Piège Mortel à Hawaï, plus qu'un film, un nanar, plus qu'un nanar, une philosophie, plus qu'une philosophie le St Graal. Merci Dieux du Nanar d'avoir mis ce film sur ma route. Être cinémasochiste c'est dur parfois. Les nanars sont rares, et difficiles à trouver, un peu comme Pikachu dans la forêt de Jade (qu'est ce que j'en ai passé du temps à le chercher ce Pikasse-Cou...pieds) et parfois, quand on en trouve, ils sont décevants, car trop mauvais pour être des nanars, ou encore trop bien pour en être. Mais quand on tombe sur la perle rare c'est la joie...

                                            

 

Un nanar, c'est une équation simple, mais précise 

 

(plans nichons + monstres en mousse + ninjas) X doublages foireux = Nanar

 

Bien entendu il y a des variations, mais tout ça pour dire qu'un nanar, c'est plus qu'un simple mauvais film. C'est une expérience à vivre. C'est le plaisir de voir un mec débarquer en moto à travers le mur de la maison de sa copine pour exploser au bazooka la tête d'un serpent en plastoc. C'est ce que propose justement Piège Mortel à Hawaï. Installez-vous confortablement et laissez moi vous conter ma rencontre avec l'un des tout meilleurs nanars de la création.

                                              

                                                          Les deux femmes (à) fortes (poitrines)

Piège Mortel à Hawaï a probablement un scénario qui a été écrit dans un coin de nappe, mais dans les faits, on ne peut pas vraiment l'expliquer tant le film est foutraque. Voici ce que j'ai pu en déchiffrer. Deux blondes à forte poitrine, qui sont agents fédérales, mais aussi agents touristiques, mènent un couple de jeunes mariés faire un tour sur une île à Hawaï. Mais, sans le savoir, elles embarquent dans leur avion un serpent blindé de toxines. Elles sont agressées par des trafiquants d'herbes tueurs de flics qui viennent de se faire livrer des diamants. Ayant échappé à l'attaque, les deux jeunes femmes, après une réunion stratégique à moitié nues dans une piscine décident d'appeler à l'aide deux héros (dont l'un fit une superbe carrière dans Amour Gloire et Beauté). Oh et il y a aussi un type qui s'appelle Jimmy John (ou JimJom je ne sais plus) qui est un espion commentateur sportif, mais on ne sait pas trop à quoi il sert à part avoir une scène érotique avec une des deux blondes que je ne suis pas parvenu à distinguer de sa collègue. En attendant, suite à un enchaînement de circonstances rocambolesque et farfelues, le serpent blindé de toxines, qui n'a plus que 36 heures à vivre, s'est échappé et rôde dans les canalisations d'Hawaï...Oui, il y a beaucoup d'informations à retenir dans Piège Mortel à Hawaï. 

                                           

                                            Quel meilleur endroit pour étudier des indices qu'un jacuzzi ?

Le scénario est le point fort du film. C'est juste n'importe quoi, le tout sublimé par un montage sans transition, avec des tas d'incohérences. Le film aligne les scènes sans aucun intérêt pour l'intrigue avec une telle facilité qu'on en redemande. On a ainsi le droit à une scène d'habillage totalement inutile, n'ayant pour seul intérêt que de nous montrer l'opulente poitrine de l'une des deux héroïnes...Parlons boobs tiens, le film en regorge. Tout est prétexte pour montrer du nichon. On se croirait devant un film de Max Pecas, ou devant un shônen misant énormément sur le charisme mammaire de ses héroïnes (Fairy Tail, anyone ?). Le film baigne dans une ambiance eighties avec tout ce que cela sous-entend de coupes de cheveux improbables et de nanas légèrement vêtues. Les personnages du film sont d'ailleurs tous des gros pervers très portés sur la chose, ce qui nous permet d'avoir des répliques cultes du genre : « J'ai mesuré dix cm, d'espace à partir du sol. » lancé par une gente damoiselle à son amie qui lui demande combien mesure le...enfin la...le serpent du héros. 

                     

                                                 Cosplay de Franky et frisbee tranchant...

                                              

       Tué par un jouet manipulé par un homme en slip et en chemise, ce perso a eu la mort la plus infamante possible. 

Le serpent, parlons-en. Nul doute à avoir quand au fait qu'il est la star du film. Complètement inutile à la trame il n'intervient réellement qu'à la fin dans une scène d'anthologie, sortant des toilettes, et tuant avec le bisou de la mort un mééééchant avant de se faire exploser la tronche à coup de lance roquette par le héros qui vient de débarquer dans la chambre au guidon de sa moto. (oui je m'en fous je spoile, parce que c'est trop puissant comme séquence pour rester dissimulé aux yeux du Monde). Le héros Rody (mais vous pouvez l'appeler Ridge Forrester si vous êtes fan d'Amour Gloire et Beauté...) est aussi impayable, flanqué de son ami le Steven Seagall de superette, il se balade dans le film avec son air ahuri, tirant à coup de lance-roquette sur un tueur en skate et sa terrible poupée gonflable, éliminant un autre ennemi avec un frisbee tranchant, ou faisant l'amour par le nombril à l'une des deux blondes sur une chaise en rotin...Il est au niveau, et c'est aussi le cas de TOUS les autres acteurs qui rivalisent de mauvais jeu et de cabotinage, ou pour d'autres, d'inexpressivité. Les deux blondes, quand à elles, minaudent devant la caméra, ne manquant pas une occasion de se déshabiller pour les besoins du film.

                                        

       Dans cette scène, la jeune femme essaye de parler en espagnol à ces sumos...POURQUOI Y A-T-IL DES SUMOS ?

Le doublage français est à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre d'une telle œuvre. Textes lus, de manière saccadée, non raccord avec le (non)jeu des acteurs, tout est là pour ravir l'amateur de nanar. La version française est tellement légendaire qu'elle nous gratifie même de perles inattendues. Comment réagir, quand le film nous prend par surprise alors que l'un des persos annonce « On a été attaqués par des assassins tueurs »? Par ailleurs, les répliques fusent et virent dans le n'importe quoi, oscillant entre le graveleux, le machisme ou encore l'incompréhensible. Exemple : intérieur nuit. Le héros, le corps ruisselant de sueur, ayant célébré dans l'union des corps à travers le nombril de sa dulcinée son amour pour elle. Ils se regardent. La belle, les cheveux blonds comme les blés et la nichonnade fièrement dressée lui demande « Alors, qu'est-ce que tu ressens ? » alors, lui répond : « le rêve de l'homme c'est la soupe du voisin. » Le doublage est digne d'un téléfilm érotique du dimanche soir sur M6, et les nombreux plans boobs renforcent cette impression.

                                         

                                              LOUL les métaphores phalliques c'est rigolol !

Confus, foutraque, incohérent rempli de scènes cultes, dégoulinant de mauvais goût, Piège Mortel à Hawaï n'en reste pas moins un chef d'œuvre du nanar. Les scènes ouate ze phoque s'enchaînent et on ne s'ennuie pas un seul moment devant cette débauche de non-sens. On le regarde avec un sourire en coin, et l'esprit envahi de questions : pourquoi avoir placé des personnages secondaires inutiles ? Pourquoi tire-t-il sur la poupée gonflable ? Pourquoi ce serpent ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Il n'y a qu'une réponse à toute ces questions : Parcequ'un mauvais nanar sera toujours plus marrant qu'une excellente comédie.

                              

                                       Le petit geste victorieux...ça manque de musique pour relever le tout

         

                                                         BANG TEH AWESOMENESS !!!

                            

                                                             BANG TEH EPICNESS !!!