Après plusieurs semaines, mois,
d'absence le bréviaire des vaincus revient. Pas simple de concilier une
vie professionnelle, familiale et des loisirs prenants. Après pas mal de vidéos, de nouvelles arriveront plus tard, on retourne à la source même du site : l'écrit. Et pour ce retour, je souhaitais mettre en avant Drieu La Rochelle. Écrivain français fasciste, méprisé par nos contemporains, ignoré par
la plupart d'entre nous. Pourtant, en lisant du Drieu, on se rend compte que l'écrivain n'est pas un idéologue, si on excepte son dernier livre
qui est plus du pessimisme qu'un tract soigneusement rédigé, pas un
idéologue non mais bien un écrivain parlant d'amour, des relations
hommes/femmes, des difficultés qui découlent de ces unions. Bref, on est loin du vilain monstre que l'on cherche à nous dépeindre. Mais, que
voulez-vous, l'époque est bien souvent plus à la condamnation
d'engagements personnels qu'à la stricte considération d'une œuvre.
L'extrait que je vous propose aujourd'hui provient du roman L'Homme couvert de femmes. Pas forcément l'ouvrage le plus connu, il n'en demeure pas moins
représentatifs des considérations de l'homme vis-à-vis des femmes.
Drieu au travail

"Mais non, l'amour c'est justement l'impression de la totale différence. Tout d'un coup on échappe à la loi des nombres. On rencontre une femme, et
quelques jours après, on s'aperçoit qu'elle est non pas préférable, mais irremplaçable. Et il ne s'agit plus ni du charme lent de l'habitude, ni des fantasmagories de la désuétude. Au fond d'une âme, je perçois la
palpitation essentielle et, du coup, je touche à une source inépuisable
de suggestions. Ce que je semble avoir sacrifié, je le retrouve au
centuple. Dans ce petit miroir étroit, je puis évoquer en profondeur
plus de diversité passionnelle que don Juan dans tout le cours de ses
longs et maladroits travaux. Je possède le secret d'une contraction
ineffable qui l'emporte sur l'accumulation grossière et jamais finie
. "

Article d'origine : https://breviairedesvaincus.blogspot.com/2011/03/drieu-de-la-rochelle-et-les-femmes.html