactions sont pour le moins bizarres. Pourtant, il s'agit d'une vraie belle jeune femme... Claire est la fille à papa, la reine de la promo, celle qui fera chavirer tous les coeurs. Très jolie, riche, et capricieuse, elle aimerait pourtant qu'on lui donne sa chance et que les professeurs la jugent sur ces capacités intellectuelles, plutôt que sur les chèques de son paternel. Enfin, John est le maillon qui tient cette équipée soudée. Véritable rebelle, il n'aura de cesse que de faire les pires conneries, histoire de ne pas faillir à sa réputation. Provocateur, drogué aux produits doux, je-m'en-foutiste jusqu'au bout des ongles, il est néanmoins loin d'être l'idiot que le principal veut bien le laisser entendre.

Ils n'ont rien en commun...jusqu'à ce jour...

Durant plusieurs heures, ces 5 adolescents vont apprendre à vivire, à se connaître, mais surtout à s'apprécier mutuellement. N'attendez pas des blagues à gogo, des situations rocambolesques ou des scènes de franche poilade, car il s'agit d'un drame social au final. Mais les acteurs sont bons, malgré que peu de monde les connaissent, surtout pour l'époque. Enfin, Emilio Estevez (Alarme Fatale), ou Molly Ringwald (Mrs Tingle), ça peut vous parler un peu...ou pas.

ESPRITS REBELLES

Ah, voilà un faux film de gang dans un lycée. Faux ? Parce-que les problèmes de ghettos américains y sont plus stéréotypés que dénoncés. En fait, on ne voit rien de ce fléau, mais seulement les conséquences des actes de ces jeunes en perdition. Pour faire le lien, on aura quelques scènes dans des quartiers pauvres et délabrés, mais pas plus.

Lou-Ann (Michelle Pfeiffer) est une toute jeune enseignante (mais sur le retour tout de même). Désireuse de montrer ses capacités et de fabriquer de bons petits bacheliers, elle se voit projeter dans un lycée difficile, et qui plus est, dans une classe de rattrapage, où les autres profs se sont succédés à une vitesse faramineuse. Après un contact difficile, voire impossible en utilisant les moyens proposés, notre chère enseignante utilisera ses bottes secrètes, souvent décriées et détractées par le reste de l'établissement. Mais, contre toute attente, cela marche très bien, et les élèves, d'abord très rétissent à apprendre, se prendront au jeu. Pourtant, que peut une simple prof contre les règles et les lois de la rue qui se précipitent sur cette jeunesse ?

Une prof cool, qu'on aurait aimé avoir...mais seulement au lycée, c'aurait été du gachis avant...

Une fois tous les stéréotypes et les clichés passés, on a un film plutôt plaisant, malgré les ficelles extrèmement capilotractées (offrir un après-midi au parc d'attractions, pourquoi pas, mais lancer des friandises aux élèves qui donnent de bonnes réponses, c'est limite raciste). Sinon, Michelle Pfeiffer est égale à elle-même, donc son jeu est acceptable, sans plus. Par contre, si vous êtes allergique aux expressions de la rue, passez votre chemin, il n'y a que ça... On s'attendait à un film plus punchy, et en fait, nous voici avec une oeuvre extrèmement moralisatrice et molle...pour ceux qui aime cette actrice à la tronche de bidet (et ce n'est pas moi qui le dit).

CLASS OF 84

Bizarre, pour un film qui se passe en 1982... Bon, là, on à affaire à de la pure violence, comme on l'aime dans les films des années 80. Andrew Norris est professeur de musique, mais n'a jamais enseigné dans un établissement. Pour se faire la main, le voilà remplaçant à la Abraham Licoln High School, un lycée réputé pour son taux de délinquance record. En fait, l'établissement est aux mains d'un gang. Mais, histoire de briser les clichés habituels de l'époque (et encore de maintenant), ce ne sont pas des groupes de black qui y font la loi, mais des néo-nazis. Emmenés par le très intelligent (et surtout le très psychopathe) Peter Stegman, l'armée d'ados deale, raquette, terrorise, mais aussi viole et recrute des petites frappes et des filles pour faire le trottoir. Bien décidé à produire la classe de musique, qui est excellente, à différentes manifestations organisées par la ville, Andy va tout faire pour chasser la bande. Mais, s'il peut faire preuve d'un peu d'autorité dans l'enceinte du lycée, il en est tout autre dans la rue...

Film assez choquant lors de sa sortie (estampillé - 16 ans), il sera plus édulcoré de nos jours (un peu dans la veine d'Orange Mécanique). Mais certaines scènes sont encore assez gores et très dures (on y voit des ados se droguer, se mettre à poil, voire pas mal de violence aussi). Bien-sûr, les acteurs sont de série B, mais cela reste regardable. Le DVD n'a malheureusement pas subit de filtre remasteurisant, que ce soit en matière graphique que sonore, sauf pour la version originale.

Oui, oui, c'est bien Michael J. Fox à droite...

Sachez juste qu'il s'agit du premier rôle important pour Michael J. Fox (Marty MacFly, dans Retour vers le Futur), et qu'il est plutôt convaincant en ado grassouillet, humoriste à ses heures, et pétochard. Il y a aussi Perry King (Le Jour d'Après) et Roddy Mc Dowal (bonne question, je ne le connait pas). Très cliché du film des années 80, l'histoire est très conventionnel, mais les affrontements de la fin sont assez bien construits (avec une bonne base pour la saga des Saw par la suite). Un peu gore quelquefois, souvent violent, mais assez bien joué, voilà une oeuvre que vous devriez voir, ne serait-ce que pour le coup d'oeil très brut du réalisateur.

187 CODE MEURTRE

Là aussi, on a un vrai film sur la délinquance, avec violence, ambiance et tout le toutim qui va avec. Trevor Garfield est passionné par son métier de prof de science, et ça se voit. Il suffit de le voir donner un cours à des étudiants peu enclins à se cultiver, lui qui met tout en oeuvre pour attirer leur attention. Et ça marche pas mal en plus. Mais il est aussi relativement sec et sait quelquefois perdre patience. C'est ce qu'il s'est passé avec un élève particulièrement violent, qu'il n'a pas hésité à recalé aux derniers examens. Pour se venger, ce jeune délinquant notoire l'aggresse dans les couloirs en le poignardant d'un poinçon, à multiples reprises dans le dos. Laissé pour mort, l'enseignant s'en sortira neanmoins...

Une année plus-tard, Trévor accepte un remplaçement dans un lycée de Los Angeles, où il découvrira que la délinquance ne touche pas seulement son ancine quartier de Brooklyn. Dès le départ, il se confrontera à la forte tête de l'établissement, qui disparaîtra mystérieusement par la suite. Très affecté par cette disparition, les amis du petit con de base vont tenter de mettre la pression au prof imperturbable. Et le terrain de jeu se poursuivra aussi bien dans le lycée, que dans les rues de la ville... Trevor est-il, comme le pensent les potes méxicains du disparu, l'assassin tant recherché (enfin, pas par la police, il s'en foutte) ? Et quel est le secret que perçera l'amie de Trévor, prof elle aussi, et cible préférée de la bande ?

Dès le début du film, on sent bien que ce gentil professeur va rapidement basculer dans la violence

Samuel L. Jackson est excellent en professeur blasé, mais toujours plein de passion pour son métier. Bien-sûr, nous n'échapperons pas aux clichés habituels sur les gangs, les ghettos et les taggeurs dorgués et violents. Et c'est pourtant une certaine réalité dans les USA. Il y a des scènes choquantes quelquefois, mais aussi des personnages hauts en couleurs, malgré, là encore, des stéréotypes bien trop présents (la jeune mexicaine qui se fait tous les mecs du lycée, mais qui est très intelligente en fin de compte). Bon film tout de même, encore très contemporain.

LE PROVISEUR

Un film qui va ressembler à Class of 84, quelques années plus-tard. Rick Latimer est un prof très spécial. Laxiste, mais relativement sympathique, le voici renvoyé du lycée, pour bagarre dans un bar après son divorce. Mais, un alternative lui est proposé, comme un beau cadeau empoissoné que l'on voit arriver de loin. Proviseur à Brandel, établissement classé comme le plus pauvre de l'Etat, voire du Pays. Et à son arrivée, le nouveau dirlo va comprendre que les gangs s'affrontent dans les couloirs, la drogue circule librement, et les profs ne sont certainement pas en sécurité, même dans leur classe.

Et c'est avec l'aide du gardien, ancien footballeur, qu'il va changer les règles, à grands coups de baffes, de discours et d'autorité. Mais, le voyou qui dirige tout ce traffic (un black, sigh) ne va pas se laisser faire, et s'en prendra à tous ceux qui vont faire ami-ami avec Latimer.

Un gentil proviseur blanc contre de méchants délinquants black...vous avez dis cliché ?

Là encore, des clichés, rien que des clichés... Un proviseur célibataire qui vit dans un taudis et qui est incapable de faire à manger, un délinquant de couleur noire (c'est dingue ça), un pote (noir lui aussi, il ne faut renvoyer cette image du bandit toujours black, même si c'est trop tard) qui va l'aider brièvement, un jeune garçon (ou une jeune fille) qui se révèlera être doué, de la violence presque gratuite,... Bref, le scénario lambda des films sociaux américains des 80's. Seuls les frasques comiques et les réactions toujours un peu en marge des standards de James Belushi vont vous faire sourire, car il est complètement cinglé dans ce film. Une sorte de Jim Carrey au masculin quoi... Et ce rôle de rebelle au grand coeur lui va comme un gant. Malheureusement, le film n'est pas remasteurisé et la bande son est toujours en mono. Dommage, la calvacade en moto dans les couloirs du lycée, ç'eut été plus géant avec un son dolby surround tri-dimensionnel THX multi-canaux extra-ouïe...