Comme je vous l'ai promis lors de ma première preview il y a quelques semaines, j'ai pu de nouveau me rendre chez Konami pour mettre la main sur une version plus avancée de PES 2016. À quelques semaines de la Gamescom, je me suis essayé pendant près de 3 heures à la prochaine simulation de l'équipe de Kei Masuda. Si le mode FUTO de PES 2016 m'a paru sympathique, c'est bien le mode FUMA qui aura retenu toute mon attention cette fois-ci. 

 

PES 2016 : ce qui a changé 

 

Avant de commencer, sachez tout d'abord que je n'ai joué que 3 matchs dans la configuration FUTO (automatique), le mode FUMA (8 matchs joués environ) ayant pris le dessus en termes de plaisir de jeu, je l'explique un peu plus bas dans l'article. 

Les points forts

Comme indiqué lors de ma dernière preview, PES 2016 vous proposera globalement plus d'animations, un véritable moteur de collision et des graphismes plus fins (et bluffant sur téléviseur adapté). La physique de balle enterre toujours celle de la concurrence (à mes yeux) et comment ne pas parler de ce rythme de jeu toujours aussi fidèle à la réalité

Dans le détail, le jeu vous demandera également un petit temps d'adaptation pour vous familiariser avec la nouvelle conduite de balle et une utilisation du bouton R2 combinant les éléments du jinking run à ceux des anciens opus de la série PES. Souvenez-vous de cette époque des dribbles courts des anciens PES en maintenant la touche R2...et bien elle est de retour avec un certains équilibre à peaufiner toutefois.  Plus que jamais le dernier tutorial sur les prises de balle que nous avons pu faire avec Les Manchots sur PES 2015 sera d'actualité pour PES 2016 avec quelques subtilités que j'expliquerai lors de la sortie de la démo.

 Plus que jamais, vous devrez vous servir de la touche R2 dans PES 2016 (images provenant de PES 2015) 

 

Car si PES 2016 affiche de nombreuses qualités indéniables avec d'énormes plus au niveau de l'animation, les courses, prises de balle, têtes, feintes et talonnades bénéficiant de quelques animations vraiment exceptionnelles (au point de nous faire réagir par un joli "oh" devant l'animation), il n'en demeure pas moins perfectibles sur autant d'aspects. 

Les points faibles

À commencer par la présence du dribble le plus cheaté de l'histoire du dribble à savoir le double R3 dégueulasse, grande spécialité des joueurs espagnols, et qui vous permet de transpercer la défense d'un joueur lambda avec peu d'expérience sur PES. Puis dans le même registre, comment ne pas parler de l'avantage des joueurs techniques dans le jeu capables de percées hallucinantes (à voir sur le long terme, n'oubliez pas que l'on parle de 3 matchs FUTO et 8 matchs FUMA). Toutefois, mon petit doigt me dit que si je parviens à éliminer 3 joueurs avec Oscar, je n'ose pas imaginer les dégâts avec CR7, Messi ou Robben...Surtout que le jeu à une touche de balle en mode Futo demeure bien trop simple à appliquer même pour le commun des mortels. Tous ces défauts combinés font qu'en automatique, PES 2016 suit la lancée de PES 2015 avec un aspect simulation combiné à certaines situations de jeu arcades. Un bon compromis pour les joueurs souhaitant se faire une petite sauterie rapide sur le jeu entre amis. 

En revanche, si le défaut des frappes enroulées (de l'extérieur de la surface de réparation) semble avoir totalement disparu, et si le L1 triangle ne me semble pas être particulièrement plus efficace que dans PES 2015, j'ai l'impression chaque année de retourner à la case départ des défauts, toujours en configuration automatique. Certains venant en remplacer d'autres au final pour un cycle infernal qui ne s'arrête jamais (FIFA est également concerné par cette critique). 

Et alors que j'émettais quelques craintes sur le mode manuel, j'ai pu être rassuré sur ce dernier lors de 8 matchs disputés face à un joueur (que je salue au passage) et qui, bien que peu familier avec ce mode de jeu, a été d'accord avec moi : cette année, c'est du côté du mode manuel qu'il faudra regarder pour trouver une véritable simulation de football accessible...mais exigeante. 

 

PES 2016 : vers un renouveau du FUMA ? 

 

 

Les points forts

 

Sans être révolutionnaire, le mode FUMA de PES 2016 semble être parti pour proposer un renouveau dans l'histoire de la saga. Si l'exigence et le degré de difficulté FUMA me semblent identiques à ceux de l'opus 2015 (je pense personnellement qu'on peut faire beaucoup mieux encore), c'est au niveau de la réactivité et des contacts des joueurs que l'expérience PES change davantage les parties manuelles. Le jeu FUMA n'aura jamais été autant accessible...et exigeant à la fois. Un équilibre des plus intéressants que l'on touche du doigt sur cette version de PES 2016 me rappelant au passage la version Gamescom de PES 2015. Prenons un fait de jeu pour exemple. 

Dans PES 2015 en FUMA, lorsque vous ratiez une passe, celle-ci était difficilement "rattrapable" en raison principalement de la réactivité des joueurs, peu adaptés à ce genre de situations. Cette année (du moins pour le moment), si votre passe arrive derrière le joueur ou semble être trop courte, vous aurez le plaisir de voir enfin des joueurs réagirent de manière intelligente, n'hésitant pas à tendre le pied dans toutes les directions (même vers l'arrière) pour tenter d'attraper le ballon.

Les courses bénéficiant également d'animations supplémentaires (avec des joueurs glissant de manière réalistes par temps de pluie ou lorsqu'ils sont pris à contre pied) tout comme les tacles (avec des joueurs se relevant beaucoup , beaucoup plus rapidement qu'auparavant) améliorent considérablement le feeling du mode FUMA. Le ballon va partout mais les joueurs le suivent cette fois-ci donnant des faits de jeu bien plus réalistes et impressionnants que le mode automatique avec des batailles au milieu de terrain qui font rage. 

Au niveau des têtes, le changement de timing influe également sur la précision de vos passes FUMA et dans la surface de réparation, cadrer sa frappe reste difficile même si la relation avec le cuir a évolué et vous permet de trouver plus facilement un angle de frappe répondant ainsi à la problématique qu'ont pas mal de joueurs avec les tirs manuels : vous tuerez encore des pigeons je vous rassure mais vous trouverez également des angles assez inédits pour un PES Fuma. En parlant des situations de but, une chose : le fameux coup cheaté du L2 + rond qui permettait de marquer 9 fois sur 10 en 1vs1 en manuel (et en automatique d'ailleurs) semble avoir disparu pour le peu de fois où j'ai pu  l'essayer (à vérifier sur le long terme également là). 

Et au niveau des passes ? 

Si le pourcentage de passe réussies en FUMA varie en fonction des équipes (de 69 à 75 % de passes réussies avec l'AC Milan et de 80 à 85 % de passes réussies avec le Brésil), le jeu reste exigeant. La configuration FUMA met d'ailleurs mieux en avant les évolutions de gameplay de PES 2016 avec des animations plus réalistes, le jeu de passe "type ping pong" disparaissant dans ce mode de jeu pour laisser place à de la véritable construction. Une simulation sans actions éclairs avec passes / frappes réussies à 180 ° venant de joueurs de dos , tout simplement. La nouvelle caméra de jeu suit d'ailleurs mieux l'action en FUMA qu'en FUTO pour une lisibilité / visibilité du jeu excellente. Un vrai kiff. 

 

Les points faibles

En revanche du côté des défauts en FUMA, je noterai un arbitrage aux abonnés absents, des coups francs toujours aussi simples à marquer et une animation des filets toujours pas corrigée dans cette version. Les ralentis et la réalisation restent toujours à mes yeux archaïques avec des actions au ralenti ne rendant clairement pas hommage au jeu. Presque systématiquement, la caméra ne montre pas le meilleur angle sur une frappe frollant le poteau, le mode ralenti reste toujours celui de PES 3...L'enrobage reste également à revoir même si le drag and drop me parait plus souple, les menus et le design global, ce n'est vraiment plus possible. Je reste également très inquiet concernant les modes de jeu (2 vs 2 classés ou amicaux, championnat FUMA, Ligue des masters en ligne...) car à ce jour, seul le mode My Club (tout sauf convaincant) a été présenté...Bref à deux mois de la sortie du jeu je vous le dit, je suis inquiet. 

Car si dans le jeu en FUMA, PES 2016 sent très bon, j'espère avoir un véritable jeu à part entière capable d'accompagner un tel gameplay dans des modes de jeu suffisament costauds, sinon on part tout droit vers une saison 3 de la LAREEC qui m'occupera / m'amusera bien plus que tous les modes de jeu présents...

 

 

Conclusion 

 

Pour conclure je vais être direct avec vous : je n'attends rien de particulier du mode par défaut de PES 2016 aussi bon soit-il. Entendez-moi bien. Je pense avoir fait le tour des jeux de football (FIFA et PES compris) dans leur configuration de base. Un peu à l'image d'un joueur ayant enchaîné les Assassin's Creed et autres Tomb Raider à la pelle, je recherche désormais autre chose dans un jeu de foot que de la flatterie et du spectacle permanent. Je recherche du défi, un challenge, de l'excitation supplémentaire lorsque je parviens à marquer un but ou réaliser une action à une touche de balle. Et à ce jour, le mode FUMA de PES 2016 semble bien parti pour remporter son pari de nous proposer un jeu manuel, exigeant et gommant la plupart des défauts du mode automatique, tout en nous offrant une simulation exigeante, punitive mais toujours juste manette en mains. En espérant que la version Gamescom évolue dans le bon sens d'ici quelques semaines, il se pourrait que l'on ait une sacré bonne surprise à la rentrée. Et dire que ni Konami, ni Electronic Arts ne font une priorité de ce que je considère (comme beaucoup de joueurs je pense) comme étant une véritable évolution des jeux de football. 

Tristesse absolue.