On m’avait dit que j’allais avoir peur. Très peur. Trop même pour aller jusqu’au bout de cette aventure horrifique qu’est Outlast…N’ayant pas testé la bête sur PC il aura fallu attendre son arrivée sur la PS4 pour me lancer et constater par moi-même si c’était aussi effroyable qu’on me le décrivait.

Et pour tout vous dire, après avoir fait l’intégralité des Resident Evil, Dead Space, Silent Hill, Project Zero et Cie ou même plus récemment ZombiU, je me disais qu’en termes de Survival Horror j’étais pas loin d’avoir fait un peu le tour de la question…Et bien je me suis lourdement trompée ;)

 

Outlast-E3-Preview

Un journaliste courageux…

Sale. Noir. Glauque. Dégoûtant. Excitant et délicieux. C’est un peu comme ça que je décrirais Outlast si je devais le faire en quelques mots. Oubliez les Resident Evil et tous les codes qui régissent ce genre de jeux. Vous êtes seul. Seul contre le mal. Pour ceux qui ne connaissent rien du scénario voilà le topo : vous êtes dans la peau d’un journaliste, Miles Upshur, qui va recevoir un mail d’un mystérieux inconnu lui révélant des informations importantes sur les agissements d’un certain Murkoff. Ce dernier mènerait des projets autour d’une thérapie onirique à Mount Massive, un hôpital psychiatrique isolé dans la montagne… Il n’en faut pas plus à notre journaliste pour se lancer sur cette piste, désireux de faire un scoop et de s’en mettre plein les poches. Ben oui c’est un journaliste ;)

outlast-620x360

Nous voici donc au volant de sa voiture à quelques mètres de l’entrée de Mount Massive, là ou vos pires cauchemars vont prendre forme…Dès les premières minutes on se rend compte que l’ambiance est pas très nette autour de la grande bâtisse qui s’élève dans la brume du soir devant nous. On note un côté manoir Spencer et on s’attend presque à se faire courser par des chiens une fois hors de la voiture. Mais rien. Pas un bruit à part le souffle du vent annonçant un orage et les hurlements lointains des loups. Rassurant. Mais notre personnage veut en savoir plus. Muni d’une simple caméra, d’un stylo et d’un carnet de notes il pénètre alors à l’intérieur de cet asile de fous qui porte tellement bien son nom sans vraiment savoir ce qui l’attend…

…et sans défense.

Alors bien sûr, la première chose  qu’on se dit c’est «  merde j’ai pas d’arme ». Mais là est tout le concept du jeu. C’est là qu’on s’éloigne définitivement des Resident. Nous ne sommes pas un agent surentraîné d’un groupe d’Elite comme les S.T.A.R.S de Racoon City. On est plus un anti-héros dans le style des protagonistes des Silent Hill. Et encore. On n’a même pas le droit d’utiliser une planche en bois ou une petite batte de base-ball comme dans Zombi U. Niet. Juste sa caméra dont la lampe fonctionne avec des piles qu’il faut ramasser un peu partout pour la maintenir en marche car elle sera notre seule source de lumière pour se déplacer dans l’obscure noirceur de ces lieux habités par l’horreur. Autant vous dire que ces piles deviennent très rapidement vitales pour notre progression !

Outlast-screenshot-13

Faîtes gaffe à ce propos, certaines d’entre elles sont moins performantes que d’autres, votre batterie s’affaiblira donc plus vite et rien de plus flippant que de se retrouver dans le noir au coeur d’un asile de fous hein ? Pensez donc également à économiser votre lumière si son utilisation n’est pas totalement nécessaire (ce qui est rare malheureusement).

Et même en jouant en mode Normal (le mode facile en réalité) elles ne courent pas les rues... Alors n’hésitez pas à chercher partout, surtout dans les endroits sombres. L’autre but de vos investigations sera de découvrir un maximum de documents qui vous permettront d’en savoir plus sur les évènements qui se déroulent sous vos yeux. Un petit côté Resident Evil qui rend évidemment l’aventure plus immersive. A savoir que Miles prendra automatiquement des notes si vous laissez la camera tourner.

Ça vous donnera l’occasion de lire les impressions du journaliste sur ce qu’il découvre au fur et à mesure de sa progression. Toutes ces infos ainsi que votre inventaire sont accessibles via le pavé tactile de la manette ou encore avec la croix directionnelle… A noter que votre santé est indiquée directement sur votre manette dont le voyant lumineux passe du vert au rouge lorsque vous êtes en danger. Joli.

Fuir ou mourir

N’ayant aucun moyen de se défendre contre ses assaillants, notre journaliste n’a concrètement que deux options qui s’offrent à lui : fuir et se cacher, ou crever. Il convient donc de tout faire pour ne pas se faire remarquer par les tarés notoires qui sévissent sur les lieux. Ces derniers sont un mixe entre des infectés et des morts-vivants, tantôt désespérés tantôt animés par la haine et dans les deux cas très agressifs. Sans parler du gros porc de 2m qui vous court après tout au long de la partie et que j’apparente volontiers à Nemesis dans RE3.

Celui-ci, il ne vaut mieux pas le laisser vous choper, l’issue étant pratiquement toujours la même…En ce qui concerne les rencontres avec ses congénères, la finalité est moins punitive mais ça reste dangereux il faut donc veiller à les éviter un maximum. Et pour ça, un seul mot d’ordre : discrétion.

The-Soldier-Outlast

Et tout comme Snake il faut avancer en pantoufles et se cacher dès qu’un méchant approche. A l’intérieur d’un placard à la MGS, sous un lit ou encore derrière un bureau ou un lit renversé. On peut se fondre dans l’obscurité mais pour en avoir fait les frais, rien ne vous assure que votre ennemi ne vous grillera pas. Prudence donc car l’IA est vraiment bien calibrée. Soyez attentif aux souffles, aux bruits de pas, aux grognements et aux voix de ces monstres torturés…

Ça fait très peur quand même…

En effet, la peur n’a jamais autant été maitrisée dans un jeu vidéo. Les artisans de ce petit voyage en enfer ont su instaurer un climat horrifique puissant qui pèse sur vos épaules tout au long de la progression de votre personnage. L’environnement y est pour beaucoup. On peut dire que c’est du Silent Hill en plus dégueulasse si vous voulez une idée de base. Murs couverts de sang, cadavres déversant leurs tripes, bras, jambes ou têtes coupées négligemment jetés dans des toilettes ou dans des coins sombres, le côté malsain est exacerbé et vous prend à la gorge pour vous étouffer de plus en plus…

out2

Mais que dire de la bande-son, juste parfaite et collant parfaitement à l’atmosphère oppressante du jeu. Chaque son, chaque ambiance correspond parfaitement à la situation et ajoute une bonne couche d’angoisse à la pression déjà énorme…

En bref, un petit bijou du Survival Horror vous ouvre ses portes si vous avez assez de courage pour pénétrer à l’intérieur de cet asile d’aliénés sanguinaires ! Vous avez aimé REC ou encore Blair Witch Project dont Outlast s’inspire largement, et bien vous allez adorer ce dernier. Vif et atrocement dérangeant, il vous poussera dans vos retranchements et arriver à la fin deviendra une obsession au bout de laquelle vous irez même si vous avez la trouille. Et même si le scénario n’invente rien, l’ambiance est tellement incroyable qu’on oublie tous les petits défauts qu’on pourrait lui trouver. Notez d'ailleurs qu'il est gratuit pour les possesseurs de compte PlayStation Plus ;)

Et si vous avez encore des doutes avant de vous lancer, matez le live Gameblog dans lequel Plume et moi-même mettons tout notre courage à votre service pour vous accompagner dans l’univers sombre et déstabilisant du jeu ! Enjoy ;)

Ma note à moi : 18/20


 Retrouvez-moi sur www.carolequintaine.com