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Article initialement publié sur mon nouveau et futur unique blog https://akirulefou.wordpress.com/

Voilà plusieurs semaines à l’heure ou j’écris ces lignes, que j’ai visionné le générique de fin du 25ème épisode clôturant la première saison de l’animé qui a beaucoup fait parler de lui en 2013 et cette année encore, Shingeki No Kyojin. Je me rappelle encore dans quel état j’étais à la fin de cette gigantesque aventure, je ne pensais pas que j’aurai encore autant de mal à m’en remettre aujourd’hui…

Synopsis: Les humains ont trouvé leur prédateur naturel sous la présence de Titans d’une taille et d’une force exceptionnelle. Face à une probable extinction de l’humanité, les quelques survivants ont érigé trois murs de 50 mètres de haut. Bien plus grand que n’importe quel titan, ils ont protégé les humains durant plus de 100 ans. Mais un jour, un titan colossal bien plus grand que les murs, apparait et le détruit… Quels sont leurs origines ? Pourquoi attaquent ils les humains ? Pour le découvrir, nous allons suivre le parcours d’Eren Jäger, Mikasa Ackerman et Armin Arlert et de leurs compagnons qui vont devoir se battre devant l’impossible pour préserver les quelques restes de l’humanité.

 Shingeki No Kyojin ou L’attaque des titans en français, est une ½uvre qui multiplie les prix et les nominations au Japon depuis 2011 et maintenant en France en étant nominé le weekend dernier dans la sélection officielle du festival de la BD d’Angoulême qui s’est déroulé du 30 janvier au 2 février 2014. Mais ce qu’on retiendra, c’est surtout l’impressionnant phénomène du "bouche à oreille" (dont j’ai moi-même été victime) qui s’est mit en place depuis la diffusion au Japon sur la chaîne MBS, du premier épisode de la série et qui l’a propulsé au rang des "immanquables" à une échelle internationale.

 Bien que remarqué depuis 2011 donc, c’est surtout l’arrivée de l’animé en 2013 qui en a fait un véritable phénomène de mode, explosant les ventes du manga, devenant le deuxième titre le plus vendu de l’année au Japon derrière l’indétrônable One piece avec plus de 2 millions d’exemplaires écoulés pour le seul tome 12 et plus de 16 millions d’exemplaire tirés lors de l’année fiscale 2013 au Japon.

 Il n’y a parfois qu’un pas entre le simple phénomène de mode et le chef-d’½uvre. Avec un tel succès grandissant, certains se demandent forcément dans quelle catégorie il se trouve. Les raisons de ce succès sont compréhensible, mais je pense que l’on tient là, une oeuvre ayant le potentiel de devenir une vraie référence et pourquoi pas, devenir culte.

 

eren regard

 Hajime Isayama, auteur de la série, est jeune. Âgé de seulement 27 ans, plutôt beau goss, ce qui expliquerait peut-être les raisons du grand succès chez le public féminin au Japon (ok c’est pas bien de dire ça je sais), il fait partie de cette génération qui à probablement grandi et vécu avec les plus gros shonen du moment que sont Naruto, Bleach, One piece j’en passe et des meilleurs, mais vous l’aurez compris, tout ce qui s’inspire plus ou moins de Dragon Ball.

Hajime IsayamaHajime Isayama

 Des ½uvres de grande qualité mais répondant à des codes éculés depuis des décennies. C’est là l’une des plus grandes force de Shingeki no Kyojin. Isayama prends un malin plaisir à réutiliser les codes pour mieux les casser par la suite et nous surprendre. Ce qui donne un shonen réactualisé pour notre époque répondant peut-être aux nouvelles attentent du public et surfant à la limite du seinen, faisant des cinq premiers épisodes un des meilleurs début de série qu’il m’ait été donné de voir. Il n’est pas rare que la plupart des personnes soient convaincu dès le premier épisode, voir l’introduction de celui-ci et devenir totalement fou et accro à la fin du cinquième.

 Le manga n’hésite pas à user de moments choquants, dérangeants pour maintenir la tension et la peur pour chaque protagoniste. D’un moment censuré ou l’on sera épargné ne serait-ce que de la moindre éjection d’hémoglobine, on aura d’un seul coup sous nos yeux, démembrement et corps décapités, nous rappelant qu’on a beau être dans un shonen, chaque personnage risque gros. La fréquence de ces scènes n’est pas élevées, mais elles n’en deviennent forcément que plus marquante. La série pose d’emblée le fait qu’il puisse arriver n’importe quoi à n’importe qui. On commence alors à prendre plaisir à avoir peur pour nos personnages favoris et les thèmes abordés nous atteignent d’autant plus. Parmis ceux abordés:

 _Doit-on sacrifier sa propre humanité pour vaincre un monstre ? Voilà un questionnement revenant souvent au travers des 25 épisodes. Pouvant rappeler la célèbre phrase de Nietzsche "Celui qui combat des monstres doit prendre garde à ne pas devenir monstre lui-même. Et si tu regardes longtemps un abîme, l’abîme regarde aussi en toi."

 _La mort côtoie forcément tous les personnages de la série. Ils y sont confronté de manière violente et brutal. Voir l’un d’entre eux s’inquiéter pour son avenir et se demander quand viendra son prochain rendez-vous avec la mort prend tout son sens avec un contexte pareil.

 _Enfin, la cruauté de l’espèce humaine dominant un monde dans lequel seul la loi du plus fort existe et ou survivre est devenu le maître mot est également un des thèmes souvent abordés par l’auteur. Les titans représentent à eux seuls ce thème. Ils ne mangent les hommes que par plaisirs comme pour leur rendre la monnaie de la pièce entre ce qu’ils osent se faire entre eux (en tant qu’espèce capable de s’entretuer) et aux autres espèces (en tant que superprédateur). L’image qu’a l’auteur des hommes n’est pas très reluisante. D’où cette humanisation du design des géants. Pour lui il n’y a rien de plus cruel et effrayant que l’homme lui-même. Le malaise est palpable face à leur apparence très réaliste et vide d’expressions. Isayama en arrive à ce résultat grâce à un classeur rempli de photos de visages représenté sous différentes expressions qu’il a confectionné lui-même pour que chaque titan soit unique.

 

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La différence de force entre les hommes et les titans est colossale même en présence des meilleurs soldats. A aucun moment les titans deviendront de la chair à pâté pour passer à un autre ennemi bien plus fort. Évolution pourtant classique des shonens dont la plupart se contente du schéma classique du héros, celui déterminé, naturellement doté de compétences supérieures à la moyenne et qui même s’il est mit au tapis, se relèvera encore plus déterminé. Détermination qui sera la clé de sa victoire. Dans les faits c’est assez basique. Alors que dans Shingéki No Kyojin, lorsque le héros se relève de sa défaite avec détermination celle qui suivra sera encore plus grande et douloureuse. Cela montre que la volonté, la détermination est soumise à la possibilité de la fatalité, il ne suffit pas de dire "je veux" pour y arriver.

 

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Heureusement, les humains ont confectionné les « équipements tridimentionnels » qui leur permettent de se déplacer très rapidement et d’atteindre aisément le point faible des titans situé au niveau de leur nuque. Ce mode de déplacement original et très spectaculaire est plutôt moderne comparé à l’univers Moyenâgeux inspiré de la ville allemande de Nördlingen, associé à de l’artillerie datant plutôt de l’époque Napoléonienne avec leur mousquet ou un peu avant avec des canons à boulet. Ce qui en fait une ½uvre atemporel, mais cohérente et très stylisé.

Bay-Noerd-PostkarteVoir les personnages se déplacer au milieu des arbres d’une forêt ou à travers la ville est vraiment incroyable avec une caméra souvent placé au dos du personnage pour un maximum de sensations de vitesses… Juste grisant et on en redemande à chaque fois. Les « équipements tridimentionnels » sont clairement une des grande force du manga !

Les déplacements spectaculaires grâce aux équipements tridimentionnelsLes déplacements spectaculaires grâce aux équipements tridimentionnels

Le tout est appuyé par une mise en scène spectaculaire, les plans sont osé et les animations d’une fluidité sans faille avec un mélange 2D/3D réussi permettant des plans difficilement réalisables en peu de temps avec les seules mains des dessinateurs. Aux commandes, le réalisateur Tetsuro Araki principalement connu pour son travail sur Death Note ou Highschool of the dead. Des exemples en terme de mise en scène et d’animations. Cette fois, il a travaillé pour le compte du studio WIT, une filiale des célèbres productions IG (Ghost in the shell, Blood The last Vampire, Guilty Crown, Kill Bill). Il s’agit de leur premier travail et on peut dire qu’ils se sont déjà fait un petit nom. Afin de maintenir une qualité constante, le studio n’a pas lésiné sur les moyens en grossissant ses équipes en pleine production et en en créant une spécialement pour l’élaboration des scènes d’actions qui sont vraiment à couper le souffle.

 

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Bien entendu, cela ne peut marcher sans une grosse galerie de personnages. Le contexte général et les relations qui s’établissent entre-eux entraînent sympathie et empathie pour tout ce petit monde. Chacun aura ses forces et faiblesses et possède une personnalité très nuancé. C’est simple, personne n’est parfait. Certains se démarqueront bien évidemment et on aura chacun notre petit chouchou qui répondra à quelques critères spécifiques du genre, mais ces critères seront toujours plus ou moins déjoué par certains aspects qui nous surprendront chez chacun d’entre eux. Ils sont tous sous pression et cela entraîne des tensions qui lèvera le voile sur leur personnalité les plus profonde. Personne n’est délaissé même ceux qui apparaîtront très peu à l’écran sauront se faire remarquer d’une manière ou d’une autre.

Mikasa et Eren

 L’un des points marquant de l’histoire selon moi est par exemple la relation entre Eren Jäger le protagoniste principal et Mikasa Ackerman sa soeur adoptive, vraiment touchante et pleines de subtilités. Cette dernière lui doit tout, il est sa plus grande force. C’est ce qu’elle a vécu avec Eren qui lui donne ce caractère si mature, si dominant envers les autres, mais aussi envers celui qui l’a sauvé d’une vie misérable voir d’une probable mort.

Mais Eren est également sa plus grande faiblesse. Mikasa ne veut que son bonheur et qu’il puisse vivre (ou survivre) le plus longtemps possible. Elle a le sentiment d’avoir une dette à vie envers lui et lui exprime son amour bien plus qu’il n’en faut, au point ou cela en devient maladroit. Avec Eren, Mikasa peut tout faire, sans lui, elle perd tous ses moyens. Eren, malgré tout ce qu’il a fait pour elle, essaye constamment de prouver à Mikasa qu’elle n’a plus à s’inquiéter pour lui et qu’elle devrait arrêter avec ça.

 Mikasa Ackerman à été élu par le célèbre magazine japonais NewType Anime meilleur personnage féminin de l’année 2013. Totalement mérité selon moi. (Pas sur le fait que c’est forcément la meilleure, je n’en sais rien et je n’ai pas regardé tous les manga pour cela, mais je pense que le travail fait sur elle, fait que l’on a pas à se plaindre de sa première place)

D’autres personnages m’ont également véritablement rendu fou !

Jean Kirschtein

Jean Kirschtein est le personnage m’ayant le plus marqué. Il s’agit peut être du plus humain d’entre-eux. C’est le mec qui peut paraître pas très charismatique au départ, bien qu’il se démarque déjà en se posant comme un fervent opposant à Eren et sa philosophie très shonen ! Mais Jean, c’est celui qui se posera le plus de questions, celui qui en bouffera le plus mentalement. Il est clairement celui que l’on pourrait être si nous étions tous à leur place. Son évolution est, je pense, la plus impressionnante de l’animé.

Rivaille/Levi

Caporal chef Rivaille/Levi, le brun ténébreux de la série. Celui qui fait chavirer les fangirls. J’ai tendance à ne pas trop les apprécier et j’avais peur que l’on tombe dans le cliché avec lui et qu’il prenne une trop grande place. Mais finalement, à part le fait qu’il soit très fort et très calme il m’a très souvent pris à contre-pied et m’a même ému à certains moments. Il a beau être très fort, il n’en reste pas moins humain avec ses limites physique et mental. Un très bon personnage dont la classe n’a d’égal que ma hâte de découvrir son background.

 Je ne vais pas parler de tout le monde bien sûr, pour le reste c’est à vous de les découvrir si ce n’est pas déjà fait, mais des personnages comme Major Erwin (alors mais lui, ce charisme), des Armin, des Marco, des Reiner, ils nous marquent tous à un moment ou un autre )

 

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Je pourrai en parler des heures de la bande son…… si j’en avais la capacité. Le fait est que je ne sais absolument pas parler de musique. Tout ce que je peux dire c’est que Hiroyuki Sawano que l’on peut écouter actuellement dans l’anime Kill la kill pour les plus initiés d’entre vous, nous a concocté des musiques absolument magistrale que ne renierai pas un Shadow of the colossus. Avec un mélange de symphonie puissante et de sons éléctro plus modernes mais assez discret pour sublimer des scènes d’actions qui en mettent déjà pleins la vue, viennent s’ajouter des sons plus distordant, renforçant le côté glauque de certains passages ou d’autres moments plus étranges et inquiétant.

 Des chants grégoriens viendront même appuyer certains moments chaotiques de la plus belle des manières. A contrario, on aura même le droit à de savoureux moments d’héroïsmes accompagné par de la Jpop/Jrock vraiment bienvenu lorsque s’enchaîne les malheurs, même si cela paraîtra sûrement très kitch pour certains.

 Un vrai régal pour les oreilles donc que cette B.O. en plus d’être sacrément varié. Franchement, il ne se passe pas une journée en ce moment sans que j’en écoute quelques musiques. Le premier générique à d’ailleurs pas mal marqué les esprits et a fait le tour du net au point de devenir un MEME, tant il représente à lui seul tous les aspects de l’animé. Je ne peux m’empêcher de mettre celui-ci que je trouve particulièrement bon !

 Hiroyuki SawanoHiroyuki Sawano

 

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 Alors, pour récapituler, une réalisation exceptionnelle, une mise en scène dynamique et très inspiré, des scènes d’actions à couper le souffle, une histoire intrigante, des personnages figements écrits mais ai-je quelque chose à lui reprocher finalement ? Et bien si je dois chercher la petite bête… OUI !!!

 L’une des seule chose qui me fait plus ou moins tiquer dans la série est cette obsession qu’a l’auteur à vouloir rabaisser la classe bourgeoise. Les bourgeois sont des bon à rien, ils ne passent leur temps qu’à s’empiffrer, ne pensent qu’à leur argent, se fichent des classes inférieures, bref j’en passe et des meilleurs. L’auteur prendra même le temps de placer en leur honneur quelques morts bien bien gratuites comme il faut. Pour Isayama, la puissance de l’humanité, l’espoir, vient des classes moyennes ou pauvres. Celles qui aspire à une vie meilleure comme Jean, ceux qui se salissent les mains, les héros de l’ombre contrairement aux plus récompensés qui ne sont que rarement les plus méritant. Ce discours est même parfois assez explicite. Cela se défend bien entendu, mais le rabaissement gratuit agacera ou fera rire, ces situations devenant parfois comiques.

 Et puis… voilà, c’est tout ce que j’ai à lui reprocher. Ba oui c’est un peu pour ça que je me suis senti obligé d’écrire quelque chose dessus afin de vous motiver à regarder cette petite pépite japonaise (Julien C sort de ce corps).

 D’autres articles apparaîtront sûrement, axé plus précisément sur certains personnages ou certains points de l’univers peut-être. En dehors de cela je ne parlerai pratiquement jamais d’animés ou de manga sur mon blog. Il fallait juste que cet amour que j’ai pour cet animé soit exprimé. Maintenant que c’est fait, je me dois de remercier l’auteur, Hajime Isayama pour m’avoir fait revivre des sensations que je n’avais pas ressenti devant une ½uvre depuis très longtemps. Attendre la saison 2 sera dur, nous savons néanmoins que le réalisateur, le producteur et Isayama lui-même qui a beaucoup collaboré dans cette adaptation, sont très motivés pour continuer l’aventure qui d’après les lecteurs du manga, tiendra toutes ses promesses. J’espère quand même que l’auteur restera droit dans ses baskets depuis qu’il a déclaré être un peu perdu quand au devenir de certains personnages face à l’attrait du public pour certains d’entre-eux depuis l’animé, ce qui changera peut-être leur destin. Espérons que l’auteur prendra les bonnes décisions.