Je...je ne sais pas ce qui m'a pris. Je pensais...non...même pas...Non cela n'avait même pas l'air d'être une bonne idée. Pourtant...Tel Icare, je me suis approché plus que de raison du soleil et me suis brûlé les ailes, tombant dans l'abîme ténébreux dans lequel me précipita cette vision d'horreur. Je vois à vos regard interrogateurs que vous ne savez de quoi je vous parle. Ben déjà je peux vous dire que vous pourriez être un peu attentif au titre de l'article namého ! Approchez, je vais vous raconter la fois où je me suis frotté à la Bête : la fois où ma route a croisé celle du « Baltringue »

                                                 

                                                                  Un chauve avec une arme : Hitman !

Dans ma quête  du nanar, il m'est arrivé deux fois seulement d'éprouver une haine féroce pour un film. Ces deux films sont Bloody Mallory et Humains. Ces deux épreuves passées, je pensais pouvoir continuer impunément à me livrer à mes petits plaisirs cinémasochistes, me repaissant de films très mauvais, tout en leur trouvant un charme pervers. Mais non. Je me trompais. Comme venu du fin fond des enfers, une galette fut déposée devant chez moi. La jaquette présentait un visage oublié, semblant surgir d'un lointain passé, hanté par le Bigdil. Et alors qu'en mon esprit se mêlaient des images d'apocalypse, d'extra-terrestre bleu et de jet ski, je susurrai le nom accolé à ce faciès : Vincent Lagaf !

                                               

                       

                                                     La révolution capillaire est en marche !

En des temps fort peu reculés, c'était au début des années 2000, un France optimiste s'est lancé dans la production de masse de films d'action, pour concurrencer le cinéma ricain. Ce fut notamment une aubaine pour Luc Besson et sa société de production Europa Corps. C'était une période sombre qui donna naissance à de nombreux étrons : La série Taxi, les deux Banlieues 13 et autres Yamakasi ont commencé à émerger. Il n'en fallut pas plus pour que des copycats viennent se lancer dans la mouvance, l'un des pires étant Samouraïs de Giordano Gederlini, qui était une insulte pour la culture asiatique, les jeux vidéos et les buddy movies. La recette pour le genre de film dont je parle était simple : des combats filmés comme dans un clip, des courses poursuites, des Yamakasi, du rap de super marché, de l'humour pas drôle et des jeunes de banlieue caricaturés à l'extrême. Parfois, je regarde certains de ces films avec un mini sourire, car je les trouve marrants dans leur médiocrité. D'autres sont des buddy movies pas trop dégueu à voir (Oui je l'avoue j'aime bien le film Wasabi). Mais rien ne m'avait préparé à celui-ci. 

                        

                                                - Coco c'est un rôle en or tu vas jouer avec une star de la télé ! Vincent Lagaf !

                                                 - Jean-Eudes ? Tu es viré !

Vous vous souvenez du mauvais film « Tais-toi » avec Depardieu et Reno ? Et bien le Baltringue en est la version discount. C'est dire... Le scénario est d'un classicisme éculé : en gros, un roxxor doit faire équipe malgré lui avec un crétin fini. On a vu ça mille fois dans le Boulet, dans Farcry Warrior (vous aussi vous sentez cette présence néfaste et sombre ?), et dans tous les films dans lesquels une personne donne la réplique à Ryan Reynolds (oh ça va, c'est une petite crotte de nez toute gentille que je lui envoie au coin du visage). On a le même schéma dans Le Baltringue. Un espion dont j'ai oublié le nom doit arrêter un terroriste dont j'ai encore oublié le nom (nb : au moment où j'écris ces lignes, je viens de voir le film). Malheureusement pour lui et pour nous, il doit se coltiner Guy, un animateur raté (tiens, un petit coté réaliste) interprété par Vincent Lagaf. 

 

                                        

Vous pouvez faire les malins, mais quand on se fait maîtriser par le présentateur du Bigdil, on fait profil bas messieurs !

Je devrais normalement vous parler de la réalisation, mais le problème c'est qu'il n'y a rien à en dire. C'est vide de sens. Les plans utilisés ne veulent rien nous dire. Mais littéralement, ça n'a pas la moindre signification, en tout cas, pas plus qu'un épisode de Julie Lescaut. Pardon, si, à un moment, le film a bien tenté un passage cartoon (vous savez quand on est dans le noir et qu'on ne voit que les yeux) mais ça ne rimait à rien et c'était raté. Le scénario qui est pourtant très simpliste est tellement mal foutu et mis en place qu'il prend une plombe pour décoller. Alors on nous présente plein de personnages secondaires inintéressant et qu'on ne reverra qu'à peine par la suite. Et parlons-en de ces personnages secondaires ! Ils sont TOUS horripilants ! Oui, tous ! Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Les vilains méchants ont pour certains une gueule, mais quelle crédibilité voulez-vous qu'ils puissent avoir ? Ils partagent l'écran avec VINCENT LAGAF !!!

                                

                                                Non mais en même temps, il l'a pas volé, croyez moi !

Parlons-en de lui, tiens ! Qui ? Qui dans le vaste monde a cru une seconde qu'il était une bonne idée de le foutre sur grand écran ? Non monsieur/madame ! Personne n'a voulu ça ! Que dire de sa prestation ? Il est lourd, il n'est pas drôle ! Il parle tout le temps, on dirait Chris Tucker sans cheveux ! J'ai du prendre une aspirine pour pouvoir continuer le film. Il joue en plus incroyablement mal et je plains son camarade tout en étant sûr que chaque « Ta gueule » qu'il lui envoyait dans la face ne faisait pas partie du scénario. Le pire, c'est quand le film nous fait comprendre que même en le bâillonnant, cela ne suffit pas à avoir la paix. Vincent Lagaf réussit l'exploit d'être plus lourd qu'Emilio ! Et oui, il a explosé mon barème de notation d'irritabilité d'un personnage. Bravo monsieur Lagaf !

                           

                                      Agent double zéro sept ? Agent triple buse ouais... 

Le scénario est pourri ce n'est même pas la peine d'en parler, ce n'est qu'un prétexte ridicule pour aligner les scènes d'action et de co...hum...com...désolé j'arrive pas à l'écrire... Les scènes balourdes qui sont sensées nous faire rire, mais qui nous donnent envie de donner un coup de poing dans l'appareil reproducteur d'une femelle panda sur le point d'accoucher (je l'ai fait, et je ne vous conseille pas d'essayer, c'est très agressif en fait ces bestioles).

                                               

                                                   Faites feu ! Tirez ! La bête fonce droit sur nous !

Je vais conclure car là je dois vraiment aller vomir...alors « Le Baltringue » si vous le voyez, fuyez-le ! Même dans l'optique de se faire une soirée cinémasochiste, je ne vous le conseille pas, ce serait jouer avec des puissances incontrôlables ! Passez votre chemin, tant qu'à voir un mauvais film, autant en prendre un qui soit sympathique !  I am Critobulle ! I remember it so you don't have to...ach mauvaise catch-phrase Je voulais dire n'oubliez pas qu'un mauvais nanar sera toujours plus marrant qu'une excellent comédie !

            

                                                               The horror ! The horror !