Blog Game Over

Ce texte est la retranscription de celui paru sur le Blog Game Over de Rue89. Vous pouvez le retrouver dans son contexte original ici.

Déjà disponible en Asie, la Playstation Vita débarque dans le reste du monde le 22 février. La console portable la plus avancée du moment arrive dans un contexte difficile. Les smartphones représentent maintenant un adversaire de taille et Sony se doit de séduire les gamers.

 

Un bijou technologique

Dans sa robe noire, la Vita joue la classe et la sobriété. Son large écran tactile permet d'afficher des graphismes impressionnants et d'en mettre plein les yeux. Un processeur quatre cœurs se charge quant à lui d'animer les entrailles de la bête. Annoncée aussi puissante qu'une PS3, elle en est tout de même loin. Mais le fait d'utiliser un écran largement plus petit qu'une TV classique permet de faire illusion. Il n'en reste pas moins que la Vita est aujourd'hui la machine de jeu nomade la plus puissante disponible sur le marché.

Sur le plan de l'ergonomie, l'arrivée d'un second stick analogique qui tombe sous la main droite devrait apporter un plus grand confort de jeu. C'était l'un des points noirs de sa grande sœur, la PSP. La machine embarque toujours des capteurs gyroscopiques et pourra ainsi être tournée dans tous les sens. La présence de caméras en face avant et arrière sera certainement dédiée à des utilisations en réalité augmentée ou aux applications communautaires incluses (Facebook, Twitter...).

Sur l'arrière de la machine, c'est un autre pavé tactile qui défraie la chronique. D'une surface aussi vaste que l'écran en vis à vis, il permet d'envisager de nouvelles façons de jouer ; remplacer des touches, interagir directement avec ce qui se passe sur l'écran en face du joueur ou encore faire tout simplement office de souris pour naviguer dans les menus ou sur Internet.
 

Des lacunes logicielles

L'interface logicielle et les applications embarquées sont loin d'être des modèles d'ergonomie. Il y a un nombre de possibilités assez impressionnant, mais la prise en main nécessite une certaine gymnastique avant de saisir toutes les subtilités de l'interface.

Des opérations simples, comme le transfert de photo ou de fichiers quels qu'ils soient nécessitent l'installation de logiciels tiers sur PC pour fonctionner (une version Mac est à venir). Une anachronie à une époque ou n'importe quel smartphone permet ce genre de chose comme on branche une clef USB.

Le navigateur internet se révèle particulièrement instable. La lecture correcte de certaines pages reste aléatoire et l'affichage est bien moins pratique que sur un smartphone par exemple. Un souci déjà constaté avec le navigateur de la PS3. Il est très dommage de ne pas pouvoir profiter d'une navigation internet efficace sur un appareil nomade.

Il faut espérer que ces imperfections soient rapidement corrigées par une marque aussi prestigieuse que Sony.

 

26 jeux disponibles dès le premier jour

L'offre au lancement de la console est relativement conséquente. 26 jeux seront sur les étals au premier jour. Parmi ceux-ci, « Uncharted : Golden Abyss » et « Wipeout 2048 » feront office de porte étendard. Il y aura donc de quoi jouer, même s'il manque un titre qui puisse à lui tout seul justifier l'achat de la machine. Gravity Rush aurait pu être de ceux-là, mais sont lancement a été repoussé.

La promesse du jeu cross plateforme, c'est à dire aussi bien sur PS3 que sur Vita prends forme avec « Wipeout 2048 ». Il sera en effet possible de jouer en ligne sur la Vita avec ceux qui disposent d'une version sur la console de salon. L'autre façon de profiter d'un jeu sur les deux supports sera de commencer une partie sur la Vita et de pouvoir la poursuivre sur la PS3. Pour le moment cette fonction reste à l'état de promesse puisqu'il reste à savoir de quelle façon Sony compte distribuer les deux versions ; Deux supports physiques ? L'installation d'une version compatible téléchargeable sur la console de salon ? Mystère.

A l'instar de la PSP, il sera également possible de streamer du contenu PS3 vers la Vita. On pourra ainsi lire des vidéos ou se servir de la console comme d'une manette supplémentaire.

 

Un prix trop élevé ?

Reste à savoir si les clients potentiels seront au rendez-vous. Car cette merveille technologique coûte tout de même 299 euros dans sa version 3G. Si vous voulez vous passer de la 3G, elle sera proposée à 249 euros, mais malheureusement sans carte mémoire indispensable à son fonctionnement. Les cartes mémoires sont dans un format propriétaire et à des prix prohibitifs. A titre d'exemple, une carte de 16 Go coûtera presque 50 euros alors que la même capacité est deux ou trois fois moins chère pour une clef USB classique. Les forfaits « données » pour la Vita sont proposés par SFR. Ici encore, on constate des prix prohibitifs dans un contexte où il sera bien plus avantageux d'utiliser la connexion 3G de son téléphone pour aller sur Internet, ou même de placer sa puce téléphonique directement dans la console. Difficile dans ces conditions de parier sur le succès de l'offre.

Les prix de démarrage des jeux Vita tournent autour de la cinquantaine d'euros. Il faut donc compter entre 300 et 350 euros (avec une carte mémoire) pour commencer à jouer selon que le choix se porte sur une version 3G ou non.

Après un démarrage correct des ventes, la Vita se porte plutôt mal au Japon. Les chiffres sont largement en deçà de la 3DS pourtant bien moins performante sur le plan technique. Elle est même derrière la PSP, pourtant sortie il y a huit ans déjà. Il faut dire que la PSP est proposée à un prix largement plus attractif.

Sony sait que le public européen lui voue un capital sympathie conséquent et table sur de bons résultats. Les précommandes seraient à la hauteur de leurs espérances. Mais à l'heure ou les smartphones et les tablettes ressemblent de plus en plus à des consoles portables, le pari est loin d'être gagné.