Un mystère qui traversait plusieurs générations d’astrophysiciens vient enfin de trouver une réponse. Après des années de spéculations et de tentatives d’observation, les chercheurs sont parvenus à confirmer la présence de la matière ordinaire manquante de l’Univers.
Depuis plus de vingt ans, la cosmologie moderne repose sur une étrange certitude : l’Univers contient bien plus de matière que ce que les télescopes sont capables d’observer. Les modèles fonctionnent, les équations se bouclent… mais une fraction importante de la matière « ordinaire » , celle qui compose les galaxies, les étoiles et le gaz, semblait introuvable. Un mystère frustrant, car il ne concerne pas la matière noire ou l’énergie sombre, il s’agit d’éléments parfaitement connus, simplement trop diffus pour être visibles. Une série d’études internationales vient enfin mettre un terme à cette chasse au trésor cosmique.
Une fois n’est pas coutume, deux méthodes opposées aboutissent au même résultat sur l'Univers
Pour comprendre où se cache cette matière dans l'Univers, les chercheurs n’ont pas étudié les galaxies elles-mêmes, mais ce qu’il y a entre elles. Dans ces régions immenses, la matière est si étalée qu’elle ne produit presque pas de lumière, ce qui explique pourquoi elle avait échappé à toutes les observations directes.
La première approche s’appuie sur des signaux très brefs détectés dans l’espace lointain : des pulses radio qui traversent le cosmos en ligne droite. Leur déformation progressive révèle la quantité de matière rencontrée sur le trajet, un peu comme une lumière qu’on analyserait après avoir traversé un brouillard invisible. La seconde utilise une stratégie radicalement différente : traquer la chaleur émise par le gaz intergalactique. À plusieurs millions de degrés, ce gaz produit des rayons X extrêmement faibles, mesurables uniquement avec des instruments dédiés. À la surprise générale, les deux méthodes convergent.

Les grandes simulations numériques validées
Les mesures montrent que la matière supposée « manquante » de l'Univers est bien là, répartie dans les filaments qui relient les amas de galaxies. Ces structures, théorisées depuis longtemps, jouent un rôle essentiel dans la formation du web cosmique. Leur existence observée valide non seulement les modèles actuels, mais aussi l’histoire que la cosmologie raconte depuis des décennies, celle d’un Univers structuré en réseau, où les galaxies ne sont que les nœuds visibles d’une architecture bien plus vaste.
Désormais, les cosmologistes disposent d’une vision complète de la matière ordinaire. Cette confirmation ouvre la voie à une nouvelle génération d’études : cartographier ces filaments en détail, comprendre leurs variations de température, leur densité, et leur rôle dans l’évolution des galaxies.
Source : iflscience