Aujourd’hui, alors que le compte à rebours arrive tranquillement à la fin, nous rapprochant un peu plus vers l’inéluctable dénouement, il est temps de revenir sur la naissance d’un mythe qui vous confirmera, une nouvelle fois si la chose n’est pas déjà faite, que l’Eurovision pousse le levier de l’epicness  vers les limites de l’humainement supportable.

Toi, shonen! Toi qui connais les arcanes de l’Internet, tu connais ce groupe et tu connais surtout cet individu avec son saxophone qui te fait toucher de l’auriculaire la sonnette sur le palier du Nirvana.

Sunstroke Project, groupe moldave aussi tabassant qu’un coup de soleil, va vous apprendre à fuir avec la chanson "Run Away" que vous écoutez en ce moment même, car oui, vous avez cliqué, vous n'avez peur de rien.

Je vous laisse réfléchir sur la rotation complètement abusée de ce violoniste de néon qui rappelle la danse de l’Ordre Mevlevi, mouvement musulman soufi, qui nous renvoi directement à une quête ontologique introspective.

Mais le vrai héros de ce groupe, que tout le monde connait désormais sous le nom de Epic Sax Guy, accompagne et transcende véritablement le mouvement shamanique qui est amorcé par notre derviche-violoniste.
Par l’intermédiaire d’une mélopée lancinante et d’un mouvement du bassin hypnotique, il accomplit une hiérogamie métaphorique que n’aurait pas renier Aleister Crowley au top de sa forme.

Ecouter Run away, c’est démasquer la tentative incantatoire d’un groupe de satanistes moldaves qui essayent, avec beaucoup d'entrain, de faire débarquer un Grand Ancien en pleine scène de l’Eurovision.

Et d’ailleurs, qui ne s’est pas demandé, alors qu’il écoutait cette chanson, "que pouvait mourir même la mort"?