Les rues de la petite ville dans laquelle j'habite étaient innondées de soleil, une légère brise soufflant et rafraichissant les jambes des jolies jeunes filles paradant sur les terrasses de café... Inaccessibles autant que pouvait l'être la sortie du RTS mythique de Blizzard il y a encore quelques mois. Désirs contrariés.

Arlésienne à la hauteur d'un Gran Turismo 5, Blizzard coutumier du fait, nous en avait fait furieusement baver, repoussant à mesure que les saisons s'écoulaient la sortie de leur titre. Promesse d'un orgasme vidéo-ludique sans cesse repris.

Puis vint la date de sortie. C'était d'abord un horizon lointain, une perspective invisible mais qu'on prenait plaisir à s'imaginer. On savait qu'à la faveur chaude de l'été nos tours cracheraient leurs tripes, que nos processeurs ne trouveraient plus le repos, que nos aisselles suinteraient un liquide jaunâtre, la douche étant sans cesse repoussée au profit d'un protoss tranché en deux.

Mais à mesure que l'attente s'installait, l'impatience se mit à poindre le bout de son nez crasseux. Dévorant chacune des news ou des vidéos distillées au compte goutte par le département marketing du développeur bleu, le fan commençait à faiblir. Le provincial que je suis pestait de ne pouvoir se rendre à la sortie sur les Champs. D'autres pourraient s'adonner avant moi à la campagne terran. Je les maudissais tous...

Mon portable sonna. La ruelle était étroite et ombragée, les oreilles indiscrètes absentes. Il me dit qu'il y avait une solution. Il me dit que s'était possible. Il me dit que nous avions trop attendu. Il avait raison. Enfin c'était terminé. Il était arrivé et nous pouvions l'obtenir. Il raccrocha. Je savais où aller.

10 pas. 150 pas. 500 pas. J'y étais. Ils l'avaient. Je tendis les billets. Je le mis dans mon sac.

Ne trouvant plus les mots pour vous décrire le reste je préfère vous transmettre ces trois photos, rendant hommage à ce fantastique institut qu'est l'Actor Studio.