Mes amis je vais vous exposer une drôle d'expérience. Doté d'une nature un peu maniaque sur les bords et d'un sens du rangement presque maladif, je m'étais attablé d'un grand rangement dans mon petit 35m équipé de quatre petites étagères ayant bien des difficultés à endosser le poids grandissant de boitier de jeux en tout genre.

Alors après avoir placé la boîte de ma version collector de Zelda Skyward Sword à coté du resplendissant boitier de Xenoblade cachant encore sa fameuse manette rouge Monado (si ca existe comme couleur), je me suis empressé de prendre mes deux figurines de Zelda Spirit Tracks (le Link cheminot et Zelda dans son armure de Darknut) chacun sur un des boitiers. Le Darknut au dessus du colosse de Xenoblade et son Mékonis effrayant et bien sur Link dominant le collector de Zelda Skyward Sword.

 Et là...Patatrac !!! Ca a fait boom-boom dans ma tête comme frappé par une carapace rouge (cf la photo prise). Tout était dis dans cette image. Nous voici en face d'une dure réalité illustré par un hasardeux mouvement ménager. Le darknut habité par Zelda avec son armure à allure impénétrable et son épée gigantesque voulant frapper Link Cartoon ne sachant pas ce qu'il va lui arriver, l'air tout naïf et insouciant prêt à courber l'échine face à son hypothétique co-équipier. Cruel destin...je ne crois pas, juste une terrible désillusion que moi et Link subissions aujourd'hui. Car oui je souffre de tout maux aujourd'hui. Je suis en train de jouer à Skyward Sword et toutes mes idées préconçues ont volées en éclat. Je ne prends aucun plaisir à jouer à ce Zelda qui promettait tant.

 

 Ciel dégagé....Colosse à l'horizon

Commençons allégrement sur les dernières péripéties positives de notre célèbre lutin des bois. Tout d'abord sur l'univers graphique et artistique du soft. Ce choix si différent qui tranche fortement avec celui du sombre Twilight princess, qui fait couler beaucoup d'encre, me plaît particulièrement. Rappellons que Skyward Sword se veut être la première aventure de Link dans la narration de la série et que cet effet de brouillon dans les textures qui peut paraître comme une carence technique, s'annonce plutôt comme une sorte de balbutiement dans l'histoire de la saga. Nous sommes au commencement de la saga, à ses débuts et l'univers graphique prouve ce début de narration. Arbres en biseaux, flou dans la profondeur des décors se justifie plus dans son histoire que de la technique.  Ensuite ce mélange entre un Link adulte et un univers cartoon remplit son office et réussit à faire un patchwork entre le penchant enfantin des moutures Ds et la maturité des épisodes console.

Et sa jouabilité entièrement au Wii Motion Plus est véritablement excellente. Ceux qui auront joué au jeu savent que chaque affrontement est un véritable tour de force stratégique bien nouveau et bienvenu dans la saga. Car il est vrai qu'auparavant les rixes entre les adversaires et Link paraissaient bien souvent très facile surtout en fin d'aventure où la capacité de l'elfe et son équipement abrégé fortement la difficulté. Ici les gredins savent parer les coups, contrer vos attaques par de nombreuses esquives, trouver une ouverture dans votre défense profitant même de votre inactivité pour utiliser leurs meilleurs attaques, particulièrement pour les boss.

Les boss d'ailleurs deviennent de véritable défi. Mention spéciale à la machine pourvue de plusieurs bras et évidemment à Gihrahim à la palette de coups impressionnante et à la défense quasi impénétrable.

Nintendo à eu aussi la bonne idée de repenser l'utilisation des objets de la saga à cette maniabilité. Mis à part de l'arc jouable à la vue subjective en toute logique, les bombes peuvent aussi être orienté à trois niveaux de hauteurs. Peu utilisé en combat, ce choix est plus utile pour la résolution d'énigmes dans les temples ou dans les zones extérieures. Et plus qu'appréciable est l'objet inédit de cette aventure, le Scarabée volant. Entièrement contrôlable à la Wiimote, cet insecte permet d'activer des mécanismes à distance ou même d'attraper des bombes ou autres matériaux toujours dans la perspective de résoudre les dites énigmes.

L'évolution de ce scarabée, comme pour tous autres objets de votre équipement peuvent s'améliorer grâce à un système d'upgrade lorgnant sur les rivages du RPG. Au cours de son périple, Link trouvera dans les décors ou sur les ennemis occis différent matériaux, qui donner à un artisan de la ville principale moyennant quelques rupis évoluera une amélioration de tout les objets. Bouclier plus résistant, arc plus rapide, ce système donne de nouvelle perspective à la saga des plus agréables.

 

De grands nuages dans un ciel céleste

Mais voilà c'est bien beau tout ça, c'est neufs, c'est innovant...mais c'est bien tout ce que je retiens de ce périple très douloureux. Car oui je n'aime pas ce Zelda. Mis à part ces points détaillés plus haut, je ne retiens que pénibilité, longueurs, frustrations.

Même si la maniabilité à la Wiimote est excellente pour les combats, ils ont le mérite de donner substance à ce jeu vide, redondant, avare en quête annexes ou digne d'intérêt. Prenons par exemple le célèbre célestrier, l'oiseau vermillon moyen de transport de Link. Il est d'une inutilité navrante tout au long du jeu. A cause du choix d'une jouabilité exclusivement à la Wiimote, le contrôle du volatile ne permet plus d'ouvrir le gameplay à une variété de l'action dans la carte du ciel (un peu vide lui aussi  tant il est restreint en taille et en île). Là où Epona permettait  d'utiliser l'arc ou la Master Sword, ici rien n'est possible à part le contrôle de l'oiseau en inclinant votre manette dans la direction voulue. Mais cela ne n'empêchait tout de même pas de n'offrir aucun adversaire dans ce ciel, ou de petite épreuve genre une course faisant office de mini-jeu. Une seule course en début de jeu dans la narration obligatoire n'est offerte au joueur et l'attraction n'est plus réitérer après.

Et tous ces aller-retour extrêmement nombreux dans des zones qui ne s'ouvrent que petit à petit au cours de l'aventure qui certes augmentent l'impression d'exploration progressive mais lorsque celles-ci ne se limitent qu'a trois différent environnement (volcan, bois et désert), on est en face à un jeu très restreint en pluralité. Le jeu se retrouve très redondant et même l'exploration des donjons se figure parfois fastidieuse et certains de ses temples possèdent des décors affreusement vides. Et ces n'est pas la palette d'adversaires qui offrira de nouvelles expérience. Très franchement le jeu ne tourne que sur trois bestioles seulement, ce n'est pas possible. J'ai eu l'impression de n'affronter que trois monstres différent dans cette aventure. Le bestiaire est extrêmement restreint. Et le défaut peut s'étendre sur les boss. Sans spolier, un adversaire récurent viendra souvent vous barrer votre progression et ce n'est malheureusement pas une surprise puisque vous devrez de vous-mêmes aller à sa rencontre et le battre à chaque fois de la même façon pas forcement exaltante. Dommage. Et quel désarroi de ne pas avoir remis les bottes secrètes de technique de combat de Zelda TP. Cela transformait Link en un véritable bretteur, puissant et plural. Ici Link aura encore moins d'attaque que le Link présent dans Smash Bros Brawl.

Et c'est quoi cette ville de céleste-bourg et la seule en plus. Elles encore plus petite et vide en population que le Hyrule de Ocarina Of Time. Même la ville de Termina va vous paraître plus animée et profonde, une vraie mégapole en cartouche. Mince alors, nous sommes quand même plus de dix ans après ces deux soft de la Nintendo 64. Les badauds n'ont pas grand-chose à dire et pas vraiment de quêtes annexe à proposer. Les habitations ne recèlent d'aucun passage secret que l'on pouvait croiser dans The Wind Waker et sont vraiment très petites. Sauf l'école de chevalerie offrent de quoi se satisfaire.

Je sais que je vais m'attirer les foudres des fans les plus virulents de la toile sur mon billet mais vraiment j'ai souffert lors de ce périple. J'ai même pensé ne pas le finir. Et en plus de ça, le jeu est très long. Ce qui est d'habitude un bon point dans un jeu devient ici presque un sacerdoce. Rallongé artificiellement par de nombreux allers-retours inutiles, à subir à chaque fois la même mécanique de l'exploration de zone et d'indices, capture des perles divines, donjons, retour au temple principal pour réitérer la suite. Et aussi son histoire qui peine à décoller. Certes nous sommes dans la genèse de l'histoire et l'on voit bien que toute la pierre angulaire de la saga s'imbrique petit à petit. Qui plus est le parti pris graphique est là pour souligner que nous sommes au balbutiement d'une grande histoire. Mais qu'est ce que c'est que cette fin de merde ??? Si j'ai insisté pour le finir, c'est que j'espérai voir le raccrochage scénaristique avec la suite légendaire qu'est Ocarina Of Time. Et....ben non je peux rien dire en fait (autant que les producteurs presque).

 

 Une lame rouge de sang, rouge Monado...déchire le ciel !!

J'aimerai pourtant prononcé une nuance. Je reconnais que ce jugement est peut-être un peu trop subjectif. J'attendais beaucoup de ce jeu que j'ai inséré dans ma Wii après avoir retiré un autre killer-apt du monolithe blanc de Big-N. Oui vous avez devinez. Un colosse au pied de fer, s'enracinant dans le terreau fertile de la qualité, du travail bien fait. Une union entre le métal lourd et la végétation luxuriante. Le frère d'armes antagoniste de Zelda, son cousin rival. Un géant du renouveau du J-Rpg près à frapper par derrière son ainé comme sur ma photo. Oui lui là, le messie du Rpg sur Wii, le nébuleux et très hypothétique soft trop peu reconnu à la sortie si inattendu annoncé la veille du premier avril (la bonne blague, ah ah !!) : Xenoblade Chronicles.

Je l'annonce brut de décoffrage, Xenoblade Chronicles est mon jeu solo préféré. Il est égal dans mon cœur à Perfect Dark de la Nintendo 64 qui est à l'honneur grâce aux souvenirs endiablés entre amis. Ce que Xeno ne peut prétendre de par sa nature. Et débutons sur la particularité du soft restante en mémoire hors du contexte du jeu in-game.

Je me surprends encore aujourd'hui, trois mois après avoir révolu cette aventure à fredonner très souvent les musiques du soft. Car celles-ci sont véritablement enchanteresse, riche, épique, émouvante, effrayante, si bien affiliés aux pérégrinations de l'histoire que encore aujourd'hui je me surprends à les siffloter (une écoute quasi quotidienne de l'ost doit aider quand même). Une mention spéciale à l'hymne de la plaine de Gaur ou à celle du combat final mélangeant subtilement chant lyrique et sonorités électroniques. Chaque environnement à droit à son propre univers musical, chaque cité réussit à nous véhiculer l'ambiance si atypique des villes traversées au cours de la très longue aventure de Shulk et ses compagnons (cité à forte avancée technologique, bourgade humaine campagnarde, village boisé...). Ca dépayse déjà beaucoup plus que l'unique ville de Zelda.

Et puisque on en est à décrire les environnements...Mais quel vertige ! N'ayant malheureusement que des aventures vidéoludiques sur Wii, je n'ai pas de comparatif avec d'autres jeux HD ou de MMORPG sur pc. Je ne doute pas que des jeux comme Skyrim ou WoW offrent des territoires gigantesques. Néanmoins, la pluralité des paysages et leurs étendue est absolument impressionnante pour un jeu de la dernière console de Nintendo. Fort heureusement que la course des personnages est somme toute assez rapide et qu'il est très facile de se téléporter à différent endroits de la carte explorée, ou même d'une autre en très peu de manipulations.

Résistante au temps elle aussi, l'histoire est digne d'intérêts. A aucun moment ennuyant, bien rythmé, riche en rebondissements, le déroulement ne vous obligera jamais à retourner à un endroit déjà fréquenté. Vous vous trouverez toujours dans la découverte, l'avancement dans un rythme très équilibré. Jamais une histoire ne m'aura autant scotché, une symbiose parfaite entre  scénario d'héroïc-fantasy surprenant, croisade psychologique du personnage et leçon de morale sur la relation entre les hommes et les dieux.

 

Le compendium du J-Rpg, l'héritage de 20ans de jeux de rôle nippon

Au point de vue du gameplay, j'assume pleinement que les deux soft ne peuvent se comparer. Mais faisons éloge du travail fait par les équipes de Monolith. Un gameplay à la fois dynamique, complet, intelligent autant dans la customisation des personnages et de l'amplitude d'action en combat brute. Le tout créant un condensé qui se prépare avec aisance malgré des menus parfois peu ergonomique (oui je sais c'est court comme défaut mais faut bien en trouver). Tous les paramètres du jeu offrent une véritable synergie complète et très simple à utiliser. Quelle prouesse !

Je m'y attends. Je vais me faire huer pour ce compara pas vraiment objectif, ni très judicieux a confronter deux genres très distinct. Ceci dit, ledit descriptif reste un état des lieux d'une expérience personnelle peut être victime d'un mauvais hasard de calendrier. Rien ne me dit que j'aurai fait le même constat si les deux soft aurait été plus espacé. En tout, je pense qu'une petite faction de joueurs se reconnaîtront peut être. Mais attention petit Link, une lame rouge se dresse dans ton dos, elle s'appelle Monado de Monolith et elle va te taper très fort.