Qu'est ce qui est pire que de finir dévoré par un animal carnivore ? La réponse est simple : être dévoré par un animal herbivore ! Et ouais, vous n'y avez jamais pensé, tout comme vous n'aviez jamais pensé à la menace que représenterait une armée d'oiseaux kamikazes ! « Night of the Lepus » , plus connu sous nos contrées sous le titre des « Rongeurs de l'apocalypse » vous présente le nouveau maître de la chaîne alimentaire : lui !

                                               

                                  Ce regard du Sheitan, ces oreilles de tueur...BEHOLD TEH HORROR ! 

Adapté d'un roman australien de Russel Braddon dont le titre est « The Year of the Angry Rabbit », Night of the Lepus est un film de monstre horrifique assez spécial. En effet c'est dur d'avoir peur d'une horde de lapinous géants, quand bien même ce seraient des lapins tueurs. Réalisé par William F. Claxton en 1972, le film s'est fait une petite place dans le cœur de tous les cinémasochistes en raison de son postulat de départ complètement improbable et ses effets spéciaux qui oscillent entre le consternant et le génialement nul. 

             

                                                                         La menace du futur !

  

                                                        Quand on arrive en viiiiiiiiiiiiille... 

    « Night of the Lepus » commence dans une ferme de l'Arizona. Un sympathique cowboy, interprété par un Rory Calhoun fatigué décide de faire appel à un biologiste spécialisé dans les chauves-souris (!) (Stuart Whitman) afin de trouver une solution face à la prolifération de lapins qui dévorent les récoltes. Et quelle meilleure solution que des manipulations génétiques hasardeuses ? En effet, un sérum sensé réduire les pulsions sexuelles des rongeurs leur est injecté. Mais ce sérum à pour effet de les rendre plus grands et plus féroces ! Bohort avait raison ! L'apocalypse est déclenchée ! 

                                                    

                                                         Je vous l'avais dit ! Mécréants !

        « Night of the Lepus » raconte donc l'histoire de lapins géants mangeurs d'hommes. Les bestiaux vont perpétrer moult massacres. Le problème vient du postulat de départ : on n'y croit pas une minute. Mais cela ne nous arrête pas ! Après tout, un bon cinémasochiste a vu pire ! Mais le film ne nous aide pas à avoir peur. La faute aux effets spéciaux. Chaque apparition des lapins est un grand moment de cinéma bout-de-ficelle-scotch-carton-Valérie-Damidot. Les séquences avec les lapins sont ridicules et répétitives. En gros, ce sont surtout des stock-shots de lapins filmés en gros plan, auxquels on ajoute des bruitages anxiogènes puis, on enchaîne sur un champs/contre champs montrant la victime éplorée et le lapin tueur. Enfin, on voit une horde de lapins courir dans des décors en modèles réduits. Au début c'est drôle et on rigole bien, mais bien vite, ça devient un peu lourd, car chaque apparition de lapin suit le même motif.

                        

                                   Parfois, les lapins sont doublés par des gants de toilette... 

Les acteurs jouent assez mal. Et c'est un euphémisme, mais aujourd'hui je suis bien luné. La pire étant sans conteste la gamine dont le héros est le père, elle est insupportable, attise le besoin de lui coller des tartines sur le museau et en plus elle est en partie responsable de l'apocalypse Lapinienne. Pour ceux qui ont vu ma review vidéo, je dirais que la gamine équivaut à un quart d'Emilio de Far Cry(et vous savez à quel point je hais Emilio). Les autres récitent leur texte sans y croire, mais bon, on ne peut leur en vouloir, car c'est dur de jouer la peur face à un lapin géant.

                         

            N'ayez crainte pour vos carrières ! On est dans les années 70, on pourra toujours rejeter la faute sur le LSD !

                                                          

                                   Cette gamine insupportable est le Senseï de Macaulay Culkin

Le problème de ce nanar vient aussi de sa technique. Le mixage son est dégueulasse en VO ! On dirait qu'il n'y avait pas de technicien sur le plateau. Du coup, il en découle des différences de volume sonore très désagréables. Et pourtant, le film est produit par la MGM et non une obscure boîte de prod des ténèbres, donc je ne m'explique pas une telle carence technique. Le montage est hasardeux, les transitions sont abruptes, ce qui fait que je me suis demandé si ma copie du film n'était pas pourrie, mais à priori, non, le film est comme ça. Ajoutons aussi le manque de musique, qui entache sérieusement un rythme pourtant déjà bien mou. Et quand, de façon sporadique, quelques notes résonnent, et bien la musique est complètement décalée avec la scène. En plus aucun thème n'est vraiment mémorable, on a une musique passe-partout et anecdotique. Et pourtant, il y aurait eu des trucs à faire à ce niveau-là ! Bourdayl, c'est quand même un film sur des LAPINS GEANTS TUEURS D'HOMMES ! J'aurais bien vu un thème über épique avec de l'Opéra et des synthés, un peu comme si Jean-Michel Jarre rencontrait la Calas ! Mais non...rien de tout cela.

                                                         

                                             Pas de limites à l'horreur ! Parle-t-on du film en lui-même ?

Oula, je me relis et je me rends compte que je suis bien critique vis-à-vis de ce film. Et bien c'est parce que seul, ce film est ennuyeux à mourir alors que c'est juste une des meilleures idées dans le genre OMGWTFBBQ KEUHAA ? Mais l'ensemble est bien mal maîtrisé hélas. En revanche, voir ce film entre potes ouvre de nouvelles perspectives, les ricanements fusent, ainsi que les blagues nulles ! « Night of the Lepus » c'est un peu comme un party game. Seul, ça n'a pas la même saveur. Un nanar à partager de préférence pour de bonnes tranches de rigolade. Et c'est important le ricanement chez un cinémasochiste, car souvenez-vous qu'un mauvais nanar sera toujours plus marrant qu'une excellente comédie !

         

          

                          Admirez la crapulerie de la bande annonce qui n'ose pas montrer les lapinous !

         

                                       Petit florilège de scènes cultes pour toi public !