Driver m'évoque, une fois n'est pas coutume, mon enfance. J'ai découvert la licence principalement avec le deuxième épisode qui avait eu le don de m'impressioner principalement par son moteur physique et son monde ouvert (et son générique culte pour moi). Le 3 avait tenté de s'approcher de GTA tout en gardant ses racines de conduite, ne réussissant que maladroitement à concilier les deux. Avec San Francisco, UbiSoft compte bien redonner ses lettres de noblesse à une série perdue de vue.

Il n'aura échappé à personne que ce nouvel épisode met en avant une pirouette scénaristique relativement abracadrantesque : suite à un accident, Tanner (l'inspecteur présent depuis le premier opus) rêve qu'il a le don de faire "shifter" son âme dans le corps d'autres personnes. La crédibilité de l'univers en prend dès lors un sacré coup et on se retrouve avec une ambiance... assez étrange. La démo nous propose trois scènes : dans la première, il convient de convaincre le pote de Tanner, Tobias Jones, de son don. Dans la seconde, il s'agit simplement d'une course dans laquelle il faut utiliser son pouvoir pour faire gagner deux voitures spécifiques. Enfin, la dernière mission consiste à mener un membre du gang que poursuit Tanner à un point de rdv tout en échappant à la police.

En plus de n'être pas spécialement beau, la réalisation est quelconque.

Tout l'univers de Driver est donc de retour avec ses personnages et l'éternelle poursuite entre Tanner et Jericho. Mais qu'en est-il de son gameplay ? Car ce qui fait tout le sel de la série, c'est principalement le plaisir de conduire chacun de ses bolides. Et bien concernant la conduite en elle-même, le plaisir est présent. Toujours à tendence arcade, les véhicules répondent bien, ont un poids et une bonne inertie. Cependant le moteur physique les font un peu trop passer pour de gros blocs de métal qui détruisent tout. Un choc frontal avec une autre voiture ne fera que vous ralentir quelque peu quand dans le 3e épisode il pouvait vous stopper net (voir vous faire mourir, mais c'est une autre histoire). Heureusement les dégats sont assez bien modélisés mais les crashs manquent de punch, de débris, de violence. De même je n'ai pas noté une énorme différence au niveau des sensations en fonction des véhicules pilotés. Impression à nuancer car je n'ai pas beaucoup utilisé le shift.

Le shift justement parlons-en. En fait, son utilisation est "dictée" par le script de la mission en cours. Par exemple, il n'y a aucun intérêt à son utilisation dans la troisième mission puisque l'objectif est d'amener la voiture à un point précis. Dans la deuxième épreuve proposée, on nous informe qu'un shift auto est possible en appuyant simplement sur une touche (R1 sur PS3) vers le véhicule désigné. Ca n'apporte paaas grand chose, mais ça a le mérite de donner un déroulement assez original à une course qui n'aurait été que simplement banale sans cela.

Les flics sont assez coriaces lorsque le joueur est à leur portée.

Le shift que l'on aurait pu croire pratique pour échapper aux flics de SF alors que forcément il n'en est rien puisque ce n'est que l'âme de Tanner qui voyage. Des flics qui sont vraiment obstinés d'ailleurs ! Ils n'hésitent pas à vous rentrer dedans, se mettrent dans un mur pour vous barrer la route, de vrais inconscients.. pour leur propre vie. Pour leur échapper, on retrouve le vieux système de GTA (celui d'avant le IV), à savoir sortir d'un cercle de recherche relatif aux voitures nous poursuivant. Il est possible de se retrouver poursuivit par 7 voitures en même temps ! Mais si on ne se fait pas prendre en sandwich, il n'est pas si difficile de leur échapper : un petit boulevard, on enclenche le turbo et en une ou deux minutes, c'est plié. Car oui, il y a un turbo maintenant dans Driver et pour tous les véhicules ! Encore une incohérence oui, mais on n'est plus à ça près maintenant...

Dernier petit paragraphe d'ordre visuel puisque je vais aborder rapidement l'aspect graphique du titre. Il est à noter que le jeu est globalement fluide. Ce qui n'est pas un mal quand on voit l'environnement... la ville aux grandes pentes n'a pas de véritable identité visuelle, les textures sont assez pauvres et les raccords entre les batiments et le sol sont taillés à la serpe comme au temps des 128 bits. Bref, le tout n'est pas folichon et ce n'est pas les voitures correctement modélisées sans plus qui rattrapent l'ensemble.

 

J'en pense quoi ?

Au final, j'ai eu du mal à vraiment éprouver du plaisir à faire cette démo. Techniquement bancal et peu original une fois la surprise du shift passée, Driver San Fransisco essaye de remettre la série dans le droit chemin mais pas celui des anciens fans.