Dernièrement je vous parlais de Hung, une série d'HBO à mi-chemin entre Breaking Bad et Californication, mais qui manquait cruellement de génie. Aujourd'hui, on va s'intéresser à une série beaucoup plus mainstream, que la plupart des gens pourraient qualifier de futile, voir synthétique, Vampire Diaries. 

Parce qu'ici on ne dénigre pas une série populaire, grand public, sans y avoir jeté un oeil, je me suis dit qu'il fallait que je m'intéresse à cette série que je voyais si souvent en n°1 des séries les plus aimées d'allocine.fr. Vampire Diaries, de The CW, surf alègrement sur la mode des vampires initiée par le succès des bouquins et surtout des films Twilight. Une comparaison évidente puisque Vampire Diaries est également une adaption de livre, une série de 5 tomes de Lisa Jane Smith parus dans les années 90. Mais pourtant le filon de la série vampirique est déjà entamé par HBO (encore eux), avec la subversive True Blood; il était donc primordial pour Vampire Diaries de proposer quelque chose de différent. Et la voie empruntée est celle d'une série de top modèles très grand public.

Remarque : Il est amusant de noter que HBO comme The CW appartiennent à Time Warner, mais comme HBO est une chaine payante, True Blood peut se permettre de montrer des scènes de sexe explicites, etc.. Dans le cas de CW, c'est une chaine public qui couvre 95% du territoire américain, et dont la cible est la femme entre 18 et 34 ans. 

 

The Vampire Diaries raconte l'histoire d'Elena, une jeune adolescente (ultra sexy) qui vient de vivre un drame, la mort de ses parents, et qui catalyse sa tristesse dans la rédaction d'un journal intime, "Diaries" en anglais donc. Elle fait rapidement la connaissance d'un jeune homme mystérieux, Stefan Salvatore, arrivé recemment dans la ville de Mystic Falls. Ce mystérieux bellâtre cache un terrible secret : c'est un vampire ! 

 

Oui, c'est d'une platitude lamentable, mais d'un niveau phénoménal de clichetons et de niaiseries, faisant passer Twilight pour un chef d'oeuvre d'introspection. La jeune adolescente qui va écrire dans son journal, au milieu d'un cimetierre, le quaterback mal poli, l'ex-petit copain jaloux... Des lieux communs on en a à la pelle dans ce Pilot, c'est juste abusé. Le casting est constitué de top modèles, de la bombe Nina Dobrev, à sa copine encore plus hot Katerina Graham, en passant par les frères Salvatore joués par Paul Wesley et le Lostien Ian Somerhalder, les mecs comme les filles ont de quoi baver comme des morts de faim face à tant de perfection physique. Quand on voit que Paul Wesley, qui interprète Stefan Salvatore, a 27 ans et qu'il joue un mec de 17 ans, c'est tout une époque de films d'ados qui resurgit, et ça fait rire. 

Dans ce pilot on apprend que Stefan rédige également un Diaries, et on l'entend souvent méditer sur la vie en voix off... Puis on nous présente des seconds rôles aussi intéressants qu'une mouche au fond d'un bol, on s'emmerde... Et on s'emmerde... Et puis, c'est la délivrance.

Incroyable, c'est juste incroyable ce qu'a réussit The Vampire Diaries! Tout, absolument tout me rebutait, et pourtant, sans que je m'en rende compte, ou presque, les scénaristes ont réussit à instaurer les pièces d'une mythologie beaucoup plus profonde que le strass visuel. Et même Ian Somerhalder qui était pathétique dans le Pilot, parvient rapidement à devenir beaucoup plus dense, beaucoup plus gris dans son jeu. Puis petit à petit on se barre de ce lycée aux relents de Sauvés Par le Gong, pour explorer des intrigues donnant plus de matière au "Diaries" du titre, vraiment bien joué! 

 

Moi, je n'aime pas Twlight, j'ai apprécié le premier film, mais après j'ai trouvé ça tellement mauvais, que je n'avais pas envie de voir The Vampire Diaries. Je ne suis en plus pas fan du mythe des vampires, sauf si on me parle de Nosgoth et d'un certain Kain. Maintenant, je peux dire un truc : The Vampire Diaries est infiniment mieux écrit que Twilight, et j'aimerais lire un des bouquins de LJS pour m'en convaincre d'avantage. Rien que le fait de pouvoir travailler les personnages sur toute une saison, apporte beaucoup plus d'affect que ce que peut faire les millions de budget de Twilight. C'est d'ailleurs croustillant de voir Damon Salvatore se foutre de la gueule de Twilight dans une épisode. Je ne suis toujours pas fan des vampires, mais je ne regarde pas cette série pour ça, et ça c'est cool. La mythologie de cette série est évidemment beaucoup plus simple que celle de LOST, mais elle s'offre la chance de ne pas s'égarer ou perdre son temps. Le fait que moi, j'ai pu prendre plaisir à suivre cette série, me fait croire qu'elle a quelque chose qui la rend spéciale. La sublime Nina Dobrev, cette sucrerie aux traits d'Alyssa Milano, en est sûrement pour quelque chose, tout comme ces fameux Diaries qui prennent de plus en plus d'ampleur et d'importance.

Evidemment ça manque de sexe, CW oblige, mais VD ne manque pas pour autant de sensualité, de charme. Le côté mielleux de la série est évidemment présent, mais on s'y plait volontier, ne serait-ce que pour admirer les bouches pulpeuses de ces actrices aussi belles que craquantes. Là où True Blood parle de Sexe, Vampire Diaries parle de romantisme. C'est une vision différente de l'amour, plus implicite, plus poétique certes, mais pas forcément plus enfantine. C'est toujours une série "pour ado", mais la rythmique, la narration, tout ceci est vraiment bien maîtrisé, et les cliffhangers de fin d'épisodes sont toujours assez "excitants" pour nous donner envie de voir la suite. Côté réal, c'est évidemment très classique, voir même trop classique si on la compare encore une fois à sa rivale de HBO. 

The Vampire Diaries est une série techniquement propre! Voilà ce qui la qualifie le mieux. Les acteurs font le boulot sans être ni excellents ni pathétiques, la réal est juste, mais sans grande imagination, les musiques sont typiques de ce style de public, mais sans tomber dans une niaiserie affolante... On rit, on pleure, on désire... c'est simple, c'est agréable, et ça fait plaisir, tout simplement. 

On peut regarder cette série pour différentes raisons, les acteurs et les actrices, la mythologie, les histoires d'amours, le fantastique... Moi j'ai été agréablement surpris par cette mythologie, et l'intelligence des scénaristes à ne pas se cantonner aux vampires, à élargir le champs des intrigues, ce qui apporte vraiment une richesse à ce qui partait pour être une Soupe Hormonale. Vampire Diaries n'est pas une Grande Série, elle ne m'envoute pas comme peut le faire LOST, Californication, ou d'autres.. Elle est juste agréable à suivre. Et pour en revenir à Hung, je préfère une série simple qui réussit son pari, plutôt qu'une série ambitieuse qui ne se donne pas les moyens pour donner ce qu'elle a.