Après un Moon flamboyant, Duncan Jones s'exerce dans un registre plus spectaculaire avec Source Code, un vrai thriller d'anticipation avec une pointe de science-fiction. Colter Stevens, ancien pilote d'hélico en Afghanistan, se retrouve projeté dans un train, dans le corps d'un individu qu'il ne connaît pas. Huit minutes plus tard, le train explose, victime d'un attentat. Il se retrouve alors dans le Source Code, machine crée par une branche du gouvernement permettant de se projeter dans le corps d'une personne et de revivre les huit dernières minutes de sa vie. Et Colter doit en profiter pour revenir encore et encore et découvrir l'identité du terroriste.

Haletant, plutôt bien ficelé, Source Code se déguste avec un plaisir non dissimulé. La réalisation est au poil, avec quelques petits touches d'originalité, et le scénario tient la route, malgré quelques imperfections en fin de parcours qui laissera aux amateurs d'interprétations de s'en donner à coeur joie. Evidemment, l'intrigue du terroriste ne sera qu'un prétexte à savoir les véritables possibilités de ce Source Code et comment Colter pourra modifier véritablement ce qu'il se passe, tandis que ses supérieurs continueront à affirmer que ce n'est pas possible. Et les quelques révélations qui apparaîtront donneront de quoi nourrir l'intrigue et relancera de plus belle l'histoire au moment où elle commencera à tourner en rond. Même le passif de l'ancien soldat d'Afghanistan un peu cliché sert le propos du film pour montrer du doigt ce-dit cliché.

Tout ça ne serait rien sans un peu de romantisme, et le passif du corps de Colter lui donnera l'occasion de discuter avec Christina, incarné par la ravissante Michelle Monhagan. Mais au final, ces bons sentiments s'intègrent bien dans l'intrigue et ça passe. Comme le film en général, qui nous fait avaler des explications facilement et qui laisse le spectateur fasciné par le concept du voyage dans le temps. Ça ressemble à Déja Vu de Tony Scott mais en beaucoup mieux fichu et beaucoup plus clair. Reste quelques petits défauts comme une ellipse un peu grossière et une fin peut-être de trop mais qui a le mérite de relancer certaines interprétations de façon intéressante, vis-à-vis du concept du film. Une excellente surprise en tout cas, le petit coup de coeur de la semaine.