Les démos payantes sont là ! Aberration
sans nom il y a peu, passer à la caisse pour jouer à un pauvre niveau
est une pratique qui existe à présent. Alors d'accord, Capcom a mis les
formes et justifie la chose en prétextant un prologue. Certes, le geste
est beau et présenté de façon moins revêche que pour les arnaques déjà
commises par le passé (un mode de jeu présent sur le disque, mais payant pour Resident Evil 5 et des costumes à 4 euros le pack pour Street Fighter IV), mais ne nous y trompons pas, Dead Rising Case : 0 est bel et bien une vraie grosse entube. Le doute naïf qui pourrait
être permis avec les DLC est dans notre cas impossible à concevoir. En
effet, une vision Bisounours de la chose pourrait nous faire supposer
qu'un DLC ne soit développé qu'après la parution d'un jeu afin de
proposer aux joueurs de continuer l'aventure perpétrée pendant le titre
de base. En étant un peu naïf, oui, mais pour le cas de Dead Rising :
Case Zero, c'est inconcevable. La chose qu'on nommera démo
payante a été prévu bien avant le lancement du jeu, non pas pour nous
proposer un quelconque prologue, mais pour nous soutirer encore un peu
plus d'argent. Pire, si cette opération s'avère lucrative pour
l'éditeur, il faut s'attendre à constater un aggravement de la situation (même si des fois, je me demande comment cela peut être pire).

Cette démo payante est exclusif à la
Xbox 360 et coûte 400 Microsoft Points (plus ou moins 5 euros). Le vrai
jeu Dead Rising 2 sortira, lui, au prix de 60 euros. De ce constat, un
élan d'optimisme pourrait nous faire dire que le jeu + la démo ne
revient qu'à 65 euros, alors qu'un titre next-gen frôle le plus souvent
les 70 euros. Une vraie aubaine ! Capcom souhaiterait-il en réalité nous faire faire des économies ? Dans tous les cas, les joueurs PS3 l'ont
dans le baba, car ces derniers se retrouvent avec une partie du jeu
amputée. Alors même s'ils ne ratent pas grand-chose, prenons une ligne
pour dénoncer cette fâcheuse habitude que prennent les éditeurs à
scinder leurs titres. Et quand on sait que cette démo a cartonné (330
000 exemplaires écoulés en une semaine), on craint pour la suite. Après
ce déballage qui m'a évité un ulcère, nous allons à présent parler de
cette démo en elle-même. Mais il était très important de revenir sur le
geste avant de traiter du jeu, car même si le contenu ludique est
exceptionnellement fabuleux, rien ne peut justifier de faire débourser
les joueurs pour une démo.

C'est drôle à dire, mais Dead Rising est un jeu profond. On pourrait le résumer à un vulgaire lynchage de zombies, mais cela serait omettre ses choix de game design osés et originaux comme son système de sauvegarde, ses multiples fins, son système d'évolution bien retors et les diverses manières de
vivre l'aventure. Néanmoins, la direction audacieuse abordé par le
premier opus a rendu le jeu assez complexe manette en main. Le secret
pour réellement apprécier ce titre est de se fondre dans le contexte «
d'alerte » que propose une invasion de zombies et non de se laisser aux
aléas qu'un gameplay relativement libre peut nous octroyer. Il faut s'investir et pratiquer Dead Rising en considérant les enjeux qui nous sont exposés. Car on peut trop facilement tomber dans le piège du GTA où le grand n'importe quoi est de mise et où l'expérimentation des
limites du jeu sera le nouvel objectif. Jouer de la sorte est très fun,
mais vous pourriez passer à côté de ce titre, pensant que ces errements
sont le cœur du jeu.

Case : 0 reprend l'armature de
son ainé tout en rendant le tout plus digeste. Il faudra bien
entendu juger sur pièce, mais une multitude de petites attentions
témoignent de cette envie d'ouverture. Durant environ 1h30, votre avatar - Chuck Greene - devra explorer de fond en comble les alentours d'une
station service afin de réparer une moto qui lui servira à mettre sa
fille en lieu sur. Multiplier les objectifs et faire des concessions en
conséquence ne sera pas encore nécessaire. Néanmoins, vous pourrez
sauver quelques vies et surtout expérimenter le tout nouveau système de
création d'armes. L'un des principes fondamentale de Dead Rising est de
pouvoir latter du zombie avec tout, mais surtout n'importe quoi. Le
premier chapitre avait joliment essuyé les plâtres en vous offrant la
possibilité de défoncer du mort-vivant avec une tondeuse, un caddie ou
un costume de Rockman. Ce second volet va plus loin et promet une
expérience décuplée en terme de variété d'armes. Des ateliers disséminés un peu partout dans les niveaux vous permettront d'assembler deux
objets. Associer une bouteille et un journal résultera à un cocktail
Molotov, classique. Mais si vous combinez une gemme et une lampe torche, vous obtiendrez un sabre laser... et ouais, quand même.

Dead Rising 2 fleure bon l'expérience intense aux multiple niveaux de jeu. Vous
pourrez ainsi jouer uniquement pour le fun et tenter de trouver toutes
les combinaisons possibles à réaliser pour les armes, ou pratiquer Dead
Rising 2 comme un laboratoire du jeu vidéo, afin d'explorer les moindres rouages du gameplay. Un bien beau constat, qui aurait tout aussi bien pu être la conclusion d'une preview, mais non, cet avis plutôt positif vient clore une entourloupe assez pitoyable. Un vilain tour qui ne mérite rien de plus qu'un carton rouge.

Par Med

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