Quand un jeu a fait ses preuves, il est courant que beaucoup d’autres s’engouffrent dans la brèche pour surfer sur la vague, en modifiant juste ce qu’il faut du concept initial pour tenter de tirer leur épingle du jeu. C’est le cas de Gravity Badgers de Wales Interactive qui profite de l’engouement mondial pour Angry Birds pour nous proposer cette fois de lancer des blaireaux de l’espace.

Tout passe, tout lasse, sauf un blaireau dans l’espace

On ne va pas vous la faire à l’envers, Gravity Badgers s’inspire sans honte du hit de Rovio. Toutefois il sait s’en démarquer dans suffisamment de domaines pour ne pas tomber dans le plagia. Si la manière d’interagir avec le jeu est similaire – on choisit un angle et une puissance pour éjecter notre bestiole sur l’aire de jeu – l’objectif est toutefois très différent. On passera rapidement sur le scénario sans grand intérêt (si ce n’est celui d’exister) vu qu’il consiste simplement à sauver les divers membres de la tribu des blaireaux de l’espace en contrant de vils plans de sombres méchants. Passons directement au c½ur du jeu. Ici on ne cherche pas à détruire des structures biscornues mais à trouver la trajectoire parfaite nécessaire pour atteindre une zone de sortie en ramassant si possible chacune des trois pastilles de chaque niveau. Le jeu se déroulant dans l’espace, il faudra jouer sur l’inertie et la force d’attraction (ou de répulsion) des divers astres pour calculer ou du moins tenter de calculer la trajectoire adéquate.

Bien évidemment, des éléments spéciaux viennent donner un peu de sel au level design, comme les interrupteurs à activer pour libérer la sortie, les téléporteurs ou les cubes de glace réorienteurs. Petit problème : plutôt que de distiller ces nouveaux éléments au fur et à mesure du jeu, ces derniers sont très rapidement explicités dès les premières minutes. Forcément, le plaisir de la découverte n’est pas entretenu et laisse bien souvent la place à une forme d’ennui. De plus, le dosage de la difficulté entre les niveaux manque cruellement de finesse, et on se retrouve souvent à bloquer bêtement sur un niveau durant un laps de temps indécent avant d’enchaîner les suivants comme si on coupait du beurre. D’ailleurs certains niveaux arracheront quelques cheveux car la procédure habituelle du jeu en cas de blocage est de tenter toutes les combinaisons angle/puissance possibles jusqu’à ce que ça finisse par passer. Et tant pis pour les trois pastilles à récupérer ce n’est pas pénalisant pour avancer. En effet, l’attraction des planètes n’est pas assez visuelle et ne permet pas vraiment de courbe d’apprentissage pour maîtriser le gameplay. On se retrouve donc bien trop souvent à compter plus sur la chance que sur le calcul, on effectue un premier lancer au feeling et on prie pour que ça passe, et dans le cas contraire on affine au mieux.

Autre déception : chaque monde terminé permet de débloquer un nouveau personnage. On peut donc choisir lequel on va incarner, sans malheureusement que cela ait un quelconque effet sur le jeu. C’est bien dommage car le concept de départ est bon et pourrait ouvrir la porte à un jeu franchement plaisant, d’autant plus qu’il propose un contenu correct (138 niveaux au total en comptant le tutoriel et les stages bonus). Il aurait simplement fallu que le jeu reste plus longtemps dans les mains de leurs créateurs. Vous l’aurez probablement compris, le jeu se joue à l’écran tactile, ce qui lui permet de s’utiliser très simplement en mode off-TV. Vu que le jeu provient du monde mobile – on l’aurait deviné à sa structure – le tout fonctionne plutôt bien.

En Gros

Gravity Badgers est un jeu frustrant. Il dispose d’un bon potentiel malheureusement gâché par des problèmes de finition. Si son faible prix et sa structure héritée du monde mobile pourra en justifier l’achat pour ceux qui souhaitent passer le temps entre deux jeux plus consistants, son manque de cohérence au niveau de la difficulté pourrait en frustrer plus d’un.

A qui s’addresse Gravity Badgers?

-          A ceux qui veulent un jeu à picorer par-ci par-là

-          A ceux qui aiment catapulter toute sorte de chose

-          A ceux qui n’ont pas peur de recommencer plein de fois un niveau

-          A ceux qui aiment jouer avec la physique

A qui ne s’adresse pas Gravity Badgers?

-          A ceux qui aiment avoir la sensation de maîtriser le jeu

-          A ceux qui aiment de belles histoires

-          A ceux qui souhaitent une expérience plus variée

-          A ceux qui n’aime pas les blaireaux

par kelanflyter