En 2008, la Lettonie s’attaque à l’Eurovision lors d’une session qui restera foutrement mythique.

Le groupe Pirates of the Sea  part à l’abordage avec cette chanson au titre extrêmement original. "Wolves of the Sea"  est non seulement une chansonnette pleine d’allant et à l’entrain débonnaire, mais c’est aussi, et il fallait l’oser,  un manifeste politique d'une rare intensité qui attire l’attention de la communauté internationale sur la recrudescence de la piraterie qui touche durement les voies maritimes vitales dans l’approvisionnement des matières premières.

La difficile situation des pirates principalement somaliens est mise en exergue par les chatoyants costumes qui attirent l’attention du spectateur. Cet apparat, combiné à la chorégraphie dynamique nous mime dans une théâtralité digne des plus grandes tragédies antique (Antigone peut rentrer chez sa mère)  toute la souffrance qu’il y a à être pirate: Les conditions de vie difficiles, la misère qui vous pousse au crime, un Etat corrompu qui vous affame, tout cela est dénoncé par ce cri lancé à la face de l’Union Européenne dont l’inertie à l’international devient proverbiale.

Wolves of the Sea, est un avertissement qui joue sur la peur ancestrale du loup, prédateur de conte et de nos campagnes pour nous avertir sur cette situation intenable qui fait des pirates des loups pour l’Homme.

Homo homini lupus est,  disait ce bon vieux Plaute…